Charles VII à Castillon (dans l'actuelle Gironde) - aura lieu en 1453.
Publié le 06/01/2014
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L’aspect
militaire desaffrontements nousrenvoie luiaussi aumonde ancien, aumoins côtéfrançais : quandils
doivent combattre, Philippe VIouson filsJean leBon sont contraints deconvoquer l’ost,cette lourde armée
féodale composée deleurs vassaux.
Cent vingt ansplus tard, lestemps ontbien changé.
L’aristocratie anglaiseetses rois parlent anglais.
Tousles
échanges préparatoires auxdifférents traitésdelafin delaguerre, nousdisent leshistoriens, doiventsefaire en
latin, parce quec’est désormais laseule langue commune auxdeux camps.
Etce fossé linguistique esttrès
représentatif del’écart culturel quin’aeude cesse des’élargir entrelesdeux peuples.
Onnotera parexemple que
c’est del’époque delaguerre deCent Ans,versladeuxième moitiéduxive
siècle, quedate unedespremières
grandes œuvresécritesenlangue anglaise : lesfameux Contes
deCanterbury ,
de Chaucer, considéré àce titre
comme lepère delalittérature anglaiseàproprement parler.
Les combats nesefont plusnonplus delamême manière.
Àla suite desdéfaites successives quelesarchers
gallois ontinfligées àl’inefficace noblesseàcheval, oncommence àcomprendre queletemps delachevalerie, où
l’on faisait laguerre comme autournoi, n’estplus.Charles VII, aumilieu duxve
siècle, obtiendra sesdernières
victoires, enNormandie ouenGuyenne, avecdesarmes nouvelles, trèsefficaces pourdébander lesfantassins qui
vous fontface : lesbombardes mobiles.Ellespréfigurent lapuissance àvenir del’artillerie.
Et,pour remplacer l’ost
si long àse mettre enbranle, ceroi novateur décidedefonder unearmée permanente quisoit toujours àla
disposition dessouverains.
Enfin, lagéographie achangé : àla fin delaguerre deCent Ans,lesAnglais, misàpart lepetit territoire autourde
Calais, nepossèdent plusaucune desvastes provinces qu’ilsdétenaient surlecontinent depuisdessiècles.
Les
vieux rêves del’« empire Plantagenêt » sontmorts.
Leurculture nationale devraprendre laforme d’uneîle.Etde
notre côtédelaManche, mêmesiles appartenances declasse, deprovince, devillage sontencore déterminantes,
même sil’immense majoritédeshabitants duroyaume parletoujours deslangues etdes dialectes divers,lessujets
de Charles VII prennentpeuàpeu conscience euxaussi d’une identité nouvelle quiaété fouettée parles
harangues inspiréesd’unepetite bergère lorraine, etvivifiée parlesvictoires deleur roi :peuàpeu, ils
commencent àse sentir français.
Oui, àla fin delaguerre deCent Ans,parler deFrance oud’Angleterre, celacommence àavoir unsens : lesnations
– ce principe quisera déterminant dansl’histoire del’Europe pourlescinq siècles àvenir –commencent àexister.
C’est indéniable.
Faut-ilpourautant forcerletrait comme onlefait encore lorsqu’on évoquecettepériode dans
tant delivres ? Làencore, qued’excès danslareconstruction decette histoire tellequ’elle aété modelée
ultérieurement, qued’absurdité danslamythologie quinous enest restée !
Songeons àla représentation quenous avons toujours decelong conflit médiéval, ou,tout aumoins, del’épisode
de cefeuilleton quiestresté leplus prégnant danslamémoire collective : l’intervention deJeanne d’Arc.Ne
cherchons pasàretrouver lesfaits pour l’instant, nousleferons toutàl’heure.
Contentons-nous aucontraire de
pêcher lesquelques souvenirs qu’ilsontlaissés danslaplupart destêtes.
Voyons, quiétait donc cette sicélèbre Pucelle ?
Ah oui ! Unehéroïque petitebergère lorrainequiasauvé notrepauvre paysen« boutant lesAnglais »
hors delaFrance qu’ils« occupaient » eten poussant « notreroi »,Charles VII, àse faire sacrer àReims, avant
d’être brûlée àRouen, surordre d’untribunal dirigéparuntraître auservice desoccupants, cethomme aunom
prédestiné pourêtrelarisée desclasses primaires : l’évêqueCauchon.
Engros, ilsuffit decoller lechapeau àlarges
bords deJean Moulin surlasainte têtedeJeanne, dedéguiser Cauchon enPierre Laval,etd’enfiler desuniformes
vert-de-gris surlesarmures dessoldats anglaispourcomprendre cequ’est laguerre deCent Ansdans laplupart
des esprits : laSeconde Guerremondiale enversion MoyenÂge.
Ne croyez pasque jecherche parlààme moquer del’inculture desmasses.
Biendesgrands historiens fontassaut
d’un patriotisme aussiréducteur etaussi anachronique 2
: on nesedéfait passifacilement dessaints préceptes
appris danssonjeune âge.
Aussi reprenons toutcelaàla base pour tenter unexercice quin’est passifréquent : nepeut-on enfinessayer de
relire cettefameuse guerredeCent Ans autrement ,
c’est-à-dire sansaucun desclichés cocardiers danslesquels
on l’enferme ? Prévenonstoutdesuite lesnationalistes sourcilleux,cettemanière deprocéder risquedenous
entraîner versdesconclusions quileur causeront devives émotions.
N’allons toutefois pastrop vite.
Tâchons d’abordderappeler lesfondements decette histoire delafaçon laplus
traditionnelle, c’est-à-direcommeonlaraconte danslaplupart desmanuels, ennelaconsidérant queducôté
français eten s’appuyant surlesrègnes successifs desrois Valois, etsur lesbatailles qu’ilslivrèrent.
Celapermet
déjà unrécit varié, maispastant : lesmonarques quisesuccèdent sontinégaux.
Ilen est detrès incompétents
(comme Philippe VI ouson successeur JeanleBon), d’autres quisont deremarquables hommesd’État(comme.
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