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Définition: ARROSER, verbe transitif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ARROSER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— AGRICULTURE, HORTICULTURE. Humecter quelque chose en y répandant de l'eau de manière que la qualité en soit améliorée. 1. Vieilli. Faire circuler de l'eau dans les terres au moyen d'ouvrages fabriqués. Synonyme : irriguer : Ø 1. Derrière ce lieu sont des jardins plantés de divers légumes, et arrosés au moyen de grandes roues qui élèvent les eaux du Rhône et qui les distribuent dans une multitude de rigoles qui s'entrecroisent. RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 469. — Par métaphore. MÉDECINE. Le sang arrose les organes, les tissus. — Usuel. [Le sujet désigne un cours d'eau, le complément une région naturelle] Faire circuler ses eaux, couler entre, traverser. Le pays que ce fleuve arrose (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 2. On se distrayait par les soins que l'on donnait à Châteaubedeau. Ninon l'avait installé dans une jolie chambre d'où la vue s'étendait sur le parc et, au delà, sur les belles prairies qu'arrosent la Loire et la Vienne, mêlées tout près de là. RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 168. 2. Répandre de l'eau sur quelque chose au moyen d'un instrument approprié. Arroser les fleurs, le jardin, le sol : Ø 3. Ces arrosemens seront faits avec de l'eau douce, l'eau de mer étant nuisible à presque tous les végétaux : on les administrera le matin et le soir dans les latitudes chaudes, et avec l'arrosoir à pomme, en manière de petite pluie, qui lave les feuilles et les tiges avant que d'imbiber la terre. Dans les pays froids, au contraire, il faut n'arroser que dans un besoin pressant, choisir l'heure du jour la plus chaude, et verser l'eau avec l'arrosoir à goulot, seulement au pied des plantes qui en auront besoin. Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 231. Ø 4. Il y avait encore, dans ce jardin qui n'était point un parc, toutes sortes de retraites, de bosquets et de gloriettes, comme dans les vieilles propriétés provinciales. Jérôme y allait méditer pendant les heures les plus tièdes. Il revenait en disant : « J'ai mis la main sur la terre. Il faut arroser les semis d'oignons, ou bien la graine est perdue... Les romaines vont monter... Le basilic est bien parti : sa première feuille est formée et commence à sentir bon... » GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 130. — Par analogie, familier. · La journée a été arrosée. Il a plu : Ø 5. (11 h. siècle) Levé de bonne heure ce matin, j'ai salué le soleil à l'ancien bastion du pin. Il avait beaucoup plu cette nuit, et la journée elle-même a été arrosée à plusieurs reprises. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 455. · Arroser quelqu'un.. Jeter de l'eau sur lui. B.— [Avec fréquemment un complément prépositionnel de désignant un liquide autre que l'eau] Mouiller en versant abondamment quelque chose dessus. Arroser un objet d'essence : Ø 6. Demachy, à tâtons, s'enveloppa maladroitement dans sa couverture, et le visage enfoui dans son mouchoir arrosé d'eau de Cologne, il ne bougea plus. L'odeur se répandit vite dans l'écurie. Le premier, Vairon s'étonna : — Mais ça pue. Qu'est-ce que c'est que ça? — Ça sent le coiffeur. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 20. 1. [Avec une idée d'amélioration de l'objet arrosé] a) GASTRONOMIE. Arroser une viande, un rôti. Répandre le jus de cuisson sur la viande pour éviter qu'elle se dessèche. · Arroser un gâteau de caramel, de liqueur : Ø 7. Jamais ses filles [de Vatard] n'avaient été dans un état semblable. L'aînée, qui avait découché, l'avant-veille, et qui, pour se reposer des ébats de ses jambes, avait travaillé des bras, pendant toute la nuit, arrosait le rôti d'une main tremblante, versait la sauce à côté du plat, s'aspergeait de graisse depuis le col jusqu'aux bottines. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 36. b) En particulier, familier. [Le liquide est un alcool] — [L'objet désigne une consommation] · Arroser un café. Y verser un alcool : Ø 8. Au Piche-Hère ils vont manger et boire jusqu'à l'aube. Et d'abord le foie de l'animal grillé, un poulet sauté aux oignons, une cuisse d'oie et sa salade frisée; et puis des crêpes, et du café arrosé d'armagnac versé dans la tasse. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 2, 1923, page 11. · Arroser un repas [d'une boisson] . L'accompagner d'un bon vin ou de toute autre boisson : Ø 9.... j'avais été atrocement malade; il me semblait que rien ne serait assez bon pour me guérir. J'ai choisi la meilleure chambre dans le meilleur hôtel; me suis fait monter un repas que j'arrosai de champagne. ANDRÉ GIDE, Journal, 1929, page 910. — Par extension. [L'objet direct désigne un événement heureux] (Le) fêter en offrant à boire. Arroser des galons, une naissance, une promotion (confer infra emploi pronominal). — Argot. [L'objet désigne un aspect de la personne sujet] Arroser l'avaloir, sa soif. Se désaltérer, boire : Ø 10. Mais les autres, Boche, Gaudron, Bibi-la-Grillade, surtout Mes-Bottes, très allumés tous les quatre, ricanèrent, la langue épaissie, ayant une sacrée coquine de soif, qu'il fallait pourtant arroser. