Définition: BOUT, substantif masculin. I.— [Le plus souvent avec un complément prépositionnel de exprimant le tout dont le bout est partie] Portion extrême d'une chose considérée comme un continu allongé. A.— [Le bout est celui d'un objet généralement allongé] 1. [Le bout est considéré par rapport à la partie médiane de l'objet : il y a deux bouts opposés] a) [Aucun des bouts n'est valorisé] Les deux bouts de la table, les deux bouts de la lorgnette; le bout inférieur [du pieux] (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) 1797, page 31 ); le plus petit bout [des blocs de Carnac] (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 2, 1838, page 14 ); à chaque bout [des bottes de roseau] (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 167) : Ø 1. Elle regardait fixement du côté de l'église, belle vierge ardente et fraternelle, tandis que ses fraîches dents carnassières mordaient dans un croûton de pain sec, d'un appétit enfantin. Augustin regardait les deux bouts libres de son foulard de laine, secoués par le vent continu. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 224. — Locution (sens concret ou abstrait) · [Avec article] Les uns au bout des autres. À la suite les uns des autres. Série d'escaliers les uns au bout des autres (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 194 ). D'un bout à l'autre. Discours improvisé d'un bout à l'autre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Chevalier de Maison-Rouge, 1847, I, page 5 ). Par métaphore. Brûler la chandelle par les deux bouts. Épuiser, par des excès, ses ressources financières, ou sa santé. Variante : brûler sa vie par les deux bouts (confer Gracq, Un Beau ténébreux, 1945, page 51) : Ø 2. On brûlait ces chandelles sans compter, l'une succédant à l'autre à peine éteinte. Et comme on avait laissé dépasser les mèches aux deux bouts, on les brûlait tout entières, les retournant sur elles-mêmes, dès qu'elles étaient consumées jusqu'au milieu. Jamais l'expression « brûler la chandelle par les deux bouts » ne fut plus juste. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 204. · [Sans article] Bout à bout. Les extrémités jointes l'une à l'autre. Coudre, attacher bout à bout. La tésure qui constitue le filet est formée de 200 à 400 « roies » ajustées bout à bout (ALBERT BOYER, Les Pêches maritimes, 1967, page 51 ). Au figuré. Mettre bout à bout. Mettre ensemble plusieurs choses en les attachant par leurs extrémités. Être mis bout à bout, se toucher bout à bout; phrases qui se touchent bout à bout (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Napoléon, tome 1, 1842, page 368 ); mettre bout à bout les éclats successifs de son talent (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1869, page 110) : Ø 3. Le système d'égouts existant à cette époque, mis bout à bout, eût donné une longueur de onze lieues. Nous avons dit plus haut que le réseau actuel, grâce à l'activité spéciale des trente dernières années, n'a pas moins de soixante lieues. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 532. Remarque : On trouve chez Cendrars l'expression bout à boutées qui désigne des pierres assemblées bout à bout et de façon irrégulière (Moravagine, 1926, page 79). De bout en bout. D'une extrémité à l'autre, du commencement à la fin, entièrement. Vaste salle qui traverse le logis de bout en bout (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture, tome 2, 1872, page 373) : Ø 4. Il est plus simple de paraître d'un seul bloc si quelque personnage central ne s'écarte jamais d'un vice ou d'une vertu qu'il possède et si ses comparses ne changent pas non plus leur ligne de bout en bout. JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, page 179. b) [Un des bouts est valorisé par rapport à un autre] — [Avec article] · Le haut-bout de la table. La place regardée comme la plus honorable d'un banquet. Le bas-bout de la table. Lors d'une réunion ou d'un banquet, place la moins honorable (Confer Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835, page 64). Au figuré. Tenir le haut, ou le bas-bout. Être ou non considéré dans une certaine société. Le haut bout de la société financière (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 622 ). · MARINE. Le bon bout. La partie du câble qui reste à bord. Figuré et familier. Avoir, tenir le bon bout. Avoir des avantages assurés et être proche d'en obtenir d'autres plus importants : Ø 5. À mesure que je détachais, fignolais des détails sur le cas de sa mère, je la voyais devant moi blêmir Lola, faiblir, mollir. « Ah! la garce! que je me disais moi, tiens-la bien, Ferdinand! pour une fois que t'as le bon bout!... Ne la lâche pas la corde... T'en trouveras pas une si solide avant longtemps!