CANIF, substantif masculin.

CANIF, substantif masculin.  

A.—  Vieux.  Petite lame de fer emmanchée de bois ou d'ivoire et qui servait à tailler les plumes : 

Ø 1. Les secrétaires, assis à cru sur le rocher, écrivaient sur leurs genoux avec des roseaux taillés. Chacun d'eux avait à portée de la main une longue boîte de cuivre contenant les roseaux, le canif et l'écritoire. 

EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes,  1857, page 81. 

·    Figuré et populaire. Donner un coup de canif dans le contrat (de mariage). Tromper, commettre une infidélité conjugale : 

Ø 2. Je n'admettais pas qu'un des deux époux « trompât » l'autre : s'ils ne se convenaient plus, ils devaient se séparer. Je m'irritais que mon père autorisât le mari à « donner des coups de canif dans le contrat ».

SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 189. 

—  TECHNOLOGIE.  Outil avec lequel les graveurs sur bois (et spécialement les luthiers) creusent différentes parties de leurs planches : 

Ø 3. Bientôt aussi les artistes du bois et du cuivre font d'étonnants progrès, soit qu'ils rendent d'emblée par le canif ou le burin leurs imaginations décoratives,...

La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain)  1939, page 1405. 

B.—  Par extension, courant.  Petit couteau de poche, composé d'une ou de plusieurs lames repliables. Canif à deux ou à plusieurs lames, canif à ressort; aiguiser un canif : 

Ø 4.... le petit vieux, qui se coupait les ongles au canif, venait d'entamer à pleine lame l'ongle du pouce, et, posément, sans se reprendre, comme on taille un bouchon, il détachait d'un geste courbe un copeau de corne crissante.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1312.