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 457. 2. [Avec une idée de peine physique ou moral] Arroser un objet de pleurs, de sang : Ø 11. Je vis Célanire se lever, me tendre les bras, et retomber sur le banc... Je m'élançai vers elle, je me prosternai à ses pieds, je saisis ses mains tremblantes et glacées, je les arrosai de mes pleurs; l'état de saisissement où je la voyois me pénétroit d'un remords si déchirant, qu'il m'élevoit au-dessus de moi-même... STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 154. — Locution figurée. Arroser son pain de ses larmes. Vivre dans la misère et la douleur (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par métaphore. Arroser un travail de sa sueur : Ø 12. Telle est l'histoire du blé. La seule qui soit intimement liée aux annales de l'humanité. Toute race est tributaire de l'humble grain, et l'épi ne mûrit qu'arrosé de sueur. Nos paysans portent un amour attendri au blé immortel, contemporain de toutes les générations, et l'appellent « lou praou blat », le pauvre blé, dans le sens du fidèle et du doux fruit. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 1, 1921, page 146. C.— [Avec, explicite ou implicite, un complément prépositionnel de désignant un objet non liquide] Pourvoir abondamment quelque chose ou quelqu'un. 1. Par métaphore : Ø 13.... et c'était lui le criminel. De nouveau appuyé à un portant, dans l'ombre, il dévisageait ses juges, et il pensait avec stupeur : « Voilà ce que j'ai fait! C'est moi! » Un an avait passé; le soleil d'août écrasait encore le village squelette mais des croix avaient poussé sur les fosses, on les arrosait de discours,... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 363. 2. Par euphémisme; familier. a) [Ce dont on pourvoit est une somme d'argent] — JEUX. Arroser le tapis. " Lorsque la règle du jeu l'exige, verser de l'argent à chacun des autres joueurs. " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Remarque : Attesté dès Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — Arroser quelqu'un.. Lui donner une somme d'argent dans un but intéressé. Arroser ses créanciers. Synonymes : acheter, graisser la patte : Ø 14. Le marché des jeux, basé sur la tolérance policière, était le champ ouvert aux compensations faciles. En attendant, il ne fallait donner aucune occasion à la police d'intervenir. Arroser la brigade des jeux. Se tenir coi. Et puis voir : peut-être pouvait-on avoir sur quelques personnalités importantes des renseignements précieux. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 424. — Absolument, FINANCES. [Le sujet désigne un actionnaire, une personne intéressée dans une entreprise] Subvenir à une dépense imprévue en la finançant. Il nous en a coûté autant pour arroser que pour la première mise (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). b) ARMÉE. [L'objet direct désigne un endroit, un rassemblement de personne, etc.] Bombarder, mitrailler d'une façon intense et continue : Ø 15. — Ils ont l'air d'avoir un peu allongé le tir. Ils arrosent du côté de Champneuville et de la Wavrille, du côté de votre P. C. justement. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 53. II.— Emploi pronominal. A.— Emploi pronominal à valeur passive. Être arrosé. Les fleurs doivent s'arroser : Ø 16.... Aux pieds de son époux elle avait déposé Ce fruit tombé du coeur et de pleurs arrosé. « Tiens, avait-elle dit, cache-les; l'heure presse : La mort les cueillerait jusque sous ma caresse, Pour leurs lèvres déjà tout mon sang blanc coulait; Mais il faut que le roc s'arrose de mon lait, Et que de ton troupeau la plus douce gazelle, Écartant son petit, leur laisse sa mamelle ». ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 890. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle, de DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE ) 1845 à Nouveau Larousse illustré. — Familier. [Avec une idée d'obligation morale] Cela s'arrose. Cet (heureux) événement doit être fêté en offrant à boire : Ø 17. — (...) je t'ai attendu pour fêter ça... Oui, ils me l'ont tout de même donnée, ma ficelle... Deux mois peut-être avant de me fendre l'oreille, mais ça s'arrose tout de même! Cela s'arrosa le soir, dans la salle d'école que ses mitrailleurs, avec amour, avaient décorée de guirlandes et de petits drapeaux de papier. Ils y avaient même traîné un piano. ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 143. B.— Emploi réfléchi. 1. Réfléchi indirect, argot. S'arroser la dalle [= " le gosier "] . Boire (Confer Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, 1866). 2. Réfléchi direct. Se faire arroser. Se faire mouiller par la pluie. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1182. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2480, b) 1832; XXe. siècle : a) 1 412, b) 1 079.

