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Définition: AUMÔNE, substantif féminin.

Publié le 31/10/2015

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Définition: AUMÔNE, substantif féminin. A.— Don matériel ou en espèces fait aux pauvres par charité. Distribuer des aumônes; donner l'aumône, en aumône, par aumône; être à l'aumône, vivre d'aumônes : Ø 1. C'est une vérité incontestable qu'il y a en France sept millions d'hommes qui demandent l'aumône, et douze millions hors d'état de la leur faire. NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Maximes et pensées, 1794, page 79. — Dérober l'aumône aux pauvres. Demander une aide financière alors qu'on pourrait éviter de le faire. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. — Emplois particuliers. 1. Action de donner des aumônes : Ø 2. L'aumône était considérée [par les chrétiens] comme un devoir strict. ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 600. 2. Rare. Qualité d'une personne généreuse en aumônes : Ø 3. Eudes, saint évêque dont la charité inépuisable et l'aumône forment les traits principaux, avait ce qu'on appelle le don des larmes :... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 43. 3. [L'aumône personnifiée] : Ø 4. La commisération, devant ce haillon humain, devait frissonner de dégoût, et l'aumône lui jetait son obole en détournant la tête. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 364. B.— Par extension. 1. Toute forme d'aide accordée à une personne, parfois à une collectivité, à un animal ou à un inanimé personnifié, par une personne, une collectivité ou un inanimé personnifié : Ø 5.... la bonne femme le suit des yeux une minute, puis elle laisse tomber, en retournant à son feu, cette sublime aumône du pauvre : que Dieu le protège! ALFRED DE MUSSET, Fantasio, 1834, I, 2, page 195. Ø 6. Dons, offrandes, aumônes n'ont cessé, des siècles durant, de prendre le chemin de la Terre-Sainte. SIMONE WEIL, Le Judaïsme, 1931, page 55. 2. Au figuré. Faveur accordée par charité ou par commisération à une personne, une collectivité, parfois un animal ou un inanimé personnifié, par une personne, une collectivité ou un inanimé personnifié : Ø 7.... mais souvent le maniaque, (...), se fourrait au lit sans faire à sa fille l'aumône d'un sourire ou d'un mot. ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 758. C.— Spécialement, dans différents domaines techniques. 1. BÂTIMENT. vieux " Maison religieuse, hôpital " (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892) : Ø 8. L'avocat demanda (...) que le duc de Bourgogne fût contraint de payer un million d'or, (...) pour fonder des hôpitaux, colléges de religieux, chapelles, aumônes et autres oeuvres de piété pour le salut de l'âme du défunt,... PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1824, page 86. 2. DROIT ANCIEN. Amende infligée à un accusé pour certains crimes ou certains délits, et attribuée le plus souvent aux hôpitaux ou aux prisons. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. 3. HISTOIRE. Sous l'Ancien Régime, donation ayant généralement la forme d'une terre ou d'une rente, accordée par un seigneur à l'Église; par extension, biens d'Église : Ø 9. Notons seulement avec Racine, en son élégant Abrégé, que l'ancien Port-Royal eut pour bienfaiteur tout spécial Saint Louis, qui donna aux religieuses, sur son domaine, une rente en forme d'aumône dont elles jouirent jusque dans le dix-septième siècle. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 49. SYNTAXE : Aumône fieffée. Donation faite par le roi. Aumône franche ou pure. Bien exempt de toute obligation matérielle (charges, redevances) vis-à-vis du seigneur. 4. RELIGION. a) CHRISTIANISME. — Grâce accordée par Dieu : Ø 10. Des coeurs aimants, ô Ravisseur, Tout ce que j'ai je vous le donne À Vous qui n'êtes que douceur. Mon Don, c'est encor votre aumône, Mais la voici toute, Seigneur. FRANCIS JAMMES, De tout temps à jamais, 1893-1938, page 150. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique. — Argent que reçoit un prêtre pour l'accomplissement de sa charge : Ø 11. Le métier de prêtre ou de papas est assez lucratif, sans être trop pénible, et la plupart des prêtres grecs élèvent confortablement leur petite famille. Si l'autel ne rend pas assez, si la récolte d'aumônes est mauvaise, le papas trouve d'autres ressources dans l'agriculture ou le commerce. EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 270. b) ISLAM. Aumône légale. Obligation imposée aux Musulmans de partager leurs biens suivant des conditions bien précises : Ø 12. Aussi voit-on, dans de nombreux Hadîth (traditions), que Mahomet définit l'Islam comme étant la profession de foi (il n'y a d'autre Dieu qu'Allah et Mahomet est son Prophète...), et le respect des ordres divins représentés par les obligations fondamentales, les cinq prières quotidiennes, le jeûne de Ramadan, le pèlerinage à la Mecque, l'aumône légale, à quoi s'ajoute parfois la guerre sainte. Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger) 1957, page 5205. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme aumônage, substantif masculin (Jean de la Varende, La Sorcière, 1954, page 69; suffixe -age*). Action de demander l'aumône. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 795. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 420, b) 1 476; XXe. siècle : a) 1 526, b) 459. Forme dérivée du verbe "aumôner" aumôner AUMÔNER, verbe transitif. DROIT ANCIEN. [Le sujet désigne une personne] Payer une amende destinée aux pauvres ou à un établissement charitable, en raison d'une condamnation judiciaire : Ø 1. Par arrêt du 3 août 1701 le parlement condamna le sieur Beausergent et la dame Jolivet, convaincus de voie de fait envers la dame de Liancourt, à aumôner chacun 100 livres au pain des prisonniers. Dictionnaire de la pénalité (B. SAINT-EDME), 1825, au mot aumône. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. — emploi absolu. On ne condamne plus à aumôner (Dictionnaire de l'Académie française. 1835 et 1878 ). — Au passif. [Le sujet désigne une personne] Être aumôné. Être condamné par la justice à payer une aumône. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. — Par extension, vieilli. · [Le sujet et l'objet désignent une personne ou une collectivité] Accorder une aide ou une simple faveur matérielle ou morale : Ø 2.... au lieu de lui faire une pension, elle l'avait aumôné d'une misérable somme d'argent que le prince n'aurait pas dû accepter... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1233. · [L'objet désigne l'aumône] : Ø 3. Hingant, conseiller au parlement de Bretagne, s'était refusé à recevoir le traitement que le gouvernement anglais accordait aux magistrats français, de même que je n'avais pas voulu accepter le schelling aumôné par jour aux émigrés... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 444. — Littéraire : Ø 4. Princesse apanagée du jour, descend, et les pieds nus, les gradins verts du ciel pour aumôner l'enfance au front bouclé des eaux. ALEXIS SAINT-LÉGER LÉGER, DIT SAINT-JOHN PERSE, Amers, Paris, Gallimard. page 130 (Rheims 1969 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7.

