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d ans de nombreux mots français, comme abcès, antécédent, concéder, décéder, e t directement céder*.

Publié le 29/04/2014

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d ans de nombreux mots français, comme abcès, antécédent, concéder, décéder, e t directement céder*. ? Le mot, signifiant en ancien français « choc des flots », puis (1280) « moyen, occasion », sens disparu, s'est implanté avec deux valeurs très différentes : « entrée, approche » (voie d'accès) e t, l'accès arrivant brusquement, « brusque poussée (de fièvre, etc.) ». Ce sens, qui existe aussi en latin, est emprunté en médecine (1341) ; il remplace accession (ci-dessous). ? Le mot a eu en outre divers sens spéciaux en moyen français. ? Au XXe s., l'emploi abstrait s'étend (accès à la propriété, à la culture) e t une spécialisation technique se développe, « recherche et obtention d'informations », par exemple temps d'accès, e n informatique. L'expression fournisseur d'accès e st courante. ? ACCESSOIRE a dj. et n. m. (1296) vient du latin médiéval accessorius, d érivé du supin de accedere : une chose accessoire est une chose qui « vient s'ajouter » (accedere) au principal. ? C e mot est d'abord adjectif, puis nom (un accessoire) avec des valeurs spéciales, d'abord générales (1329), puis juridiques (XVe s.), artistiques (1751), techniques, théâtrales (1835) et cinématographiques (1907, Méliès), enfin en termes de mode. ? De là ACCESSOIRISER v. t r. « munir d'accessoires (une toilette) ». Le dérivé ACCESSOIRIST E n., q ui n'est attesté qu'en 1902 (Jules Renard), correspond à ce dernier sens. ? ACCESSOIREMENT (1611). ? a dv. e st attesté en 1326 comme terme de droit et semble repris au XVIIe s. ? ACCESSIT n. m. e st l'emprunt graphique (1690) à un mot latin, forme du verbe accedere, d ans la formule accessit proxime « il (elle) s'est approché(e) le plus près » du prix. ? ACCÉDER v. t r. e st emprunté (XIIIe s.) au latin accedere (ci-dessus) au sens de « s'approcher », d'où « avoir accès à, pouvoir pénétrer quelque part » (1498) et (XIXe s.) « arriver à, dans un endroit ». ? Le verbe a eu (1731) le sens juridique de « se joindre à qqn dans un engagement » et conserve la valeur figurée de « donner son consentement à » (accéder à une demande), attestée à la fin du XVIIIe s. (1790, Marot). ? ACCESSION n. f . e st emprunté (fin XIIe s.) au dérivé latin accessio « attaque, accès (d'une maladie) », de accedere, comme cessio d e cedere (-> céder, cession). Dans ce sens, il sera plus tard éliminé par accès (XIVe -XVe s.). En bas latin, accessio signifie « accroissement ». ? Le français a d'abord emprunté le premier sens, sorti d'usage, puis le second en droit (1326). Des valeurs demeurées usuelles apparaissent, semble-t-il, au XVIIe siècle : accession au trône (Bossuet, cité sans référence par Bescherelle) et au XVIIIe siècle : « action d'adhérer (à un traité) » ? (Saint-Simon, 1718). Ces valeurs étaient considérées comme empruntées à l'anglais acception, lui-même pris au français, et qui signifie « adhésion » (1603) et « fait de monter sur le trône » (1769, Burke). Cette attestation tardive fait douter du caractère d'anglicisme pour l'emploi français, bien attesté au XVIIIe s., et qui est plutôt emprunté au latin médiéval acessio (mil. XIIe s.). Le sens concret, « action de pouvoir aller dans un lieu » (1611), est archaïque : il a été lui aussi éliminé par accès. ? ACCESSIBLE a dj. e st emprunté (mil. XIVe s.) au dérivé bas latin accessibilis, au sens concret puis abstrait (déb. XVIIe