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Bolivie (en esp.

Publié le 02/05/2014

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bolivie
Bolivie (en esp. Bolivia). État d'Amérique du Sud, limité au N. et à l'E. par le Brésil, au S. par le Paraguay et l'Argentine, à l'O. par le Chili et le Pérou. V. ATLAS. Encycl. Géographie. Le pays est partagé entre les régions andines à l'O. et les basses terres orientales. Les Andes, dont les sommets volcaniques dépassent 6 000 m (Sajama 6 520 m, Illampu 6 550 m, Illimani 8 285 m), comprennent deux cordillères séparées par de hauts plateaux froids et ventés (puna de l'Altiplano*). Ceux-ci sont couverts d'herbe rase à pâturages (ovins, lamas) et de cultures en terrasses (céréales, pommes de terre, haricots). Ils sont parsemés de lacs marécageux (Poopó, Titicaca à 3 812 m [6 900 km2]) ou, vers le S., de lagunes salées (salares). Les vallées plus chaudes du versant oriental (les yungas) offrent une végétation et des cultures tropicales (café, canne à sucre, fruits, riz). Savanes et forêts recouvrent les plaines (llanos) de l'Oriente, immense région de bas plateaux humides au N., plus secs au S. (Chaco). Drainés par les affluents de l'Amazone (Beni, Mamoré, etc.) ou du Paraguay (Pilcomayo), les llanos sont à peine mis en valeur (élevage, bois, caoutchouc). Composée pour les trois quarts d'Indiens et de métis, la population occupe les hauts plateaux et les vallées de l'O. Économie. Elle vit essentiellement de l'agriculture aux faibles rendements (céréales, pommes de terre, maïs) et de l'élevage (bovins, ovins, caprins, lamas) sur 3 % du territoire seulement (42,3 % de la population active). Les mines d'étain d'Oruro et de Potosí ne fournissent plus que 16,5 % des exportations de la Bolivie, qui possède en abondance de l'argent et exploite en outre or, cuivre, plomb, zinc, bismuth, antimoine, tungstène, sel, un peu de pétrole (région de Santa Cruz et de Tarija, au S.-E.) et du gaz naturel (52 % des exportations en 1986). L'industrie est pratiquement inexistante (raffinage de pétrole et minerais, industries légères). Villes principales: La Paz, Potosí, Sucre, Cochabamba, Oruro, Santa Cruz. La Bolivie ne survit que grâce à une économie souterraine: l'argent de la drogue (culture de la coca, fabrication et trafic de la cocaïne) représenterait plus de 60 % du PIB et, réinvesti, ferait vivre les deux tiers de la population. Le pays souffre de son isolement, de son sous-développement économique et culturel (analphabétisme) et de son instabilité politique. Histoire. Pays de vieille civilisation indienne, la Bolivie faisait partie de l'Empire inca au moment de l'arrivée des Espagnols. Elle fut conquise par Pizarre (1538) et rattachée à la vice-royauté de Lima jusqu'en 1776, puis à celle de La Plata. Le Haut-Pérou, comme on l'appelait alors, était considéré comme une région riche, à cause des mines d'argent de Potosí, que les Espagnols exploitèrent dès 1545. Le pays acquit son indépendance en 1825 grâce à Bolívar, dont il devait prendre le nom. L'histoire postcoloniale de la Bolivie fut marquée par les coups d'État militaires et les conflits qui firent perdre à cette nation, au bénéfice de ses voisins, plus de la moitié de son territoire (guerre du Pacifique contre le Chili, 1879-1884; guerre contre le Brésil, 1903; guerre du Chaco contre le Paraguay, 1932-1935). En 1952, après une longue période d'instabilité politique, due aux déséquilibres sociaux, arriva au pouvoir Victor Paz Estenssoro*, membre du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), qui réalisa toute une série de réformes: nationalisation des mines, réforme agraire, institution du suffrage universel, etc. Paz Estenssoro fut renversé par un coup d'État militaire en 1964 et le général Barrientos (président de 1966 à 1969) eut à lutter contre un mouvement de guérilla dont l'un des chefs, «Che» Guevara*, fut tué en 1967. Dans un climat de violence et de répression, le général Hugo Banzer réussit à se maintenir pendant sept ans (1971-1978) à la présidence. Les militaires reprirent alors le pouvoir et les putschs se multiplièrent jusqu'à l'élection du président de la République Hernán Siles Zuazo en 1982. L'instabilité politique et sociale, la crise économique, un scandale politique amenèrent le président Siles à abréger la durée de son mandat et en 1985 Victor Paz Estenssoro lui succéda. Une politique ultra-libérale, l'austérité économique lui permirent de rétablir l'équilibre budgétaire et de juguler une inflation galopante. En 1989, Jaime Paz Zamora, candidat de la gauche révolutionnaire, a été élu à la présidence de la République. En 1990, le gouvernement a signé un accord avec les tribus indiennes d'Amazonie prévoyant la protection de leurs territoires. Arts. Tiahuanaco est le site le plus important de la Bolivie préincasique en même temps que l'une des civilisations les plus originales de l'Amérique précolombienne. Par la suite, le pays fut influencé par l'art inca (V. aussi Pérou), avant d'être marqué par l'art colonial en provenance d'Espagne. Littérature. La littérature bolivienne est marquée par l'isolement du pays et le chaos de sa vie politique. Son apparition, au XIXe s., se fit sous le signe du romantisme. Appartiennent à cette période les romanciers Mariano Ricardo Terrazas (1833-1878), Nataniel Aguirre (18431888), Santiago Vaca Guzmán (1847-1896); ces deux derniers étaient aussi poètes. Nettement tourné vers la réalité bolivienne, le grand essayiste Gabriel René-Moreno (1836-1908) annonçait le XXe s., qui vit triompher le modernisme, illustré par les poètes Ricardo Jaimes Freyre (1868-1933), Franz Tamayo (1879-1956), Gregorio Reynolds (1882-1947). Les romanciers étaient inspirés par les problèmes sociaux et la vie indienne (Jaime Mendoza, 1874-1939; Alcides Arguedas, 1879-1946, auteur de Race de bronze, 1919), par la guerre du Chaco, et, pour l'époque contemporaine, par la guérilla révolutionnaire.

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