Définition: BALLONNÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Définition: BALLONNÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de ballonner* II.— Adjectif. Qui a le bombement, l'arrondi, le volume d'un ballon. Joue ballonnée, jupe ballonnée : Ø 1. Des massifs d'arbustes ballonnés, docilement ronds, admis parmi les entourages proches, portaient la marque d'une familiarité plus grande et d'une emprise directe. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 139. · Emploi comme substantif : Ø 2. Les corps de femmes représentés par les peintres et les sculpteurs de cette époque (...) étaient horribles, bien que l'opinion unanime proclamât que ces bourrelets, ces pendards et ces pétards, que ces ensellées, ces ballonnées et ces amorphes fussent la plus sublime expression, et à vrai dire la seule, de la beauté avec un grand B. HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 279. — Au figuré, péjoratif : Ø 3. Félicien est incapable de concevoir une oeuvre, (...) son style est d'une originalité cherchée, sa phrase ballonnée tomberait si la critique lui donnait un coup d'épingle. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 382. — MÉDECINE. [En parlant de l'abdomen ou de l'estomac] Qui est distendu et gonflé par l'accumulation de gaz intestinaux : Ø 4.... les douleurs quittaient le crâne, allaient au ventre ballonné, dur, aux entrailles traversées d'un fer rouge,... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 114. · Par analogie [En parlant de l'abdomen, et, par métonymie, d'une personne] Qui est gonflé et alourdi pour avoir absorbé trop de nourriture ou de boisson : Ø 5. Comme en un pays de la soif, je ne songe qu'à boire, et gonflé et ballonné d'eau rougie, je passe la journée sur mon lit... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 360. · Par métaphore : Ø 6.... il [Dumas fils] était bien tel que je l'avais jugé, d'un grand talent sans doute, mais tout ballonné d'une importance exagérée... ÉMILE ZOLA, Documents littéraires, Études et portraits, 1881, page 208. — CHORÉGRAPHIE. Un pas ballonné ou, par ellipse, un ballonné : Ø 7. Les ballonnés sont de légers sauts effectués sur une seule jambe, l'autre restant levée et effectuant des battements de côté jusqu'à contact avec la cheville de la première. MARCELLE BOURGAT. Technique de la danse, 1959, page 88. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 57. Forme dérivée du verbe "ballonner" ballonner BALLONNER, verbe. A.— Emploi transitif. 1. Gonfler, donner le bombement, l'arrondi, le volume d'un ballon : Ø 1. Un sourire qui allait de l'une à l'autre oreille ballonnait ses joues grasses et rapetissait ses yeux narquois dont l'angle externe disparaissait dans une patte d'oie de rides facétieuses. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 183. Ø 2. Les deux messieurs ont allumé des cigarettes. Ils sortent, les voilà dans l'air pur, au soleil. Ils passent le long des grandes vitres, en tenant leurs chapeaux à deux mains. Ils rient; le vent ballonne leurs manteaux. JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 135. — En particulier. MÉDECINE. [Le complément d'objet désigne l'abdomen ou l'estomac] Distendre et gonfler par l'accumulation de gaz intestinaux; provoquer le ballonnement : Ø 3. On allait ensemble la nuit piller les mangeoires des chevaux. On en rapportait des fèves, de terribles fèves qui ballonnaient le ventre et qu'on mangeait tout de même, véritable nourriture de cheval. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 376. — Absolument, CHORÉGRAPHIE. (Confer ballonné) : Ø 4. Vivian s'est élancé; il se détend en arabesque, retombe derrière Mlle. Beaupré et la saisit à la taille, classiquement : — Il ballonne à la perfection, souffle M. Courtecuisse à l'oreille de M. le Directeur. PAUL MORAND, Rococo, 1933, page 52. 2. Emploi pronominal : Ø 5. Elle ne portait pas assez de jupons, ce qui ajoutait encore à ses allures masculines. L'autre, en revanche, se ballonnait tant qu'elle pouvait et mettait des robes ouatées, voulant dissimuler la maigreur de ses formes. PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 74. Ø 6. Le jour, j'avais des vertiges; je m'anémiais. Maman et le médecin disaient : « C'est la formation. » Je détestais ce mot, et le sourd travail qui se faisait dans mon corps. (...) je répugnais à l'idée de voir mon torse se ballonner;... SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 102. — Figuré : Ø 7. Sir Ralph (...) était plus habile qu'eux tous [les amis] à laisser tomber ces riens de la vie intime qui se ballonnent au souffle obligeant du commérage. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Indiana, 1832, page 236. — Spécialement. MÉDECINE. Se distendre et se gonfler, devenir ballonné. Dans certaines maladies, le ventre se ballonne (ACADÉMIE FRANÇAISE. ). Remarque : Attesté d'autre part dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — Par métonymie : Ø 8. Quand on fait chauffer pendant quelques minutes dans une étuve à 80 à 90 degrés un lapin vivant et un autre lapin qu'on tue à l'instant même, il arrive que le lapin tué se ballonne considérablement et que les gaz de son intestin augmentent considérablement, tandis que cela n'a pas lieu chez le lapin vivant CLAUDE BERNARD, , Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 44. — Par métaphore : Ø 9. (...) ta femme reconnaîtra (...) que tandis que son coeur gonfle et se ballonne de vapeurs, tu marches résolument, sans plainte, sans récompense, dans la voie du sacrifice, du devoir. PIERRE-JOSEPH PROUDHON, La Pornocratie, 1865, page 222. B.— Emploi intransitif : Ø 10. La masse liquide ayant diminué dans la barque, la pression extérieure augmentait. Le gonflement du prélart grossissait. Il ballonnait de plus en plus. C'était comme un abcès prêt à s'ouvrir. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 388. Ø 11. Du côté de Villegrande, une nuée sombre ballonne à l'horizon. ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1062. Ø 12. Sa nudité s'enveloppe d'un long peignoir fait de bandes alternées de satin rose et de valencienne. Cela ne fait qu'ennuager d'aurore et de blanc sa chair ambrée, s'enroule autour des jambes, ballonne sur les hanches... ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 120. — Par analogie avec l'emploi médical, supra. [Le sujet désigne l'abdomen] Se gonfler et s'alourdir par suite d'excès de table : Ø 13. Mais plutôt crever qu'en laisser [d'un pâté] . Il n'en est pas resté une miette. J'avais le ventre qui ballonnait. MARCEL AYMÉ, Travelingue, 1941, page 181. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 31.