s., d'Aubigné) de « que l'on peut atteindre », et avec le contenu psychologique de « ouvert (à un sentiment) » (1611, des personnes). Le dérivé ACCESSIBILIT É n. f . (1630) a une valeur spéciale : « conditions d'accès à une fonction » (1878, Académie). ? C es deux mots ont des antonymes. INACCESSIBLE a dj. e st emprunté (1372) au préfixé bas latin inaccessibilis. ? Employé à l'abstrait, puis (1496) concrètement, peut-être par le hasard des attestations, il s'applique aussi aux personnes (1580), signifiant alors « que l'on ne peut rencontrer, qui est d'un abord presque impossible » ou bien, dans la construction inaccessible à (un sentiment, etc.), « q ui ne se laisse pas toucher ». La substantivation abstraite (l'inaccessible) apparaît peu avant 1885. ? ? INACCESSIBILIT É n. f ., d érivé (1522) de inaccessible, e st littéraire, au concret comme à l'abstrait. Par ailleurs, ACCÉDER v. t r. ind. e st emprunté (XIIIe s.) au latin accedere au sens de « s'approcher », sorti d'usage. Depuis le XVe s. (1488), il s'emploie concrètement pour « avoir accès à », puis au XVIIIe s. abstraitement dans accéder à un traité (1731) et, plus tard, au sens moderne d'« accepter » (accéder aux désirs, au voeu de qqn). En relation avec accès, il s'emploie aussi pour « être admis à » (accéder à la propriété). De là, v. 1980, l'emploi d'ACCÉDANT , ANT E, d ans accédant (à la propriété), avec le composé P RIMO-ACCÉDANT , ANT E n. « personne qui accède à la propriété (de son logement) pour la première fois », formé avec le latin primus « premier » (1991). ? ACCIDENT n. m., vient (1170) par emprunt de accidens, participe présent du verbe accidere « tomber sur » et au figuré « arriver par hasard », sens voisin de celui de accedere, q ui a fourni accéder* (-> accès), e t qui signifiait « s'ajouter » et « arriver ». Accidere e st formé de ad- (-> à) e t de cadere « tomber », qui a donné choir* ; le ci- d e occident, d e recidive, e st de même origine. Accidens, e n latin classique « arrivant, survenant », est devenu substantif en latin philosophique pour traduire le grec sumbainen (-> symbole). ? Le mot français apparaît au sens de « signe, indice » (1170) et en philosophie « modification de l'être », alors opposé à e ssence (1237) selon les théories issues d'Aristote. ? L'idée de « hasard malheureux » a prévalu en français dès la fin du XIIe s., d'où, depuis le XVIIe s., un sens médical (v. 1650) et, au XVIIIe s., celui d'« événement soudain qui entraîne des dégâts », notamment dans accident de voiture, de train (XIXe s.), d 'avion, e tc. Ce sens (accident de la circulation) e st particulièrement courant. En français d'Afrique, de l'océan Indien, du Liban, faire un accident, faire l'accident signifie « être victime* d'un accident de la route ». Un autre sens propre au français (déb. XIXe s., H. de Saussure) est accident (de terrain), où le mot signifie « ce qui change brusquement ». ? ? Le dérivé ACCIDENT É, ÉE a dj. e st d'abord attesté (1622) en médecine. Il s'emploie aussi (1827) pour « qui présente des accidents de terrain (d'un lieu) » et a rejoint (v. 1900) le sens le plus courant de accident, par un emploi critiquable de l'adjectif (une voiture accidentée « q ui a eu un accident ») et plus encore de substantif, s'agissant de personnes (les accidentés). ACCIDENT ER v. t r. apparaît au milieu du XIXe s. en littérature (Du Camp, Sand, Gautier... in T. L. F.) pour « rendre accidenté » et au figuré « rendre mouvementé ». Il avait été proposé en 1842 par Richard de Radonvilliers. ? ? ACCIDENT EL, ELLE a dj. e st un emprunt (XIIIe s.) au dérivé bas latin accidentalis, terme philosophique (IVe s.) qui s'oppose à substantialis « d e la substance ». ? C 'est dans ce sens qu'il passe en français. La valeur moderne, « qui arrive par hasard » (déb. XVIe s., accidental), est soit empruntée au latin médiéval (XIIe s.), soit dérivée de accident, d ont il suit l'évolution, aux XVIIIe e t XIXe s., époque où l'adjectif entre dans l'usage courant. Le dérivé ACCIDENT ELLEMENT a dv. a signifié (déb. XVe s.) « par hasard », s'est employé en philosophie (1587) et a pris sa valeur actuelle « par suite d'un accident » au XXe siècle. ? ? Le composé ACCIDENT OGÈNE a dj. didact ique, sert à qualifier ce qui augmente les risques d'accidents. Il est attesté en 1990. ? ACCIDENT OLOGIE n. f . e t ACCIDENT OLOGUE n. (1973) sont en usage pour l'étude des conditions et effets des accidents (de la route, du travail...). ACCISES n. f . pl. e st un emprunt au moyen néerlandais accijs au sens d'« impôt sur la consommation ». Le mot est usuel en français de Belgique pour « impôts indirects frappant certains produits, comme les alcools, le tabac, des produits pétroliers ». ACCLAMER v. t r. e st emprunté (1509) au latin acclamare « crier à l'adresse de qqn soit pour protester, soit pour louer », préfixé en ad- (-> à) d e clamare (-> clamer). ? Le verbe n'a en français que la valeur laudative. La spécialisation pour « nommer par acclamation » (déb. XVIIIe s., Saint-Simon) procède du latin médiéval acclamare (XIIe s.). ? ACCLAMAT ION n. f . e st emprunté (1504) au dérivé latin acclamatio, au sens général, et du latin médiéval au sens juridique de « vote par cris d'enthousiasme, pour ratifier une élection » (1690, acclamations publiques ; 1740, élire par acclamation ). ? ACCLAMAT EUR, ACCLIMATER -> T RICE n., d érivé de acclamer (1578), est rare. CLIMAT ACCOINTER v. t r. e st issu, d'abord sous la forme acointier (mil. XIIe s.), du latin oral °accognitare, formé sur accognitus, p. p. du bas latin accognoscere « reconnaître » (Varron) ; le verbe français est parallèle au latin médiéval accognoscere « faire connaître, promulguer » (IXe s.). Le latin accognitus a produit en ancien français le substantif acointe (1164) « ami », au féminin « femme aimée », et abstraitement « rencontre, relation » (1268). Accognoscere e st préfixé (ad ; -> à) de cognoscere (-> connaître). L ? Acointier, acointer « faire connaître » s'employait aussi au pronominal (1170, Chrétien de Troyes) pour « s'attaquer (à qqn) », sens disparu, et « entrer en relations avec » (v. 1175). Le verbe est sorti de l'usage courant avant le XVIIe siècle ; il a eu un regain littéraire comme archaïsme et s'est employé plus longtemps régionalement. ? Les dérivés anciens, ACCOINT ABLE a dj. (1170) et ACCOINT EMENT archaïques ou dialectaux. n. m. (1155, acointement), sont En revanche, un autre dérivé, ACCOINT ANCE n. f . e st resté usuel. Le mot avait en ancien français les deux valeurs de s'accointer, « rencontre amicale ou sociale (entre personnes) » (v. 1170) et « rencontre belliqueuse » (1176), seule la première demeurant usuelle. ? Tandis que accointer sortait d'usage, accointance prenait au XVIIe s. la valeur péjorative de « relations suspectes ou intéressées » et notamment (XVIIIe s.) de « relations sexuelles illicites ». Avoir accointance avec e st vieilli dans ce sens, et seul le pluriel est usuel. ? La vitalité du verbe en ancien français est attestée par les préfixés racointier (XIIIe s.), desacointier, entracointier e t leurs dérivés, employés jusqu'au début du XVIIe siècle. ? ACCOLADE , ACCOLER -> COL

