Aviv, les fondations instables du bundestag, titrait Haaretz, le jour où nous avions rendez-vous avec Josef Adler.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
choses-là.
J'ai fait ungrand gestedelamain.
Jene juge pas ! Je
ne juge personne, ai-je
dit.Etc'était vrai.
Parce qu'ilestimpossible desavoir certaines choses,parcequejene ferai jamais l'expérience
des pressions quecertaines personnes ontsubies pendant lesannées deguerre, deschoix
inimaginables qu'ilafallu faire, enraison detout cela, jerefuse dejuger.
Pourtant, unepensée
nouvelle germaitpendant quej'étais assislààmanger desdattes etdes figues :toutes ces
années passées àne rien savoir deShmiel etdu reste avaient faitnaître enmoi unformidable
désir deconnaître lesfaits, lesdates, lesdétails ;et cependant, ilne m'était jamaisvenuà
l'esprit quelesfaits, lesdates etles détails quej'apprenais pourraientunjour constituer
quelque chosedeplus quedesentrées dansunglossaire oudes éléments dansunehistoire
– qu'ils pourraient unjour m'obliger àjuger lesgens.
J'ai dit, Jeveux souligner quemon propos n'estpasdejuger.
Jene juge personne.
Jene peux
pas être en1942, jene sais pasceque c'était, lesgens ontfaitcequ'ils ontfait, ilsétaient
soumis àdes pressions etàun stress inimaginables.
Josef adit, C'est compliqué.
Ilyavait desgens dans lapolice juivequiétaient bien,etd'autres
qui n'étaient pasbien.
J'ai dit, Bien sûrque c'est compliqué.
Josef asoupiré etdit, Dans lecas deLonek Ellenbogen...
(le nom dejeune filledeMeg, jesavais, étaitEllenbogen, cequi veut dire coude en
allemand,
un nom quipeut vous paraître incroyablement bizarre,tantquevous n'avez pasfaitlamoindre
recherche surlabanque dedonnées dejewishgen.org danslesarchives juivesdePologne, où
vous pouvez tomber surunnom aussi courant queKatzellenbogen, coude
duchat) ...
dans lecas deLonek, c'étaitcomme ça.Nous étions, Shlomo etmoi, dans cecamp detravaux
forcés.
Lecousin deShlomo, Moishele, avaitétéamené dughetto deStryj.
Ils'est retrouvé avec
nous.
Maislejour oùilsont décidé deliquider leghetto deStryj – àStryj –, ilsont aussi arrêté
des gens quiavaient étéenvoyés depuis Stryj à Bolechow
pourtravailler danslecamp de
travaux forcés.
A Sydney, desmois auparavant, JackGreene m'avaitraconté unehistoire àpropos deDolina, la
ville natale demon arrière-grand-mère, unendroit oùlemémorial delaSeconde Guerre
mondiale, parcequ'ilaété érigé parlesSoviétiques, nefait aucune mention dufait que lesgens
qui sont enterrés danslafosse commune situéederrière cequi était lasynagogue delaville
autrefois —une église baptiste, aujourd'hui – étaientdesJuifs.
Même aprèsplusieurs Aktionen
à
Bolechow, avait-ildit,lavoix remplie d'unecertaine perplexité, mêmeaubout dedeux ans
d'occupation, alorsquelesAllemands avaientmassacré quatreoucinq foisàBolechow, lesJuifs
de Dolina restaient épargnés.
Cela,m'avait ditJack, avait troublé etenragé lesJuifs survivants
de Bolechow, quipensaient queleJudenrat deDolina faisaitquelque chosequenefaisait pasle
Judenrat deBolechow.
Etpuis, avait poursuivi Jack,unenuit, lesAllemands étaientvenuset
avaient liquidél'ensemble delaville deDolina d'uncoup.
Toute laville ! C'estlafaçon de
procéder, lalogique, desAllemands, jene sais pascomment l'appeler.Aprésent, enécoutant à
Haïfa JosefAdler parler del' Aktion de
Stryj, jeme disais, C'était pareillàaussi :liquider lesJuifs
de Stryj nesignifiait passimplement tuerlesJuifs quisetrouvaient àStryj.
Logique allemande.
Donc, acontinué Josef,Lonek estarrivé aveclesAllemands, lesbaraquements ontétéencerclés
par lesSSetlapolice juive,etLonek estentré etila reconnu Moishele.
Iladit, Moishele, tudois.
»
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