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Il y avait encore, dans ce jardin qui n'?tait point un parc, toutes sortes de retraites, de bosquets et de gloriettes, comme dans les vieilles propri?t?s provinciales.

J?r?me y allait m?diter pendant les heures les plus ti?des.

Il revenait en disant?: ? J'ai mis la main sur la terre.

Il faut arroser les semis d'oignons, ou bien la graine est perdue...

Les romaines vont monter...

Le basilic est bien parti?: sa premi?re feuille est form?e et commence ? sentir bon...

? GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 130.

? Par analogie, familier.

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Il a plu?: ? 5.

(11 h.

si?cle) Lev? de bonne heure ce matin, j'ai salu? le soleil ? l'ancien bastion du pin.

Il avait beaucoup plu cette nuit, et la journ?e elle-m?me a ?t? arros?e ? plusieurs reprises. HENRI-FR?D?RIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 455.

? Arroser quelqu'un..

Jeter de l'eau sur lui.

B.? [Avec fr?quemment un compl?ment pr?positionnel de d?signant un liquide autre que l'eau] Mouiller en versant abondamment quelque chose dessus.

Arroser un objet d'essence?: ? 6.

Demachy, ? t?tons, s'enveloppa maladroitement dans sa couverture, et le visage enfoui dans son mouchoir arros? d'eau de Cologne, il ne bougea plus.

L'odeur se r?pandit vite dans l'?curie.

Le premier, Vairon s'?tonna?: ? Mais ?a pue.

Qu'est-ce que c'est que ?a? ? ?a sent le coiffeur. ROLAND LECALEL?, DIT ROLAND DORGEL?S, Les Croix de bois, 1919, page 20.

1.

[Avec une id?e d'am?lioration de l'objet arros?] a) GASTRONOMIE.

Arroser une viande, un r?ti.

R?pandre le jus de cuisson sur la viande pour ?viter qu'elle se dess?che.

? Arroser un g?teau de caramel, de liqueur?:. »

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