« (S ain t- S im on , 1 718).

C es v ale urs é ta ie n t c o n sid éré e s c o m me e m pru n té e s à l 'a n gla is acce pti o n , lu i- m êm e p ris a u f ra n çais , e t q ui s ig nif ie « a d hésio n » ( 1 603) e t « f a it d e m on te r s u r l e tr ô n e » (1 769, B urk e).

C ette a tte sta ti o n ta rd iv e f a it d oute r d u c ara ctè re d 'a n glic is m e p our l 'e m plo i fra n çais , b ie n a tte sté a u XV III e s ., e t q ui e st p lu tô t e m pru n té a u l a ti n m éd ié v al ace ssio ( m il.

XII e s .) . Le s e n s c o n cre t, « a cti o n d e p ouvoir a lle r d an s u n l ie u » ( 1 611), e st a rc haïq ue : i l a é té l u i a u ssi élim in é p ar accè s. ◈ A CCESSIB LE adj. e st e m pru n té ( m il.

XIV e s .) a u d ériv é b as l a ti n acce ssib ilis , a u s e n s c o n cre t p uis ab str a it ( d éb .

XV II e s ., d 'A ubig né) d e « q ue l 'o n p eut a tte in dre » , e t a v ec l e c o n te n u p sy cho lo g iq ue de « o uvert ( à u n s e n ti m en t) » ( 1 611, d es p ers o n nes). ■ L e d ériv é AC CESSIB IL IT É n.

f . ( 1 630) a u n e v ale ur s p écia le : « c o n diti o n s d 'a ccè s à u n e fo n cti o n » ( 1 878, A cad ém ie ). ■ C es d eux m ots o n t d es a n to n ym es.

I NAC CESSIB LE adj. e st e m pru n té ( 1 372) a u p ré fix é b as l a ti n in acce ssib ilis . ◆ E m plo yé à l 'a b str a it, p uis ( 1 496) c o n crè te m en t, p eut- ê tr e p ar l e h asa rd d es atte sta ti o n s, i l s 'a p pliq ue a u ssi a u x p ers o n nes ( 1 580), s ig nif ia n t a lo rs « q ue l 'o n n e p eut re n co n tr e r, q ui e st d 'u n a b ord p re sq ue i m possib le » o u b ie n , d an s l a c o n str u cti o n in acce ssib le à (u n s e n ti m en t, e tc .) , « q ui n e s e l a is se p as to uche r » .

L a s u bsta n ti v ati o n a b str a ite (l'i n acce ssib le ) ap para ît p eu a v an t 1 885. ■ I NAC CESSIB IL IT É n.

f ., d ériv é ( 1 522) d e in acce ssib le , e st l itté ra ir e , a u c o n cre t c o m me à l 'a b str a it. ■ P ar a ille urs , AC CÉD ER v.

t r.

in d . e st e m pru n té ( XIII e s .) a u l a ti n acce d ere a u s e n s d e « s 'a p pro che r » , s o rti d 'u sa g e.

D epuis l e XV e s .

( 1 488), i l s 'e m plo ie c o n crè te m en t p our « a v oir accè s à » , p uis a u XV III e s .

a b str a ite m en t d an s accéd er à u n tr a ité ( 1 731) e t, p lu s ta rd , a u s e n s mod ern e d '« a cce pte r » (a ccéd er a u x d ésir s , a u v œ u d e q qn). E n r e la ti o n a v ec accè s, i l s'e m plo ie a u ssi p our « ê tr e a d m is à » (a ccéd er à l a p ro prié té ). D e l à , v .

1 980, l 'e m plo i d' AC CÉD ANT , ANT E , d an s accéd an t ( à l a p ro prié té ), a v ec l e c o m posé PRIM O - AC CÉD ANT , ANT E n. « p ers o n ne q ui a ccè d e à l a p ro prié té ( d e s o n l o g em en t) p our l a p re m iè re f o is » , f o rm é a v ec l e la ti n prim us « p re m ie r » ( 1 991). AC CID EN T n.

m ., v ie n t ( 1 170) p ar e m pru n t d e accid en s, p arti c ip e p ré se n t d u v erb e accid ere « to m ber s u r » e t a u f ig uré « a rriv er p ar h asa rd » , s e n s v ois in d e c e lu i d e acce d ere , q ui a f o urn i accéd er* (→ a ccè s), e t q ui s ig nif ia it « s 'a jo ute r » e t « a rriv er » .

Accid ere e st f o rm é d e ad - (→ à ) e t de cad ere « to m ber » , q ui a d on né cho ir * ; l e ci- d e occid en t, d e re cid iv e, e st d e m êm e o rig in e. Accid en s, e n l a ti n c la ssiq ue « a rriv an t, s u rv en an t » , e st d even u s u bsta n ti f e n l a ti n p hilo so phiq ue pour tr a d uir e l e g re c su m bain en (→ s y m bole ). ❏ L e m ot f ra n çais a p para ît a u s e n s d e « s ig ne, i n dic e » ( 1 170) e t e n p hilo so phie « m od if ic ati o n d e l'ê tr e » , a lo rs o pposé à esse n ce ( 1 237) s e lo n l e s th éo rie s i s su es d 'A ris to te .

◆ L 'i d ée d e « h asa rd. »

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