Définition: BOURLINGUER, verbe intransitif.

Définition: BOURLINGUER, verbe intransitif. A.— MARINE. [En parlant d'un navire qui lutte contre le gros temps] Avancer péniblement, se fatiguer à la manoeuvre : Ø 1. Je me souviens bien du trois-mâts russe (...). Depuis trois jours il bourlinguait au large de Villers, il labourait dur la houle... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 140. — Par extension, rare. [En parlant d'une voiture] : Ø 2. Tout craquait, autour de Karelina. La vieille machine gémissait et bourlinguait, au long de la route droite, large, déserte et ruisselante, à l'infini... MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 74. — Par analogie, populaire. [En parlant d'une personne] Travailler difficilement, sans profit, sans succès; lutter péniblement, se fatiguer pour un piètre résultat : Ø 3. Moi, je suis un fils d'ouvrier, enfin de contremaître. Boursier. Une enfance dure. (...) Pour faire mon droit, m'a fallu bourlinguer à côté. Commis de librairie, puis (...) des adresses à domicile. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 119. Remarque : Grand Larousse encyclopédique en dix volumes signale, mais sans attestation ni exemple, un emploi transitif au sens de « secouer » ou de « transporter çà et là ». B.— Par extension, courant, familier. [En parlant d'un marin, et par extension de toute autre personne] Voyager (non sans peine ou aventures), rouler sa bosse à travers le monde. Bourlinguer sur toutes les mers : Ø 4. J'aimais bien Félicien. (...) Il avait eu une jeunesse difficile et avait dû traîner ses grolles un peu partout (...). C'est ainsi qu'il avait bourlingué jusque dans les mers de Chine à bord des longs-courriers... BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 276. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 21. DÉRIVÉS : Bourlingue, substantif féminin argotique " Congé donné à un ouvrier " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, 1878, page 51). Par extension, locution. Être dans la bourlingue. Être " dans une situation gênée, précaire " (Georges Delesalle, Dictionnaire d'argot-français et français-argot, 1896, page 45).