« B.? Par extension.

1.

Toute forme d'aide accord?e ? une personne, parfois ? une collectivit?, ? un animal ou ? un inanim? personnifi?, par une personne, une collectivit? ou un inanim? personnifi?: ? 5....

la bonne femme le suit des yeux une minute, puis elle laisse tomber, en retournant ? son feu, cette sublime aum?ne du pauvre?: que Dieu le prot?ge! ALFRED DE MUSSET, Fantasio, 1834, I, 2, page 195.

? 6.

Dons, offrandes, aum?nes n'ont cess?, des si?cles durant, de prendre le chemin de la Terre-Sainte. SIMONE WEIL, Le Juda?sme, 1931, page 55.

2.

Au figur?.

Faveur accord?e par charit? ou par commis?ration ? une personne, une collectivit?, parfois un animal ou un inanim? personnifi?, par une personne, une collectivit? ou un inanim? personnifi?: ? 7....

mais souvent le maniaque, (...), se fourrait au lit sans faire ? sa fille l'aum?ne d'un sourire ou d'un mot. ANDR? GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 758.

C.? Sp?cialement, dans diff?rents domaines techniques.

1.

B?TIMENT.

vieux " Maison religieuse, h?pital " (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GU?RIN) 1892)?: ? 8.

L'avocat demanda (...) que le duc de Bourgogne f?t contraint de payer un million d'or, (...) pour fonder des h?pitaux, coll?ges de religieux, chapelles, aum?nes et autres oeuvres de pi?t? pour le salut de l'?me du d?funt,... PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1824, page 86.

2.

DROIT ANCIEN.

Amende inflig?e ? un accus? pour certains crimes ou certains d?lits, et attribu?e le plus souvent aux h?pitaux ou aux prisons.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

et du XXe.

si?cle.

3.

HISTOIRE.

Sous l'Ancien R?gime, donation ayant g?n?ralement la forme d'une terre ou d'une rente, accord?e par un seigneur ? l'?glise; par extension, biens d'?glise?: ? 9.

Notons seulement avec Racine, en son ?l?gant Abr?g?, que l'ancien Port-Royal eut pour bienfaiteur tout. »

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