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 277. · Prendre une personne par le bon (ou le mauvais) bout. Tenir compte ou non de son caractère, de ses habitudes, de ses sentiments. · Prendre, commencer une affaire ou un travail par le bon (ou le mauvais) bout. Débuter dans de bonnes ou de mauvaises conditions : Ø 6. Il [le corps] est magique, et quelle merveille c'est, et que de richesses inouïes il contient! Mais, chaque fois que vous découvrez quelque chose, c'est « par le mauvais bout ». Vous avez cru faire une oeuvre considérable en soignant votre peau; mais votre âme est couverte d'eczéma. Elle se gratte tout le temps avec ses grands ongles noirs. JEAN GIONO, Poids du ciel, 1938, page 11. · [En parlant d'une personne au caractère difficile, et de l'impossibilité où l'on se trouve de discuter avec elle] Ne pas savoir par quel bout la prendre : Ø 7. J'ai toujours eu les cheveux plantés en plusieurs sens et les dents et les poils de la barbe. Or les nerfs et toute l'âme doivent être plantés comme cela (...) C'est ce qui déroute ceux qui pourraient me débarrasser de cette lèpre mythologique. Ils ne savent par quel bout me prendre. JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, page 6. · [En parlant de la manière d'aborder une affaire par son côté le plus ou le moins important] Regarder une chose par le gros bout, ou par le petit bout de la lorgnette : Ø 8.... C'est moi que votre prose en colère a choisi; Vous me criez : Racca; moi, je vous dis : Merci! Cette marche du temps, qui ne sort d'une église Que pour entrer dans l'autre, et qui se civilise; Ces grandes questions d'art et de liberté, Voyons-les, j'y consens, par le moindre côté, Et par le petit bout de la lorgnette... VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 1, 1856, page 49. — Par métonymie. Objets placés au bout. Bouts de table. Pièces généralement exécutées en argent ou en céramique, au rôle essentiellement décoratif, et qui se plaçaient aux extrémités d'une table servie (Confer Serge Grandjean, L'Orfèvrerie du XIXe. siècle en Europe, 1962, page 50). 2. [Le bout est considéré par rapport à un point de départ : il n'y a qu'un bout qui est le point terminal opposé] a) Portion terminale d'un objet allongé : Ø 9.... C'est la jeune fille ... De loin elle semble L'abeille qui tremble Au bout d'une fleur. VICTOR HUGO, La Esmeralda, 1836, page 139. Ø 10. Il aimait à sentir ce souple corps tout contre lui; rien n'est plus joli que le bout des bottines qui sortent de dessous la robe et s'y recachent à chaque pas. Le bout était en cuir verni, avec un éclair de soleil; parfois elle relevait sa jupe, alors on voyait la forme du pied. CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 232. — Spécialement. · [En parlant du téléphone] Le bout du fil, prendre le bout du fil, avoir un interlocuteur au bout du fil : Ø 11. Le plus plaisant est que le chef, qui interrogeait à l'autre bout du fil, ne demandait pas une réponse vraie mais une réponse convenable; j'en eus mille preuves dans la suite. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1921, page 219. · BOUCHERIE. Le bout saigneux. L'extrémité saignante du cou d'un veau ou d'un mouton que l'on vend en boucherie. · MARINE. Le bout du navire. L'avant, la proue. Avoir le vent de bout (ou debout), aller bout au vent. La proue étant dirigée contre le vent : Ø 12. À chaque instant il [Thévenant] s'arrêtait, soit que « ça montât », soit que « ça descendît », soit que le mistral soufflât « de bout », comme disent les marins. LÉON DAUDET, L'Amour est un songe, 1920, page 189. Aborder de bout au corps. En touchant de la proue le corps d'un autre navire. Remarque : Sens cités par la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 et DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) notent aussi le substantif masculin bout-perdu : Extrémité d'une cheville qui ne traverse pas entièrement la muraille d'un bâtiment. — [Avec valorisation de cette partie] Extrémité d'un objet ayant une fonction particulière. Bout en fer, en cuivre, en ivoire. Un bâton à gros bout (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 65) : Ø 13. Ces hommes ont l'air mélancolique et résigné; ils fument leurs longues pipes à bout d'ambre. Il y a là une trentaine de bâtiments de guerre d'une belle construction, et qui semblent prêts à mettre à la voile; mais il n'y a ni officiers ni matelots, et cette flotte magnifique n'est qu'une décoration du Bosphore. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 387. — [Avec dépréciation de cette partie] En bout de. Être assis, être placé en bout de table. Remarque : Dans ce dernier cas, l'absence d'article devant bout et devant le complément est en relation avec l'emploi particulier de la préposition -en, qui normalement exclut l'emploi de l'article. — Spécialement. [En parlant de l'extrémité d'une arme : fusil, épée, etc.] : Ø 14.... cette main, (...) si elle dirigeait sur votre coeur le bout d'un pistolet ou la pointe d'une épée, plomb ou acier vous irait droit au coeur!... ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Teresa, 1832, V, 4, page 229. · [Sans article, expressions figées] À bout touchant (vieilli), à bout portant De telle façon que le bout de l'arme touche la cible : Ø 15. Les assaillants avaient le nombre; les insurgés avaient la position. Ils étaient au haut d'une muraille, et ils foudroyaient à bout portant les soldats trébuchant dans les morts et les blessés et empêtrés dans l'escarpement. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 492. Au figuré. Lâcher une plaisanterie, une injure, donner une réponse à bout portant En face, très directement, d'une manière instantanée : Ø 16. [Fernand] :... je suis vieux comme Mathusalem, je ne l'ignore pas, et c'est ce qui fait que réellement je tombe de surprise (...) lorsqu'il m'arrive (...) de recevoir une déclaration à bout portant.. OCTAVE FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, pages 55-56. b) En particulier. [En parlant d'une partie du corps plus ou moins allongée] Bout de la langue, — du nez, — du sein (mamelon) : Ø 17. Moi, j'ai eu comme sein le bout noir d'une fellah d'Égypte et je me demande jusqu'à quel point le lait d'ânesse de cette plantureuse nounou ne m'a pas incorporé le goût de la mort antique, de son culte et de ses mystères? BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 238. · Bout de sein. Désigne aussi un instrument de caoutchouc ou d'ivoire ramolli destiné à former le bout du sein et à préserver le mamelon malade. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. — [La partie du corps ne fait l'objet d'aucune valorisation particulier] · [Expressions et locutions figées avec article] Avoir un mot, un nom sur le bout de la langue, sur le bout de la plume. Être sur le point de s'en souvenir, de l'avoir naturellement à l'esprit, ou de l'écrire. Avoir une question sur le bout de la langue (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 177 ); avoir une sottise au bout de la plume (ALFRED DE MUSSET, Namouna, 1832, page 412) : Ø 18. — Ça? Attendez donc! me répond-il. Je ne me rappelle pas son nom. Il y en avait deux, vous savez bien, qui couraient dans l'herbe, la semaine dernière, l'un après l'autre. Diable de nom! Je l'ai sur le bout de la langue. Il cherche. Nous cherchons ensemble. — Ah! dit-il soudain, j'y suis! Je me rappelle. Eh! bien, monsieur, c'est un petit chien. JULES RENARD, Journal, 1896, page 320. · [Expressions et locutions figées sans article] À bout de bras, tenir quelque chose à bout de bras. À l'extrémité de la main et en ayant du mal à porter l'objet. Boucliers portés à bout de bras (ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 967 ). Au figuré. Soutenir quelqu'un ou quelque chose à bout de bras. Faire tout son possible pour qu'une situation demeure la même, faire le maximum pour aider une personne se trouvant dans la misère physique ou morale (Confer Henri de Montherlant, Les Lépreuses, 1939, page 1468). — [La partie du corps est valorisée] · Montrer le bout du nez. Se faire voir, se faire remarquer dans une conversation; dévoiler ses intentions (Confer Louis Schneider, Les Maîtres de l'opérette française, Charles Lecocq, 1924, page 233). · Toucher la vérité du bout des doigts. Approcher de la solution. · Avoir une qualité (ou un défaut) au bout des doigts ou jusqu'au bout des ongles. En avoir beaucoup (Confer Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1834, page 141). Variante. Avoir de l'honneur jusqu'au bout des cheveux (Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1834, page 141). · Connaître, posséder son métier jusqu'au bout des ongles. Le savoir à fond (Confer Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Pensées et maximes, 1868, page 102). · Savoir quelque chose sur le bout des doigts. Par coeur : Ø 19. Il paraît certain qu'il est né en Italie, dans la Capitanate, et qu'il a été élevé en Espagne. Il se prétend allié à une grande famille espagnole. Lord Clinton sait cela sur le bout du doigt. VICTOR HUGO, Marie Tudor, 1833, journée I, 1, page 7. · Connaître quelque chose ou quelqu'un sur le bout du doigt : Ø 20. Oh! je les connais sur le bout du doigt, les Rougon; je les ai suivis. Ce sont des gens très forts! Ils avaient une rage d'appétits à jouer du couteau au coin d'un bois. Le coup d'État les a aidés à satisfaire un rêve de jouissances qui les torturait depuis quarante ans. ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 951. — [Avec dépréciation de la partie du corps] · Ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Avoir peu de prévoyance : Ø 21. — C'est tout ce que vous leur reprochez? une erreur de calcul? demanda Scriassine avec sévérité. — Je leur reproche de ne pas y voir plus loin que le bout de leur nez. Dubreuilh haussa les épaules : « La reconstruction, c'est très joli : mais pas par n'importe quel moyen. » SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 110. · Mener quelqu'un par le bout du nez. Lui faire exécuter tous ses caprices : Ø 22. Vous viendrez vous installer ici. Et dès aujourd'hui. Ou vous aurez affaire à Cosette. Elle entend nous mener tous par le bout du nez, je vous en préviens. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 658. · Cela lui pend au bout du nez, voilà ce qui lui pend au bout du nez (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1863, page 320 ). · Manger du bout des dents, du bout des lèvres. [Manger] sans appétit et avec une sorte de dégoût (Confer Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 239). · Sourire du bout des dents, sourire du bout des lèvres (Alexandre Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 341). · Remercier du bout des lèvres. Remercier sans trop ouvrir la bouche, et plus figurément, sans franchise (Confer Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839, page 302). · Ne pas remuer le bout du petit doigt. Ne pas bouger, ne rien faire pour quelqu'un : Ø 23. Dire que si, en votre qualité d'ange, vous vouliez seulement, remuer le bout de votre petit doigt, vous forceriez, tout bonnement, — en dépit de la niaiserie et de l'injustice des objections possibles, — ... PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1884, page 56. · Montrer le bout de l'oreille. Faire une courte apparition, donner son avis dans une discussion, et par extension se trahir (Confer Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 477). · Se faire tirer le bout de l'oreille. Se faire prier longuement avant de se décider. · Repousser quelqu'un ou quelque chose du bout du pied (André Billy, Introïbo, 1939, page 54). · Le bout de nous-mêmes (rare). Le plus profond de nous, notre propre limite (Confer Pierre Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain, 1955, page 292). B.— [Le bout est celui d'un espace d'une certaine étendue, qu'on peut parcourir en marchant droit devant soi] 1. [Il y a deux bouts à raison d'un bout pour chacun des deux sens de la marche] D'un bout à l'autre du pays, de la pièce (PAUL CLAUDEL, Le Ravissement de Scapin, 1952, page 1345 ); aux deux bouts de la terre (ALFRED DE MUSSET, La Confession d'un enfant du siècle, 1836, page 357 ). — Par extension. Point cardinal, direction de marche. Aux quatre bouts de l'Europe (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 11 ). 2. [Le bout est considéré par rapport à un seul point de départ : il n'y a qu'un bout, celui qui est en fin de parcours] Point terminal. Bout du chemin, d'une route, etc. : Ø 24.... dans ce pays peu ravagé par les Parisiens, il était certain d'être à l'abri; la difficulté des communications mal assurées par un ridicule chemin de fer, situé au bout de la ville, et par de petits tramways, partant et marchant à leur guise, le rassurait. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 11. · À tout bout de champ (littéralement). À chaque fois que la charrue arrive au bout du champ. Au figuré. Sans arrêt (confer Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836-37, page 666). — Par extension et souvent péjoratif. Le point le plus éloigné. Le bout de la terre, le bout du monde (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 137 ). · Au figuré. [Pour désigner la limite des appréciations possibles] C'est le bout du monde, ce n'est pas le bout du monde : Ø 25. C'est tout le bout du monde s'il [le jeune Marseillais] va passer une heure au théâtre (...) et encore cette heure il la passe dans les coulisses... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 2, 1838, page 406. — Locution. Au bout de. Au bout du jardin (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 142 ); au bout d'un parc (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 279 ). — Expression proverbiale. Au bout du fossé la culbute Se dit d'une personne trop aventureuse qui risque de payer les conséquences de sa témérité. — Par métaphore. Être au bout du rouleau. Être à la limite de ses forces. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. C.— Portion extrême d'un espace de temps, d'une durée, d'une certaine étendue. 1. [Il y a deux bouts, le temps étant considéré comme un espace dont on considère le début et la fin] — Locution figurée. Joindre les deux bouts (de l'an). Ne pas dépenser plus que le revenu dont on dispose d'un bout de l'année à l'autre. Avoir du mal à joindre les deux bouts. Avoir tout juste de quoi subsister : Ø 26. Le cinéma français est également touché par la crise. Les deux piliers de l'industrie cinématographique, Pathé et Gaumont, s'écroulent. L'insécurité, l'incertitude, la crainte, la difficulté de joindre les deux bouts caractérisent alors la condition ouvrière. BENIGNO CACÉRÈS, Histoire de l'éducation populaire, 1964, page 88. 2. [Il n'y a qu'un bout, le temps étant considéré comme une marche irréversible vers son terme] a) [La durée est celle du mouvement diurne ou annuel de la terre] Au bout de vingt-quatre heures; au bout de la nuit; au bout d'un an, au bout de trente ans; au bout d'un siècle et demi (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 6 ). Les moules sont consommables au bout de deux ou trois ans (ALBERT BOYER, Les Pêches maritimes, 1967, page 82 ). Mettre les jours au bout les uns des autres (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 162 ). — Locution. Au bout de l'an. Par métonymie, bout de l'an, service du bout de l'an. Service que l'on fait solennellement pour un mort à l'époque anniversaire de son décès (Confer Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 5, 1859, page 98). Au bout de. À l'expiration d'un délai de... Au bout de cinq à six semaines, les vivres vinrent à manquer (Le Petit navire, chanson populaire). Au bout du compte. Après tout, tout considéré (Confer Julien Green, Journal, 1934, page 174). b) [La durée est celle de la vie, d'une tranche de vie] Au bout de l'enfance, de l'adolescence; au bout de la vie (ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses, 1830, page 425 ). — En particulier, en bonne ou en mauvaise part. [La durée est celle d'un effort physique ou moral, d'une épreuve pénible, etc.] · Au bout de + article défini (ou adjectif possessif, etc.) + substantif. Aller jusqu'au bout d'une affaire. Jusqu'à sa conclusion. Aller (jusqu')au bout. Jusqu'à la limite du possible. Par analogie. Être au bout de ses économies, de ses provisions, de ses munitions, etc. Voir (ou non) le bout de ses déboires, être (ou non) au bout de ses peines, de ses ennuis. En avoir terminé (ou non) avec eux. Le bout de leur misère (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 399) : Ø 27. Les forts n'hésitent pas. Ils s'attablent, ils sueront. Ils iront au bout. Ils épuiseront l'encre, ils useront le papier. JULES RENARD, Journal, 1887-1910, page 2. Ø 28. Nos regards prirent la direction qu'indiquait le bras de notre ami, et nous aperçûmes le chevreuil qui gravissait lentement comme un voyageur au bout de ses peines, les pentes douces des prairies dont je viens de parler. BERNARD CHAMPIGNEULLE, DIT LA HÊTRAIE, La Chasse, vénerie, fauconnerie, 1945, page 179. · À bout de + substantif article ou déterminatif. [Désigne la fin d'une chose ou d'une opération] Être à bout d'arguments; être à bout de raisonnement (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 171 ); être à bout de course (FRANÇOIS MAURIAC, Les Mal aimés, 1945, page 104 ). Venir à bout de quelqu'un ou de quelque chose (ennemi, dessein, difficulté, travail). Espérer venir à bout d'obstacles (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 103 ); venir à bout de tout (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 1, 1842, page 43) : Ø 29.... ces terres fortes donnent lieu à des sentiers boueux aux ornières profondes. Longtemps la circulation y a été difficile. Il faut l'effort vigoureux des grands boeufs gascons pour venir à bout des charrois et des labours. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 366. Ø 30. Le 17e. sur leurs talons se jette dans Crosten, mais, bientôt assailli lui-même par les Prussiens reformés, surtout par le régiment de l'électeur qui n'a pas souffert et qui attaque en flanc, le 17e, à bout de cartouches, perd Crosten, se retire sur Beulwitz, où il est d'ailleurs relevé par le 64e; il passe en réserve. MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Des Principes de la guerre, 1911, page 300. [Désigne une partie du corps ou un état psychologique] Être à bout de forces. À la limite de ces dernières. Figuré et populaire. Être à bout de nerfs, de patience : Ø 31.... tout cela nous a fait lâches comme des enfants. Nous étions à bout de forces, à bout d'efforts, à bout de tension nerveuse. Quand la porte s'est ouverte, nous avons dit : « Nous enverrons quelqu'un », et nous nous sommes sauvés. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1115. Ø 32. Calé sur le bureau, la tête dans la main gauche, il dicte ou donne des ordres, à bout de nerfs. ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 126. Au figuré et familier. Être à bout de souffle. Être sans ressources (Gilberte et Henry Coston, L'A.B.C. du journalisme, 1952, page 44). Par extension et ironiquement. Un harmonium à bout de souffle (L'Enseignement en France, L'Enseignement de la musique et l'éducation musicale, tome 2, 1950, page 9 ). Emploi absolu, locution. Patience à bout (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 6 ). Être, mettre, pousser à bout : Ø 33. Le Sénat laissait aux proconsuls d'autres moyens de s'enrichir eux-mêmes. Ils se saisissaient du blé des habitants, le taxaient à un prix énorme et affamaient le pays. De pareilles vexations auraient poussé à bout des hommes plus pacifiques. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 106. Remarque : À bout de est plus général que au bout de, comme le montre l'absence ou la présence d'un article ou d'un déterminatif devant le complément. II.— [Le bout est une chose ou un être relativement petit, de forme allongée; généralement introduit par un complément sans article, indiquant en quoi consiste le bout] A.— [Le bout est le résidu d'un processus d'épuisement; la partie principale a disparu] Bouts de chandelle. Menus morceaux de chandelles subsistant une fois qu'elles ont fini de servir. — Locution figurée. Faire des économies de bouts de chandelles. Faire des épargnes ridicules sur de très petites choses (Confer Honoré de Balzac, Les Petits bourgeois, 1850, page 48). Remarque : 1. Dans cette locution chandelle désigne à la fois l'objet chandelle et la matière de cet objet. D'où la position de transition de cette construction entre les emplois I et II. 2. On pourrait placer ici les constructions mentionnées supra sous I C 2 b : être à bout de souffle indique en effet que les réserves de souffle sont en train de s'épuiser (fin de processus). B.— [Le complément est explicité] Fragment détaché (ou censé détaché) de l'extrémité d'une chose ou d'un espace allongé; par extension, petit morceau, fragment de quelque chose. 1. [Le bout est celui d'un objet matériel ou culture] Bout de bois, de terrain; bout de fil de fer, de papier; bout de sermon, bout de messe : Ø 34. Et, dans le calme brusque qui se fit, on distingua, au fond de l'arrière-boutique, la voix épaisse de Coupeau. Il restait bon enfant, il riait tout seul, en lâchant des bouts de phrase. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 514. Ø 35. Dès qu'il fut entendu que nous partagerions, soldats, les commodités relatives du bastion avec ces vieillards, ils se mirent à nous détester à l'unisson, non sans venir toutefois en même temps mendier et sans répit nos résidus de tabac à la traîne le long des croisées et les bouts de pain rassis tombés dessous les bancs. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 112. — Argot. Tailler un bout de gras, discuter le bout de gras. Faire un brin de conversation, parler d'une affaire : Ø 36. Tandis qu'ils [le chêne et le roseau] discutaient l'bout [d'] gras, Le temps tourna à la godille. MARCUS, Quinze fables célèbres (racontées en argot par Marcus) 1947, page 4. 2. [Le bout est celui d'un mouvement spatial, d'un espace] Un bout de chemin (HENRY BECQUE, Les Corbeaux, 1882, page 140 ); faire un bout de conduite à quelqu'un (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 27) : Ø 37. Parfois, le dimanche, lorsqu'il faisait beau, Camille forçait Thérèse à sortir avec lui, à faire un bout de promenade aux Champs-Élysées. La jeune femme aurait préféré rester dans l'ombre humide de la boutique; elle se fatiguait, elle s'ennuyait au bras de son mari qui la traînait sur les trottoirs en s'arrêtant aux boutiques avec des étonnements, des réflexions, des silences d'imbéciles. ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 61. — Par antiphrase valorisante. Un bon bout de chemin. Une grande distance. — Par métonymie. CINÉMA. Un bout d'essai. " Bout de pellicule impressionnée, prélevée à la fin d'un plan, par l'assistant-opérateur, et développé immédiatement pour le contrôle de la prise de vue " (Gilbert Cohen-Séat, Essai sur les principes d'une philosophie du cinéma, introduction générale, Nomenclature cinématographique, 1946, page 196). 3. [Le bout est celui d'un espace de temps, d'une durée] Un bout de journée; un bout de temps (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Julie de Carneilhan, 1941, page 27 ). C.— emploi absolu. [Sans complément prépositionnel] — [Le bout désigne une partie du corps] S'en aller par petits bouts. · Au figuré et populaire. Mettre les bouts (de bois : proprement les jambes). Se sauver rapidement (Confer Céline Mort à crédit, 1936, page 209). III.— [En construction expressive] (Un) bout de (+ substantif d'inanimé ou d'animé). Petit. A.— [Le complément désigne un inanimé : chose ou opération] Écrire un bout de lettre Écrire une petite lettre; faire un bout de toilette Faire une toilette sommaire : Ø 38. — Ne conviendrait-il pas, messieurs, de nous rendre tous autour du lit du blessé, et ensuite de faire une consultation? Je ferai dresser un bout de procès-verbal de ce qui sera dit, et je le porterai à M. le Ministre de l'Intérieur. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 353. B.— Dans le langage affectif. [Le complément désigne un animé : notamment un enfant, une femme] Un bout d'homme, un bout de chou (ou bout'chou), un bout de zan : Ø 39. Les hommes de lettres ont fait le tour des idées, et ils finissent par se marier avec de pauvres petits bouts de femmes laides. JULES RENARD, Journal, 1897, page 402. — [Avec ellipse du complément] Un petit bout, un gentil petit bout. Remarque : 1. Dans ces constructions où bout de signifie « petit », il y a anticipation expressive du substantif bout exprimant une qualification; en syntaxe non expressive ou aurait une construction d'attribut ou d'apposition : une lettre qui n'est qu'un bout (de papier) devient en syntaxe expressive un bout de lettre; un chou (« petit enfant ») qui n'est qu'un bout (d'homme) devient en syntaxe expressive : bout de chou. Confer les tournures usuelles comme mon gendarme de mari, issu par anticipation expressive du qualificatif gendarme de : mon mari qui est un gendarme. 2. DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) et Nouveau Larousse illustré, enregistrent le substantif masculin boudrillon appliqué par plaisanterie au duc de Saint-Simon et qui désigne un homme de petite taille. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17 938. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 15 553, b) 32 571; XXe. siècle : a) 31 629, b) 26 542. Forme dérivée du verbe "bouillir" bouillir BOUILLIR, verbe. I.— Emploi intransitif. [En parlant le plus souvent d'un liquide, d'une matière liquéfiée] Être en état d'ébullition : Ø 1.... quand je dis que mon eau placée sur mon réchaud va bouillir aujourd'hui comme elle faisait hier, et que cela est d'une absolue nécessité, je sens confusément que mon imagination transporte le réchaud d'aujourd'hui sur celui d'hier, la casserole sur la casserole, l'eau sur l'eau, la durée qui s'écoule sur la durée qui s'écoule,... HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 216. A.— Par métonymie. [En parlant d'un récipient où l'on fait cuire quelque chose] Faire bouillir le pot. Le pot bout (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). B.