asiento (mot esp.

asiento (mot esp., «accord, traité»). Contrat conclu entre le roi d'Espagne et un particulier, une compagnie ou un État, et destiné à fournir au Trésor des rentrées régulières ou des avances de liquidités. Encycl. L'asiento se développa d'abord, vers 1510, au profit des banquiers gênois qui prêtaient à court terme des fonds gagés sur des titres de rente publiques (juros), qui circulaient et étaient remboursables sur les arrivées de métaux précieux d'Amérique. L'asiento de negros était un contrat d'achat de Noirs par lequel, pour remédier aux besoins en maind'oeuvre des plantations américaines et à l'incapacité des Espagnols d'assurer le transport (par manque d'établissements sur la côte africaine), la Couronne accordait pour trente ans à l'«asentista» le monopole de la vente des esclaves. Ce contrat était très convoité en raison de l'accès qu'il ouvrait aux colonies espagnoles d'Amérique, jalousement protégées, et à leurs métaux précieux: son attribution à la Compagnie française de Guinée, en 1701, précipita le déclenchement de la guerre de la Succession d'Espagne. La Compagnie anglaise des mers du Sud, qui lui succéda (par le traité d'Utrecht en 1713), tira surtout parti du «vaisseau de permission» (entorse au monopole espagnol de la vente des denrées), dont les abus furent source de conflits avec l'Espagne. Le contrat fut définitivement résilié en 1750. Le système de l'asiento a contribué à la déportation de plus de 500 000 Africains en 150 ans et à détourner au profit du reste de l'Europe les métaux précieux extraits des colonies espagnoles