Devoir de Philosophie

Définition: BOUFFÉE, substantif féminin.

Publié le 05/11/2015

Extrait du document

Définition: BOUFFÉE, substantif féminin. I.— Souffle brusque, intermittent. A.— Souffle aspiré ou expiré par la bouche. Aspirer, respirer une bonne bouffée d'air : Ø 1. — Ah! s'écria-t-il en laissant échapper lentement sa première bouffée par la bouche et les narines, comme il y avait longtemps que je n'avais fumé! PROSPER MÉRIMÉE, Carmen, 1847, page 7. — Par métonymie. Une bouffée (d'air chargé) de vin, d'ail, de tabac. B.— Par extension. Souffle intermittent d'air, d'odeur, de vapeur, de son. · Bouffée de vapeur : Ø 2. Elles sortaient de terre par centaines, les colonnes de vapeur empestée! Elles sortaient en bouffées, en halètements, en hoquets minces comme le filet clair d'une cigarette allumée, ou par jets énormes comme l'échappement d'une machine à vapeur de paquebot. PIERRE MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, page 119. · Littéraire. Bouffée de son : Ø 3. Le soir commençait à tomber. De temps à autre, des hommes, des ouvriers, entraient, (...), traversaient la salle et grimpaient à l'entresol; au moment où ils ouvraient la porte de l'étage, une bouffée de bruit, des éclats de discussion, se mêlaient un instant à la rumeur du dehors. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 547. SYNTAXE : Bouffée d'air frais, de brise, de vent; bouffée nauséabonde d'égout, de parfum, bouffée chaude du printemps; bouffée de chants, de cris, d'échos, d'éclats de rire, de rumeurs, de voix. C.— Emplois spéciaux. — MARINE. Bouffée de vent. Souffle de vent. — MÉDECINE. Bouffée de chaleur. Sensation soudaine et intermittente de chaleur qui envahit le corps et monte au visage. « Je n'ai rien », répondit-elle, en se raidissant, « une bouffée de chaleur, voilà tout. » (PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 140 ). Remarque : De même bouffée d'angoisse, de fièvre, de rage, de sang. Confer également amour* exemple 155. — PSYCHOPATHOLOGIE. au pluriel. Bouffées délirantes. Accès délirants d'apparition soudaine, le plus souvent de courte durée se manifestant par des hallucinations, des illusions sensorielles, des interprétations délirantes et souvent accompagnés de confusion mentale. Remarque : Figure dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément 1968 et très bien attesté dans les dictionnaires spécialisés de médecine et de psychopathologie modernes. II.— Au figuré. [Dans le domaine du comportement humain] Manifestation soudaine et passagère d'un sentiment : Ø 4. Heureusement, la visite régulière de Monsieur Feuillebois, à l'heure du communiqué, leur apportait une bouffée d'optimisme, et comme un flux de confiance. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 205. SYNTAXE : Bouffée d'ambition, d'amertume, d'amour-propre, d'aversion, de bonheur, de colère, de dévotion, d'émotion, d'enthousiasme, de gaîté, de générosité, de haine, de honte, d'humeur, d'ironie, d'ivresse, d'optimisme, d'orgueil, de patriotisme, de remords, de souvenirs, de sympathie, de vanité, de verve. — Locution. Par bouffées. Par intervalles irréguliers. Il ne s'adonne au travail que par bouffées (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Synonyme : par à-coups : Ø 5. Le 30 octobre, j'ai terminé un drame en cinq actes : La Maréchale d'Ancre, commencé le 2 août de cette année. J'y travaillais par bouffées et par caprices. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1830, page 922. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 854. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 588, b) 1 532; XXe. siècle : a) 1 215, b) 1 578. Forme dérivée du verbe "bouffer" bouffer BOUFFER, verbe. I.— [Le sujet désigne un animé, généralement une personne] Enfler les joues. A.— Emploi intransitif, vieilli. Enfler les joues par jeu. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) avec les mentions " vieilli " ou " peu usité ". — Langue littéraire. Gonfler et dégonfler bruyamment les joues pour manifester du mécontentement; par extension, être en colère : Ø 1. « — Vous marcherez, ou j'y perdrai mon nom! » leur dit [aux gardes nationaux] le brave général Bravida; et tout bouffant de colère, il alla demander des explications à la mairie. ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 79. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — [Par personnification du vent] Souffler violemment. Le mistral bouffait sur la mer violette (LÉON DAUDET, Le Rêve éveillé, 1926, page 106 ); Confer également bouffée de vent). Remarque : À rapprocher de l'argot des matelots ça bouffe, ça va bouffer. Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) avec la mention " familier ", DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— Emploi transitif, par extension, par référence au gonflement des joues et avec l'idée dominante d'excès. 1. Populaire. Manger avec avidité : Bouffer comme un loup à jeun, comme un ogre, comme un chancre. Synonyme : bâfrer : Ø 2. — Comment, encore à bouffer! Eh bien! vous n'avez pas le trac! Quand on a soixante jours de prison dans la peau ce n'est pas pour qu'on emploie le temps à s'empiffrer comme des oies? GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, IIIe. partie, 3, page 237. SYNTAXE : Bien, mal bouffer; avoir de quoi bouffer; ne penser qu'à bouffer. — En particulier. [Le sujet désigne un bois, un meuble, un vêtement] Être bouffé aux vers, aux mites. · Par métaphore : Ø 3. — Ah! mon vieux, ça, alors, c'est un beau spectacle : le dogue de la maison Old England, le seul vrai, Hong-kong soi-même, il pourrit sur pied, il est bouffé aux vers! ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 32. Remarque : 1. Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842. Ne figure pas dans le Dictionnaire de l'Académie Française 2. Bouffer est le plus souvent employé absolument mais on trouve aussi fréquemment des constructions avec complément direct d'objet telles que bouffer de la charcuterie, de la conserve, son dîner, son pain, de la viande. 2. Expression métaphorique et figurée, langage argotique et populaire. Bouffer quelque chose ou quelqu'un. a) [Avec l'idée d'une consommation très ou trop poussée] — Bouffer du fric, du pognon, la dot de sa femme. Dépenser sans discernement, dilapider. — [Le sujet désigne un piéton, un cycliste ou un automobiliste] Bouffer du, des kilomètre(s). Marcher ou rouler beaucoup, voire trop : Ø 4. [le chauffeur :] — « Nous entrions à Moulins à deux heures (...) et nous étions partis à huit! Jamais M. Xavier n'a bouffé tant de kilomètres en si peu de temps... PAUL BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, page 235. — Par analogie. [En parlant d'un véhicule] Bouffer dix litres au cent, bouffer de l'huile. Consommer abondamment. — Vouloir tout bouffer. Avoir des désirs immodérés. Ils avaient l'air de vouloir tout bouffer : on verrait jusqu'où ils iraient (JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 30 ). b) [Avec l'idée d'une opération difficile ou pénible pour le sujet] — Bouffer des briques. Ne plus rien avoir à manger (confer danser devant le buffet*). Bouffer du lion. Avoir toutes les audaces. Bouffer de la vache enragée. Être éprouvé par le sort. — Ironique. Bouffer les pissenlits par la racine. Être mort et enterré : Ø 5. Il [François] savait bien que Jules présenterait mille compliments de lui, répéterait que, sans lui, il serait en train de bouffer les pissenlits par la racine, ou de donner à manger aux crabes, et le nommerait un fieffé débrouillard,... HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 169. — Bouffer de la tête de cochon. " Recevoir un coup dans l'estomac " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). c) [Avec l'idée d'une opération pénible pour l'objet] — Bouffer du curé, du bicot, du juif. Être, généralement par bêtise, anticlérical, raciste, antisémite. Bouffer les foies, le nez à quelqu'un; avoir envie de bouffer quelqu'un. Chercher violemment querelle à quelqu'un : Ø 6. — Comme des quoi?... répète-le! Veux-tu que j'te bouffe les foies? avait dit Gaspard. Et depuis cinq minutes c'était une dégelée d'injures et de menaces. RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 10. — Se bouffer (le nez). Se quereller violemment. — Se laisser (être) bouffer par quelque chose ou quelqu'un, se laisser bouffer par les femmes. Il est en train de se laisser bouffer par la politique et par son personnage public (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1945, page 346 ). II.— [Le sujet désigne une chose concrète] Prendre du volume en se distendant; gonfler. A.— Emploi intransitif, transitif absolu. 1. [Le sujet désigne une étoffe] Une chemise, une culotte, un foulard, un taffetas bouffent. · [Employé en construction factitive] Faire bouffer des dentelles, une jupe, une manche, une robe; bouffer la laine en la cardant : Ø 7. Toutes tenaient à paraître à leur avantage : les moins douées faisaient bouffer leur corsage et onduler leur jupe; d'autres s'efforçaient d'aplatir de trop évidentes rondeurs;... GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 117. — Par analogie. [Le sujet désigne des arbres feuillus] Se gonfler sous l'action du vent. Des arbres bouffaient, subitement retroussés par un coup de vent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 205 ). — [Le sujet désigne les cheveux] Cette chevelure argentée qui bouffait sous les bords du haut-de-forme (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 110 ). 2. [Le sujet désigne un fruit] Grossir plus d'un côté que de l'autre. Ces pêches bouffent. Remarque : Attesté dans quelques dictionnaires du XIXe. depuis Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842. 3. [Le sujet désigne le pain] Gonfler dans le four sous l'effet de la chaleur. 4. [Le sujet désigne un plâtre, un papier peint] Gonfler, faire des cloques (confer également boucler). Un mur bouffe (confer bomber). Remarque : (valable pour 3 et 4 ci-dessus). Bien attesté dans les dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1835. B.— Emploi transitif (factitif), BOUCHERIE. Bouffer un animal. Souffler la peau d'une bête tuée avant de l'écorcher. Bouffer un veau, un mouton. Remarque : 1. On rencontre dans les dictionnaires le substantif masculin bouffoir qui désigne un soufflet employé par les bouchers pour insuffler de l'air sous la peau ou dans le tissu cellulaire des bêtes tuées. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe, dans le Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 et dans Nouveau Larousse gastronomique (Prosper Montagné) 1967; ne figure pas dans l'Académie française). 2. On rencontre dans la documentation les dérivés de bouffer : a) Bouffable, adjectif (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 122). Mangeable. J'vous aurais bien porté d'leur couenne, mais c'est trop dur, c'est pas bouffable! (Idem, ibidem; attesté également dans C. Lambert, Le Langage des Poilus, 1915, page 8). b) Bouffage, substantif masculin, familier (Gyp, Le Charivari, 8 septembre 1891). Bouffage de nez (confer supra I B 2 c). Tandis qu'avec les autres, c'est tout l'temps des beignes, des bouffages de nez (Idem, ibidem). — Pour bouffaré, confer bouffi Remarque : en fin d'article.