— Au figuré. 1. Familier. [En parlant d'une chose ou d'une personne] N'être bon ni à rôtir ni à bouillir. N'être propre à rien (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. Être en état d'excitation. Avoir le sang qui bout dans les veines. Être ardent, fougueux. — Par exagération. Être brûlant La cervelle, la tête me bout (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par extension, usuel. Bouillir de colère, d'impatience : Ø 2. Le feldwebel, un petit homme trapu, à tête ronde, au nez court, salua avec une correction rigide, mais son visage semblait encore bouillir d'indignation. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 271. II.— En construction à sens factitif. Faire bouillir. (Faire) cuire dans un liquide en ébullition. Faire bouillir de la viande, des châtaignes, des pommes de terre (Dictionnaire de l'Académie Française). — Nettoyer, stériliser dans l'eau bouillante. Faire bouillir sa lessive : Ø 3. Dans le cabinet de toilette, la religieuse de garde, les pointes de sa cornette relevées par une épingle, faisait bouillir des seringues. MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 35. · Employé absolument, régionalisme. Faire bouillir. Faire bouillir la lessive; faire bouillir l'eau d'érable (Société du Parler français au Canada, 1930, Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). — Au figuré. · Par métonymie, familier. Avoir de quoi faire bouillir la marmite. " Avoir de quoi vivre " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). · Cela fait bouillir le sang. Cela provoque une vive impatience. Faire bouillir quelqu'un. " Provoquer son irritation, son impatience " (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS)). Remarque : Logiquement bouillir reste intransitif : « faire en sorte que quelque chose bouille »; mais faire bouillir est senti comme un composé à construction globale transitive. III.— Emploi transitif, rare. Faire bouillir. A.— [Le complément désigne une personne] Faire périr dans une chaudière d'eau bouillante : Ø 4. Rien de plus lugubre que ces représailles en peinture, sur un jeu de cartes, en présence des bûchers à rôtir les contrebandiers et de la chaudière à bouillir les faux monnayeurs. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 204. B.— [Le complément désigne un inanimé] Familier. 1. Porter à ébullition. Bouillir le lait pour le conserver (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Au figuré. Bouillir du lait à quelqu'un. Se moquer de lui, le traiter comme un enfant; lui dire quelque chose d'agréable (Confer Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, etc.). 2. Faire cuire dans de l'eau en ébullition. Bouillir du linge (Grand Larousse de la langue française en six volumes) : Ø 5. Tout en discutant, elles n'arrêtaient pas d'éplucher leurs châtaignes, la petite par terre se démenait, comme si elle avait fait un travail de force. — Vous les épluchez avant de les bouillir? dit Juliette, et moi qui ai toujours fait le contraire! ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 18. 3. Au figuré. [Par figure étymologique] : Ø 6. Il aurait bien joué au sautaré, au quienlion, au ramounadis. Peut-être pour amuser son impatience, alors qu'il bouillait la fièvre. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 170. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 548. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 503, b) 952; XXe. siècle : a) 855, b) 872. DÉRIVÉS : 1. Bouillage, substantif masculin " Action de faire bouillir " (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892); " fermentation du vin en tonneaux " (Larousse). 2. Bouillaison, substantif féminin " Fermentation du cidre " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). 3. Bouillissage, substantif masculin " Action de faire bouillir (les matières dont se fait le papier) " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). 4. Bouillisseur, substantif masculin " Appareil dans lequel s'effectue le bouillissage " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). 5. Bouilloir, substantif masculin " Récipient dans lequel on fond les métaux destinés au monnayage " (Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE), 1959). 6. Boulage, substantif masculin " Quantité de linge que l'on met bouillir dans une chaudière " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).