C'étaient mon oncle et sa fille.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Alex
aposé laquestion àProkopiv etpuis s'est tourné pourm'adresser, àmoi seul, unregard
intense.
Il adit, Bien sûrqu'il s'ensouvient.
Ilva nous yemmener, sion veut.
La rue était silencieuse.
Unepetite briseagitait lesfeuilles despommiers.
J'ai dit, Oui, onveut.
LA maison quiavait autrefois appartenu auxsœurs Szedlak, unbungalow deplain-pied etbas,
très semblable àde nombreuses maisonsquel'onvoit àBolekhiv, avaitl'airabandonnée quand
Prokopiv nousl'amontrée dudoigt, alorsquenous l'emmenions envoiture àl'église.
Nousl'y
avons laisséaprès l'avoir remercié aveceffusion.
Pendant letrajet, Froma adit àAlex dedemander auvieil homme s'ilsesouvenait dunom du traître.
J'étais
tellement bouleversé parladécouverte delamaison desSzedlak qu'ilnem'était
pas venu àl'esprit deposer laquestion.
Jen'imaginais paspouvoir découvrir autrechose ;
j'avais l'impression queçasuffisait commeça.Mais Alex, quiétait profondément ému,jele
voyais bien,parcequi était entrain desepasser, étaitaussi impatient queFroma desuivre
cette piste.
Ilaparlé unmoment avecProkopiv, quiasecoué latête tristement.
Il ne sait pasquilesatrahis, adit Alex alors quenous parcourions lecourt trajet quivadu
quartier duDom Katolicki au Rynek, où
sedressait lepetit dôme dorédel'église ukrainienne, à
cinquante pasdelamaison oùmon grand-père étaitné.Alex aajouté, Ildit que, peut-être à
l'époque, il
a su.
Oui, àl'époque, lesgens ontsu...
Mais c'était ilya tellement longtemps.
L'idée queProkopiv protégeait peut-êtrequelqu'un m'abrièvement traversél'esprit,etlorsque
Froma aparlé, j'aisuimmédiatement qu'elleavaitlamême idéeentête.
Elleadit, Tout cequi
est arrivé estarrivé parcequequelqu'un, unindividu, apris une décision.
Elle etmoi avions beaucoup parlédeçadepuis desannées.
APonar, elleavait exposé une
pensée qu'elleavaitformulée auparavant etqu'elle formulerait encore:l'Holocauste avaitété
tellement important, l'échelleavaitététellement gigantesque, tellementénorme,qu'ilétait
facile d'ypenser comme àquelque chosedemécanique.
D'anonyme.
Maistoutcequi s'était
passé s'était passéparcequequelqu'un avaitprisune décision.
Appuyersurune gâchette,
déclencher uncommutateur, fermerlaporte d'unfourgon àbestiaux, cacher,trahir.C'estavec
cette considération entête – qui, àl'enregistrement desfaits historiques, aucatalogue des
choses quiont eulieu etont puêtre observées, ajouteladimension invisibledelamoralité, du jugement sur
cequi aeu lieu – qu'elle ademandé Qui
était letraître ?, et
s'est demandé,
comme jel'avais faitbrièvement, sil'incapacité deProkopiv dedonner unnom quetout le
monde avaitsuautrefois n'étaitpaslerésultat d'unedécision moraledesapart, àcet instant
précis, peut-être unedécision denepas juger aujourd'hui unvoisin vieuxetmalade, plutôtque
l'inéluctable conséquence dupassage dutemps.
Nous sommes retournés danslamaison desSzedlak.
Prokopiv nousavait ditqu'il yavait une
jolie véranda autrefois, àl'avant delamaison.
Iln'y enavait plusaujourd'hui.
Lamaison s'étirait
le long delarue, unelongue façadeenstuc ponctuée partrois modestes fenêtres.Elleavait
l'air impénétrable.
Laporte, semblait-il, étaitàl'arrière, auquelonaccédait parunportail
grillagé etun petit chemin àtravers lejardin.
Aufond dujardin, ilyavait uneautre petite
construction, dontletoit pentu étaitfaitdelamême tôleondulée quecelui delamaison.
»
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