Définition: BRASSIÈRE, substantif féminin. A.— Vieilli. Camisole ou corsage à manches servant à maintenir la poitrine; vêtement de nuit. Mettre des brassières, coucher avec des brassières (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Elle avait une courte robe bleu sombre, à petits plis froncés sur les hanches, et une sorte de veste ou brassière en bouracan noir que fermaient, à la naissance de la poitrine, deux ou trois boutons de corne. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 321. Remarque : Au pluriel dans la plupart des dictionnaires; Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) note " s'employait surtout au pluriel au 17e. siècle ". B.— Courant. Petite chemise à manches portée par les nourrissons, généralement en laine tricotée, et qui se noue dans le dos à l'aide de cordons : Ø 2. Avec quelle joie, (...) la jeune femme ne prépare-t-elle pas la layette du nouveau-né même point encore né, souvent confectionnant elle-même les brassières et les bonnets de dessous qui, de mémoire d'aïeule, sont invariablement taillés sur le même patron! STÉPHANE MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, page 813. — Figuré et familier. Mettre, tenir quelqu'un en brassière(s). Le mettre, le tenir dans un état de dépendance, d'assujettissement. Être en brassière(s) : Ø 3. — Vois Elmire d'abord. Il faut absolument deux choses : que tu t'entendes avec elle pour tenir Robert; et puis que tu trouves moyen de la tenir en brassière elle-même sur notre famille. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 75. Remarque : 1. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 enregistre être en brassières avec le sens « avoir des manières contraintes, embarrassées ». 2. dans les dictionnaires généraux, on trouve le pluriel dans ces expressions Seuls Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse de la Langue française en six volumes et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 admettent le singulier. C.— Par analogie, spécialement. 1. Vieux. Bretelle de cuir, de corde ou d'étoffe, passant sous les bras et permettant de porter une charge sur le dos. Remarque : Au pluriel dans la plupart des dictionnaires généraux exceptés Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire de l'Académie Française 1932 et DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. 2. Courroie fixée à l'intérieur d'une voiture, et dans laquelle le voyageur passe le bras pour se tenir ou se reposer. Le fait est que je me suis cramponné aux brassières de la voiture et que j'ai dormi (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 352 ). Remarque : Colette emploie le mot brassard dans ce sens (confer brassard B remarque). 3. MARINE. néologisme. Gilet de sauvetage passé sous le bras d'un naufragé, et qui lui permet de tenir sur l'eau en attendant du secours (Confer Dictionnaire de la voile (MICHEL BARBEROUSSE) 1969, page 217). 4. SPORTS : Ø 4.... dans leurs filets, des gardiens de but, énormes à la base, tout matelassés, bibendums boursouflés de brassières et de cuissières, ne laissent passer hors de leurs cuirasses, de leurs carapaces de samouraïs, qu'une toute petite tête de tortue. PAUL MORAND, New-York, 1930, page 182. Remarque : Paul Morand emploie les termes brassières et cuissières dans le cadre d'un match américain de hockey sur glace, pour désigner les maillots et jambières rembourrés que portent les joueurs pour se protéger des chocs trop violents. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 41.