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ANGOISSE (Anxiety)

Publié le 03/04/2015

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ANGOISSE (Anxiety)

Ce terme a revêtu une grande importance dans la philosophie moderne. Alors qu'on peut considérer la métaphysique. classique comme une tentative d'exclusion de l'angoisse par le discours philosophique, celle-ci a reçu de la pensée existentielle. un véritable statut ontologique. : de sentiment « aliénant «, elle devient révélatrice de la condition. humaine, dévoilement de la liberté. (voir l'article : les Existentialismes).

L'angoisse existentielle. Chez Hegel, déjà (la Phénoménologie de l'esprit), l'angoisse est un moment essentiel de la dialectique du maître. et de l'esclave : en effet, c'est dans la lutte pour la reconnaissance que la conscience. éprouve l'angoisse devant la mort, celle-ci étant à l'origine du chemin qui mène au savoir

18. Après la Révolution d'Octobre, Makhno, fils de paysans ukrainiens, âgé de vingt ans, organisa une république libertaire groupant 7 millions d'Ukrainiens. Persécutée par le pouvoir bolchevique, elle fut anéantie à la fin de 1920. La « République de Makhno « fut le premier exemple dans l'histoire d'une organisation communiste fondée sur l'autogestion des travailleurs.

 

philosophique, conçu comme savoir de la mort et lié à la conscience de la finitude.. De façon différente, Heidegger. et Sartre. vont approfondir ce thème. Pour Heidegger (l'Eire et le temps), l'angoisse nous fait découvrir notre « situation origi¬nelle « : celle d'un existant jeté dans le monde et qui découvre sa propre mort comme l'horizon dernier de ses projets.; elle mani¬feste le passage de l'inauthenticité à la vie authentique.. Tandis que dans la philosophie de Sartre (l'Etre et le Néant), l'angoisse n'est pas essentiellement angoisse devant la mort, mais angoisse devant la liberté. L'homme se perçoit « condamné à être libre « et ne peut trouver de caution à ses actes dans les influences ou les déterminations extérieures et intérieures (mobiles, etc.). Ce senti-ment de totale responsabilité est l'angoisse devant ce « rien « qu'est la liberté pure, et pour s'en défendre les hommes ont recours à la mauvaise foi : ils cherchent des justifications exté¬rieures à leurs actes libres.

L'angoisse, phénomène pathologique. Malgré les nuances qui les distinguent, ces trots positions sont apparentées en ce qu'elles ne considèrent pas l'angoisse sous un aspect psychopathologique.. Au contraire, Freud. la conçoit comme un phénomène psychique essentiel à la compréhension des inhibitions et de la plupart des névroses. D'abord considérée comme la résultante d'une trop grande charge énergétique de la libido et liée à un afflux de substances chimiques, elle était rapportée par Freud à l'instance du Ça., au pôle des pulsions. En ce sens, elle serait l'émotion fondamentale, et les caractéristiques physiologiques de toute émo¬tion auraient l'angoisse pour prototype. Dans la seconde con¬ception freudienne (exposée dans Inhibitions, symptômes et an¬goisses), l'angoisse est plutôt un signal de déplaisir provenant des mécanismes de défense du Moi (et non plus du Ça): ainsi s'expliquent par exemple les inhibitions, les renonciations à une fonction (sexuelle notamment) dont l'exercice provoquerait un développement d'angoisse.

On peut, d'autre part, remarquer que la distinction heideggérienne entre la peur (devant un objet) et l'angoisse (devant soi, devant le néant.) se présente de façon différente dans la perspective freu-dienne : Freud distingue l'angoisse devant le réel (Realangst), c'est-à-dire devant un danger extérieur quel qu'il soit, et l'angoisse pulsionnelle ou névrotique (Triebangst), c'est-à-dire devant un objet provoquant l'affect d'angoisse sans être pour autant dange-reux en lui-même. Dans ce second cas, ce qui déclenche l'angoisse est d'origine imaginaire., fantasmatique.. Philosophies existen¬tielles et psychanalyse freudienne attribuent, en définitive, des significations. fort différentes à l'angoisse : les premières en font l'accompagnement nécessaire de l'existence (saisie métaphysique-ment) ; la seconde cherche à en découvrir l'origine dans l'histoire de l'individu., à partir de ses symptômes (traumatisme de la naissance, pour Otto Rank, détresse psychique du nourrisson, pour Freud).

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