« ? MARINE.

Bouff?e de vent.

Souffle de vent.

? M?DECINE.

Bouff?e de chaleur.

Sensation soudaine et intermittente de chaleur qui envahit le corps et monte au visage.

? Je n'ai rien ?, r?pondit-elle, en se raidissant, ? une bouff?e de chaleur, voil? tout.

? (PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 140 ).

Remarque?: De m?me bouff?e d'angoisse, de fi?vre, de rage, de sang.

Confer ?galement amour* exemple 155. ? PSYCHOPATHOLOGIE.

au pluriel.

Bouff?es d?lirantes.

Acc?s d?lirants d'apparition soudaine, le plus souvent de courte dur?e se manifestant par des hallucinations, des illusions sensorielles, des interpr?tations d?lirantes et souvent accompagn?s de confusion mentale.

Remarque?: Figure dans Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes Suppl?ment 1968 et tr?s bien attest? dans les dictionnaires sp?cialis?s de m?decine et de psychopathologie modernes.

II.? Au figur?.

[Dans le domaine du comportement humain] Manifestation soudaine et passag?re d'un sentiment?: ? 4.

Heureusement, la visite r?guli?re de Monsieur Feuillebois, ? l'heure du communiqu?, leur apportait une bouff?e d'optimisme, et comme un flux de confiance. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 205.

SYNTAXE?: Bouff?e d'ambition, d'amertume, d'amour-propre, d'aversion, de bonheur, de col?re, de d?votion, d'?motion, d'enthousiasme, de ga?t?, de g?n?rosit?, de haine, de honte, d'humeur, d'ironie, d'ivresse, d'optimisme, d'orgueil, de patriotisme, de remords, de souvenirs, de sympathie, de vanit?, de verve.

? Locution.

Par bouff?es.

Par intervalles irr?guliers.

Il ne s'adonne au travail que par bouff?es (Dictionnaire de l'Acad?mie fran?aise.

1798-1932).

Synonyme?: par ?-coups?: ? 5.

Le 30 octobre, j'ai termin? un drame en cinq actes?: La Mar?chale d'Ancre, commenc? le 2 ao?t de cette ann?e.

J'y travaillais par bouff?es et par caprices. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un po?te, 1830, page 922.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 854.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 588, b) 1 532; XXe.

si?cle?: a) 1 215, b) 1 578.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles