chant - musicologie.
Publié le 18/05/2013
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Au XVIII e siècle, les ballad operas, principalement produits en Angleterre et dans les colonies d’Amérique, eurent une certaine influence sur la forme du chant.
Des œuvres telles que l’Opéra des gueux (The Beggar’s Opera, 1728) de John Gay
comportaient souvent des airs directement empruntés au vaste ensemble de la musique traditionnelle anglaise et européenne.
6 LE LIED
Au XIX e siècle, le développement du chant moderne entra dans sa dernière phase.
Sous l’influence du mouvement romantique, qui fit sa première apparition dans la littérature vers 1780, les compositeurs se tournèrent vers le chant, y voyant une
forme d’une plus grande expressivité littéraire et émotionnelle que la musique instrumentale pure, et d’une intimité impossible à l’opéra.
Le compositeur autrichien Franz Schubert définit les fondements du chant de concert moderne et écrivit certaines
des plus belles pièces de ce style.
Les mélodies de Schubert (plus de six cents en tout), possèdent toutes les caractéristiques du lied, principale forme de chants des XIX e et XXe siècles.
Plus spécifiquement, ses lieder emploient presque toujours un
accompagnement au piano, souvent extrêmement élaboré, et ce dernier contient des dispositifs harmoniques et modulatoires complexes ; ils sont en général composés sur un poème romantique (en l’occurrence, des œuvres d’écrivains comme
Goethe et Walter Scott) ; et utilisent une grande variété de techniques mélodiques, depuis les mélodies de répétition d’un vers unique, dérivées de la chanson folklorique, jusqu’à des lignes mélodiques irrégulières, particulièrement expressives,
reflétant chacune des nuances du texte.
Schubert a également établi le « cycle de chansons », une série pouvant comporter jusqu’à trente chansons entrecoupées d’un narratif, mettant souvent l’accent sur les nuances psychologiques des émotions
changeantes du protagoniste.
Les deux cycles de lieder de Schubert sont Die schöne Müllerin (la Belle Meunière, 1823) et Die Winterreise (le Voyage d’hiver, 1827).
Parmi les prédécesseurs de Schubert et ses successeurs immédiats, les auteurs de lieder allemands et autrichiens les plus connus furent Ludwig van Beethoven, Robert Schumann et Johannes Brahms.
L’art allemand du lied fut fortement influencé par
les techniques révolutionnaires qu’introduisit dans ses opéras Richard Wagner, en particulier les effets spectaculaires qu’il est possible d’obtenir grâce à l’harmonie chromatique et la tendance à subordonner la mélodie pure à une interprétation
expressive et déclamatoire du texte.
Wagner lui-même, hormis les superbes Wesendoncklieder (1857-1858), composa peu de lieder.
Son influence est visible dans l’œuvre du compositeur allemand Hugo Wolf à la fin du XIX e siècle et dans celle des
compositeurs du XXe siècle Gustav Mahler et Richard Strauss.
En France, la chanson moderne, correspondant au lied, fut surtout développée par les compositeurs du XIX e siècle, Henri Duparc et Gabriel Fauré.
Au XXe siècle, les impressionnistes
français, représentés en musique par Claude Debussy et Maurice Ravel, contribuèrent également au développement de la mélodie de concert dans leur style propre.
Dans d’autres pays d’Europe, ainsi qu’en Amérique du Sud et du Nord, les auteurs de chants solistes puisèrent davantage dans les traditions folkloriques nationales ; ainsi procédèrent le compositeur russe Modest Moussorgski, les Tchèques Antonín
Dvořák et Leoš Janá ček, les Britanniques Peter Warlock, Ralph Vaughan Williams et John Ireland, l’Américain Charles Ives, et le Brésilien Heitor Villa-Lobos.
7 CHANT MODERNE
À l’exception des effets de l’évolution générale du style musical, peu d’innovations fondamentales intervinrent dans la forme du chant soliste au cours du XXe siècle.
Le développement le plus important fut sans doute celui de la Sprechstimme
(allemand, « voix de parole »), ou Sprechgesang (« déclaration lyrique »), introduit par le compositeur autrichien Arnold Schoenberg, dans lesquels le chanteur fait appel à une grande variété de productions vocales, à mi-chemin entre la parole et le
chant.
La Sprechstimme trouve sa meilleure illustration dans la ligne vocale du cycle de chansons Pierrot lunaire (1912) de Schoenberg.
Parmi les autres évolutions intervenues dans la composition de la chanson, citons la création, par des
compositeurs tels que le pianiste russe Sergueï Rachmaninov, de mélodies vocales appelées vocalises, structurées en une série de voyelles plutôt qu’en fonction des mots du texte, et la reprise, par quelques compositeurs, de chansons sans
accompagnement.
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