Définition: ADOPTION, substantif féminin.

Définition: ADOPTION, substantif féminin. A.- DROIT. Acte juridique qui établit des rapports légitimes de parenté directe entre personnes non liées par le sang : Ø 1.... l'usage si répandu de l' adoption prouve combien faibles étaient pour les Romains les liens de la nature. PROSPER MÉRIMÉE, La Conjuration de Catilina, 1844, page 249. Ø 2. Bref, je renonçai à l'idée d'avoir jamais un frère selon la chair et je résolus de demander à l' adoption ce que la nature me refusait. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 130. Ø 3. L' adoption est un contrat solennel, soumis à l'approbation de la justice, qui crée entre deux personnes des relations analogues à celles qui résulteraient de la filiation légitime. J. LAUDINET, Manuel de législation sociale, 1958, page 31. Remarque  : Syntagmes usuels : frères, fils, enfant d'adoption; contrat, voie d'adoption; conférer l'adoption à quelqu'un. B.- Lien affectif, spirituel, créé par affinité entre des personnes ou entre des personnes et des valeurs : Ø 4. TÊTE D'OR. - Tu me manques en ce que tu me dois. Ne suis-je pas ton tuteur? Penses-tu que ce que j'ai fait soit pour rien? Est-elle vaine, l' adoption que nous avons serrée, la nuit triste? PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 2 e. version, 1901, page 217. Ø 5. - Je prie le grand martyr auxiliateur, saint Blaise, mon patron d' élection et d' adoption, de mettre sur moi une goutte de son sang. LÉON BLOY, Journal, 1906, page 294. Ø 6. Il faut qu'ils aient fait entre eux une espèce d' adoption. Ils ont adopté l'espérance et l'espérance les a adoptés. CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e . vertu, 1911, page 276. Ø 7.... de cette soumission à la limite et au fait extérieur, nous passons à cette adoption intelligente, à cette vue, à cette approbation active, essentielle et totale de ce qui, au sein de la Trinité, est proprement générateur. PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 174. Remarque  : Syntagmes rencontrés : patrie, pays, esprit d'adoption; être parisien, français d'adoption. C.- Par extension. Choix de quelque chose (par quelqu'un). Adoption de matériels, d'un obusier, du drapeau rouge, de l'espéranto, d'une technique, de la formule, d'une méthode, d'un travail, d'une discipline, de schémas, d'un plan, d'un système, des doctrines. - En particulier . 1. [En parlant d'une autorité politique ayant le pouvoir de décider] : Ø 8. M. de Malesherbes, ancien ministre du Roi, se présenta comme son défenseur. Il était l'un des trois hommes d'État, lui, M. Turgot et M. Necker, qui avaient conseillé à Louis XVI l' adoption volontaire des principes de la liberté. Il fut forcé, de même que les deux autres, à renoncer à sa place, à cause de ses opinions, dont les parlements étaient ennemis; et maintenant, malgré son âge avancé, il reparaissait pour plaider la cause du Roi en présence du peuple, comme jadis il avait plaidé celle du peuple auprès du Roi;... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1, 1817, page 409. 2. [En parlant d'une assemblée délibérante] Acte par lequel l'objet d'une délibération devient définitif et officiel : Ø 9. Le haut-commandement chargé d'étudier et de proposer les conditions de l'armistice, 25 octobre. Examen de ces conditions par le Conseil supérieur de guerre; adoption du texte définitif, 31 octobre-4 novembre. MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 2, 1929, page 268. Remarque  : Syntagmes fréquents : adoption d'un article, d'un budget, d'une constitution, de la loi, des mesures, du néo-platonisme, d'un principe, du réalisme, des réformes, du texte.   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 353. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 717, b) 611; XXe. siècle : a) 346, b) 353.