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Bismarck (Otto Eduard Leopold, prince von, duc von Lauenburg) Homme d'État prussien (Schönhausen, 1815 - Friedrichsruch, 1898).

Publié le 02/05/2014

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Bismarck (Otto Eduard Leopold, prince von, duc von Lauenburg) Homme d'État prussien (Schönhausen, 1815 - Friedrichsruch, 1898). Le fondateur de l'État allemand, celui que l'on surnomma le «Chancelier de fer», appartenait à une vieille famille de hobereaux brandebourgeois. Député au Landtag de Prusse en 1847, il représenta, de 1851 à 1859, la Prusse à la diète de Francfort, puis fut ambassadeur à Saint-Pétersbourg (1859-1862) et à Paris en 1862. La même année, le roi Guillaume Ier fit de lui le chef du gouvernement prussien. Bismarck s'employa, dès lors, à imposer l'hégémonie de la Prusse. Au prix d'un dur conflit avec la Chambre des députés, il seconda énergiquement le roi dans ses efforts pour renforcer l'armée. Après avoir réussi à entraîner l'Autriche dans une guerre commune contre le Danemark - auquel il enleva le Schleswig-Holstein -, il se retourna contre l'alliée des Hohenzollern, et les armées prussiennes, conduites par H. von Moltke, la vainquirent, elle et ses partenaires de la Confédération germanique, à Sadowa (1866). L'Autriche ne pouvait plus s'opposer à la constitution, sous la tutelle de la Prusse, de la Confédération de l'Allemagne du Nord (1866). Exploitant ensuite les maladresses du gouvernement de Napoléon III, Bismarck amena la France à déclarer la guerre à la Prusse (1870). Il n'attendit pas la fin d'une nouvelle campagne victorieuse pour faire proclamer Guillaume Ier empereur d'Allemagne (18 janvier 1871). Devenu chancelier d'Empire, Bismarck s'efforça de faire de l'Allemagne le pivot d'un système d'alliances destinées à isoler la France (Entente des trois empereurs, 1872; Duplice, 1879; Triplice, 1882). À l'intérieur, il lutta contre les catholiques (Kulturkampf*) et contre les socialistes, tout en mettant sur pied (à partir de 1883) la première législation sociale d'Europe. Sa politique d'assimilation des minorités se heurta à l'opposition décidée des Polonais et des Alsaciens-Lorrains. En 1888, l'avènement de Guillaume II, qui supportait mal l'autoritarisme du chancelier, marqua le déclin de la puissance de Bismarck. Celui-ci dut démissionner le 18 mars 1890. Cet homme d'ancien régime, imbu des conceptions autoritaires de la Prusse frédéricienne, était assez proche du peuple, qu'il avait appris à connaître en administrant lui-même ses domaines. Il a personnifié, au service de l'unité allemande, le «réalisme politique»: recherche de l'amalgame entre les hiérarchies traditionnelles et les forces nationales nouvelles, conception pessimiste de l'homme et confiance cynique dans la supériorité du diplomate. Son action était un modèle d'équilibre entre le sens du possible et la volonté de puissance.

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