cas. n.m. LINGUISTIQUE : notion utilis?e aujourd'hui avec deux sens
Publié le 23/10/2013
Extrait du document
cas. n.m. LINGUISTIQUE : notion utilisée aujourd'hui avec deux sens nettement distincts, même s'il reste possible de saisir la relation entre ces deux emplois. La notion de « cas « (étymologiquement « chute «), telle qu'elle a été mise en place par les grammairiens grecs et latins pour la description de leur langue, reste utilisée en linguistique. Le cas est alors la forme spécifique prise par le nom et les éléments du syntagme nominal pour indiquer leur fonction syntaxique dans la phrase. Dans la phrase latine canis felem sequitur (« le chien poursuit le chat «), canis est marqué comme sujet par le cas nominatif (ici signifié par le morphème -is), felem est marqué comme objet par le cas accusatif (ici signifié par le morphème -em). Les fonctions des deux noms seraient inversées dans la phrase canem felis sequitur (« le chat poursuit le chien «), dans laquelle on constate que l'ordre des mots n'est pas - contrairement à ce qui se passe en français - syntaxiquement pertinent. Le nombre des cas. Dans les langues où les cas existent, leur nombre est très variable et ne descend pas, par définition, au-dessous de deux (en ancien français : cas-sujet et cas-régime), mais s'élève parfois jusqu'à une cinquantaine (en avar et en tabassaran, langues caucasiennes). En finnois, on en dénombre quinze, dont l'abessif (on kylmä takitta [« il fait froid sans manteau «] : la relation sémantico-syntaxique marquée en français par la préposition « sans « dispose en finnois d'une forme casuelle spécifique, l'abessif). Le latin dispose de six cas (nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif, ablatif, auxquels s'ajoutent quelques emplois résiduels du locatif), le grec ancien, de cinq (l'ablatif a disparu), l'allemand moderne, de quatre (le vocatif a disparu). Le français moderne ne possède plus de cas, sauf pour les pronoms relatifs et personnels (« le chien qui court/que je chasse « ; « il travaille/je le vois «). L'ensemble des cas d'une langue en constitue la déclinaison. On a pu étendre la notion de cas jusqu'à lui faire englober les faits d'ordre des mots. En ce sens, l'opposition française entre « le chien poursuit le chat « et « le chat poursuit le chien « serait une opposition casuelle. La grammaire de « cas «. Elle donne de la notion de cas une définition exclusivement sémantique, et postule l'existence d'une liste finie, en principe universelle, de fonctions sémantiques sous-jacentes, appelées cas, ou cas profonds. Ainsi, dans « Paul a brisé la vitre avec une pierre « et dans « la pierre a brisé la vitre « (et dans les traductions de ces phrases en diverses langues), les noms « vitre « et « pierre « restent porteurs des mêmes cas profonds « objet « et « instrument «, en dépit des différences superficielles de réalisation syntaxique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ablatif accusatif datif déclinaison - 2.GRAMMAIRE génitif nominatif vocatif
Liens utiles
- La notion de paradis n'a-t-elle qu'un sens religieux ?
- Discipline de l'espace et du temps, l'urbanisme, notion ancienne, n'acquiert son sens moderne, au-delà des affrontements théoriques, qu'au XIX e siècle.
- La notion d'honneur a-t-elle encore un sens aujourd'hui ?
- cas - Langues et Linguistique.
- La notion de temps absolu a-t-elle un sens ?