Définition: AVOISINANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Définition: AVOISINANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de avoisiner* II.— Adjectif. Qui est situé dans le voisinage de : Ø 1. La dernière moitié du quinzième et la première du seizième siècle nous offrent à Port-Royal deux abbesses, tante et nièce, appelées toutes deux Jehanne de La Fin, qui apportèrent quelque réforme, non pas spirituelle, mais d'économie et de bonne gestion dans les biens du monastère, qui recouvrèrent et accrurent la terre des Granges sur la hauteur, et d'autres prés ou bois avoisinants. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 50. Ø 2. De 1951 à 1955, près d'une cinquantaine d'essais ont été réalisés, dont une trentaine sur le sol américain, sans la moindre plainte des populations avoisinantes. BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 94. — Au figuré, rare. Qui est proche de, semblable à : Ø 3. En effet, c'est en étudiant ces rapports que j'ai reconnu que les animaux infusoires ne pouvoient plus être associés aux polypes dans la même classe; que les radiaires ne devoient pas non plus être confondues avec les polypes; et que celles qui sont mollasses, telles que les méduses et autres genres avoisinans que Linné et Bruguière même plaçoient parmi les mollusques, se rapprochoient essentiellement des échinides, et devoient former avec elles une classe particulière. JEAN-BAPTISTE LAMARCK. Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 51. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 79. Forme dérivée du verbe "avoisiner" avoisiner AVOISINER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Être dans le voisinage de. 1. Rare. [Le sujet est un animé] : Ø 1. Alors (...) il [Gérus] préféra que des simples l'avoisinassent et vécussent selon son exemple. GUSTAVE KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, page 34. 2. [Le sujet est un inanimé] a) Rare. Avoisiner quelqu'un : Ø 2.... tout un ensemble de vie actuelle s'est retiré de mon âme et j'ai vu venir à la place les images et les formes incorruptibles du monde inconnu qui nous avoisine. MAURICE DE GUÉRIN, Journal intime, 1835, page 228. Ø 3. À la nage j'arrive à ma maison d'Auteuil. Tout m'y paraît petit, petit... Mais Auteuil sous l'averse, et les jardins qui m'avoisinent, trempés, ruisselants, fleuris, m'apparaissent plus charmants que jamais. ANDRÉ GIDE, Journal, 1905, page 151. b) Plus courant. Avoisiner quelque chose : Ø 4. Et vous, Madame, conduisez Flora, faites-lui voir la rive du Tage, et les belles forêts qui avoisinent le château. NÉPOMUCÈNE LEMERCIER, Pinto, 1800, I, 4, page 15. Ø 5. Comme il n'avait plus rien à perdre en remuant, il alluma la petite lampe à essence qui avoisinait, sur la table de nuit, quelques fioles, des boîtes de cachets et une seringue de Pravaz. Puis, une main sur le ventre, l'autre ramenée sous la nuque, il guetta le matin. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 511. B.— Au figuré. 1. Rare, vieux. Quelque chose avoisine quelqu'un.. Concerner quelqu'un : Ø 6. Ce nom, devenu pour moi presque mythologique, de Swann, quand je causais avec mes parents, je languissais du besoin de le leur entendre dire, je n'osais pas le prononcer moi-même, mais je les entraînais sur des sujets qui avoisinaient Gilberte et sa famille, qui la concernaient, où je ne me sentais pas exilé trop loin d'elle;... MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 144. 2. Plus courant. Quelque chose avoisine quelque chose : Ø 7. Relu en auto une grande partie de L'Homme de Hello, où de très belles pages de critique assez pénétrante avoisinent d'effarantes niaiseries. ANDRÉ GIDE, Journal, 1929, page 918. a) Être proche de, côtoyer, annoncer : Ø 8. C'est un état vague et presque au bord de l'évanouissement, dans lequel je vis, un état qui a l'air d'avoisiner terriblement la mort. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 313. b) Ressembler à, toucher à, se rapprocher de : Ø 9. Schmucke n'écoutait pas; il était plongé dans une telle douleur, qu'elle avoisinait la folie. HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 280. Ø 10. Eh quoi! Voici ce savant dont la patience, dans l'observation de la nature, avoisine la sainteté, qui, dans ce grand livre ouvert sur lequel il se penche pieusement chaque jour, apprend maintes vertus, dont la défiance de soi;... ANDRÉ GIDE, Journal, 1910, page 304. II.— Emploi pronominal. S'avoisiner.. Se toucher, être voisin. — Se rapprocher de : Ø 11. Ainsi, les naturalistes ayant remarqué que beaucoup d'espèces, certains genres, et même quelques familles, paroissent dans une sorte d'isolement, quant à leurs caractères, plusieurs se sont imaginés que les êtres vivans dans l'un ou l'autre règne, s'avoisinoient ou s'éloignoient entre eux, relativement à leurs rapports naturels, dans une disposition semblable aux différents points d'une carte de géographie ou d'une mappemonde. JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 106. Ø 12. Le rocher s'avoisine, vous en distinguez l'arête, le voilà. MADAME DE GASPARIN, Vesper, Paris, 2e. édition, 1862 (LITTRÉ. ). Remarque : Selon DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), " s'avoisiner est une expression genevoise que Madame de Gasparin affectionne et qui se trouve aussi dans R. Toepffer. — [Le sujet est une chose] S'avoisiner à quelque chose. Être proche de, se rapprocher de : Ø 13. Le type a tendance à se former chez des hommes vivant dans des régions fertiles et de bonne chère, ou bien, comme le Lapon et l'Esquimau, combinant des nourritures lourdes à une vie sédentaire et pauvre en excitants sociaux. Il s'avoisine au lymphatique. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 213.