AIGRE-DOUX, AIGRE-DOUCE, adjectif et substantif.
Publié le 17/10/2015
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AIGRE-DOUX, AIGRE-DOUCE, adjectif et substantif.
I.— Adjectif.
A.— Au propre.
1. [En parlant d'une substance : boisson, aliment, etc.] D'une saveur à la fois aigre et douce. Fruit aigre-doux; liqueur, orange aigre-douce.
— En particulier. Cidre aigre-doux. \" Vieux cidre passé sur le marc nouveau afin d'adoucir sa dureté, son aigreur. \" (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).
Remarque : Attesté également dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Larousse du xxe. siècle en six volumes.
— Par métonymie. [En parlant du goût lui-même] :
Ø 1. Le bon kéfyr doit avoir une écume persistante, un goût aigre-doux.
ARMAND-FLORIAN POURIAU, La Laiterie, 1895, page 42.
2. [En parlant d'un son] D'une tonalité à la fois aigre et douce :
Ø 2. Il semble que leur oreille [aux 24 violons] se soit réjouie d'accords légèrement acidulés, piquants et aigres-doux.
JULES ÉCORCHEVILLE, Vingt suites d'orchestre, 1906, page 180.
B.— Au figuré. [En parlant d'une personne, de son caractère, de ses manières, etc.] Dont l'aigreur perce sous une apparente douceur, qui mêle la suavité et l'amertume. Caractère, esprit, humeur aigre-doux :
Ø 3.... cependant que le traître Pinamonte, visiblement amusé de la grimace aigre-douce de sa victime, poursuivait son récit en ces termes :...
OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, pages 47-48.
Ø 4. À chacun son soliloque. Ma mère pérore toujours, aigre-douce. Elle récite des litanies d'aphorismes, empruntés au répertoire de mon père.
HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, page 314.
— En particulier. [En parlant de la voix, du ton, du langage parlé ou écrit] :
Ø 5. Cette notule beaucoup plus aigre-douce, pour ne pas dire plus aigre, que ma polémique, à laquelle, je n'avois jamais pensé, me plongea dans une cruelle consternation.
CHARLES NODIER, Jean Sbogar, 1818, page 83.
Ø 6. Les réprimandes, d'abord aigres-douces, devinrent vives et dures.
HONORÉ DE BALZAC, Pierrette, 1840, page 67.
Ø 7. Sa voix aigre-douce [de Mme. Heurtebise] devenait criarde, montait, piquait, bourdonnait avec un harcèlement de mouche, jusqu'à ce que le mari, furieux, éclatât à son tour...
ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 30.
Ø 8. Tous deux causaient d'ordinaire sur un ton aigre-doux de moquerie.
ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 936.
— Au neutre :
Ø 9. Ah! l'interview! D'abord doit-il paraître?
Puis il n'y a rien été dit « d'aigre-doux ».
PAUL VERLAINE, Correspondance, lettres à Moréas, 1869-1896, page 254.
II.— Emploi comme substantif.
A.— Singulier et pluriel \" Se dit aussi des personnes dont l'humeur aigre se couvre d'une apparence de douceur : c'est un aigre-doux qui me déplaît. Peu usité \" (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Les aigres-doux sont déplaisants (Nouveau Larousse illustré).
B.— Seulement au singulier. Caractère de ce qui est aigre-doux. Un air qui tient de l'aigre-doux (Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 32.
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