Définition: ATTRIBUT, substantif masculin.

Définition: ATTRIBUT, substantif masculin. A.— BEAUX-ARTS, LITTÉRATURE, ANTIQUITÉ, etc.. Signe distinctif conventionnel, souvent peint, sculpté ou brodé et utilisé à des fins artistiques, qui accompagne une figure mythologique ou allégorique, un personnage, une chose personnifiée, etc. Synonymes : emblême, symbole. — [En parlant d'un personnage de la mythologie ou d'une figure allégorique, ou encore d'un saint, d'un martyr, d'un apôtre, etc.] : Ø 1. Elles [Les Muses de Le Sueur] regardent doucement (...) se donnant une contenance par l'attribut qu'elles tiennent : masque, lyre (...) comme par un éventail dont on jouerait négligemment... THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au musée du Louvre, 1872, page 168. Ø 2.... si ces attributs [des saints] étaient généralement destinés à rappeler l'art dans lequel ils excellèrent de leur vivant, c'était aussi parfois l'image de l'instrument par quoi ils périrent... MARCEL PROUST, Pastiches et mélanges. 1919, page 97. — [En parlant d'un art, d'une fonction] : Ø 3. Un peintre d'attributs, qui était occupé au haut de son échelle à peindre l'enseigne d'un charcutier, voit l'accident... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 6, 1863-69, page 142. B.— Ce qui appartient en propre à quelqu'un ou à quelque chose. 1. PHILOSOPHIE (MÉTAPHYSIQUE). Propriété essentielle d'une substance : Ø 4. Trois est la formule des Mondes créés. Il est le signe spirituel de la création comme il est le signe matériel de la circonférence. En effet, Dieu n'a procédé que par des lignes circulaires. La ligne droite est l'attribut de l'infini; aussi l'homme qui pressent l'infini la reproduit-il dans ses oeuvres. Deux est le Nombre de la génération. Trois est le Nombre de l'existence, qui comprend la génération et le produit. Ajoutez le Quaternaire, vous avez le sept, qui est la formule du ciel. Dieu est au-dessus, il est l'Unité. HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 213. Ø 5. En métaphysique, le sujet devient la substance ou l'être, abstraction faite de ses qualités ou manières d'être, qui sont les attributs de la substance. Puis, parmi les qualités de la substance, on distingue ses attributs ou qualités essentielles, sans lesquelles elle ne pourrait pas être, et ses modes, ou qualités accidentelles. Le vocabulaire philosophique (EDMOND GOBLOT) 1920. — THÉOLOGIE. Les attributs de Dieu. Les perfections qui sont de son essence : Ø 6. Dans l'homme, la justice et la charité sont des vertus; en Dieu ce sont des attributs. VICTOR COUSIN, Du Vrai, du beau et du bien, 1836, page 410. 2. PHILOSOPHIE et. langage courant. a) [En parlant de l'être humain] Qualité, faculté propres : Ø 7. Le principal attribut, le trait signalétique de notre espèce, après la Pensée, est la croyance, et avant toutes choses, la croyance en Dieu. PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Les Confessions d'un révolutionnaire pour servir à l'histoire de la Révolution de février. 1849, page 57. b) [En parlant d'un être animé, homme, animal] Partie, élément de son corps qui lui est propre. Les attributs féminins, les attributs virils : Ø 8. Le chant, le plumage, ces deux hauts attributs de l'oiseau, préoccupent ordinairement, et empêchent d'observer leur vive et originale pantomime. JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 244. c) [En parlant d'une collectivité, d'un groupe] Ce qui lui est propre : Ø 9.... la fabrication du fer et des métaux n'est-elle pas l'attribut d'une société plus élevée? JULES MICHELET, Journal, 1834, page 125. d) [En parlant d'un métier, d'une fonction] Objet (concret) essentiel à l'exercice de ce métier, de cette fonction : Ø 10. On ne voyait, du reste, sur ces murs ou sur la cheminée aucun attribut de son ministère. Ni bréviaire, ni crucifix, ni images de saint ou de sainte, ni vêtements sacrés. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 348. Ø 11. Vêtu de la redingote qu'il considérait alors comme un attribut de la profession médicale, coiffé du chapeau de soie, haut de forme, qu'il mettait assidûment pour aller voir ses pratiques, mon père venait soudain d'apparaître dans le terrain vague. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 133. C.— LOGIQUE. Tout caractère en tant qu'il est affirmé (ou nié) d'un sujet. Remarque : VOCABULAIRE TECHNIQUE ET CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE (ANDRÉ LALANDE) 1968 : " (...) il est bon de distinguer l'attribut (ce qui est relié au sujet par la copule est, au sens classique d'implication) du prédicat, entendu généralement par les logiciens modernes en un sens plus large (ce qui est affirmé du sujet) (...) ". — Par extension. GRAMMAIRE. Fonction grammaticale d'un adjectif ou d'un substantif relié à un substantif par le verbe être ou un verbe équivalent (dit " verbe attributif ") : Ø 12. Malade dans Il est malade, Il devient malade, est un attribut. Il y aussi des attributs de compléments d'objet. Dans Je le crois riche, Riche est l'attribut de le. Dictionnaire de l'Académie française. 1932. Ø 13.... la fonction des adjectifs et des participes (...) apparaît clairement si on dit que l'attribut est le mot qui désigne une caractéristique spécialement et délibérément choisie entre toutes celles qui peuvent permettre de distinguer quelqu'un ou quelque chose. Le vocabulaire grammatical (ROBERT DAGNEAUD) 1965. — Spécialement. HÉRALDIQUE. " (...) épithète qui, jointe au nom d'une pièce héraldique, marque en quoi elle diffère des autres pièces de la même espèce. Ainsi, quand on dit de l'écu qu'il est parti, coupé, burelé, fretté, etc., on énonce des attributs " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 836. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 958, b) 968; XXe. siècle : a) 487, b) 1 072.