Afrique Troisième continent par la superficie; relié à l'Asie par l'isthme de Suez et séparé de l'Europe par le détroit de Gibraltar, il s'étend entre le 37e degré de latitude nord et le 35e degré de latitude sud.

Afrique Troisième continent par la superficie; relié à l'Asie par l'isthme de Suez et séparé de l'Europe par le détroit de Gibraltar, il s'étend entre le 37e degré de latitude nord et le 35e degré de latitude sud. V. ATLAS. Encycl. Géographie physique. Continent massif au littoral peu découpé, l'Afrique est constituée d'un socle précambrien aplani ouvert de vastes cuvettes: Niger, Tchad, Zaïre, Kalahari. Les principales montagnes se trouvent au nord (chaînes alpines du Maghreb), en Afrique australe et sur la bordure orientale. Cette région est un rift, gigantesque fossé tectonique jalonné de volcans (Kilimandjaro, point culminant à 5 895 m) et de lacs (Malawi, Tanganyika). Le dispositif des milieux se calque sur la répartition des pluies. Située en zone chaude, l'Afrique voit la succession des domaines méditerranéen (au Maghreb et en Afrique du Sud), désertique (au Sahara et au Kalahari), steppique et de savane (autour du golfe de Guinée et du bassin du Zaïre) et de forêt dense (dans les régions équatoriales toujours chaudes et humides). L'Est, aux conditions plus complexes, échappe à une catégorisation aussi systématique. De grands fleuves: Nil, Congo (Zaïre), Niger, Zambèze, prennent naissance en Afrique humide. Géographie humaine et économique. La population est faible, en raison des conditions naturelles et de la traite des esclaves qui a touché, jusqu'au XIXe s., les peuples noirs, majoritaires sur ce continent. L'accroissement démographique est pourtant considérable: 236 millions d'h. en 1960, plus de 600 millions aujourd'hui. L'agriculture, à laquelle se consacrent encore 60 % de la population du continent, a hérité du fait colonial la priorité accordée aux cultures d'exportation (arachide, cacao, café, coton) bénéficiant de techniques agronomiques modernes; aux cultures vivrières s'appliquent toujours les techniques ancestrales, la plupart des gouvernements n'ayant su, ou pu, développer l'irrigation ni réaliser de réforme agraire. La production alimentaire par habitant a donc diminué globalement de 20 % depuis 1960. Les Nations unies estiment à 20 millions le nombre de décès dus à la malnutrition directe ou indirecte entre 1984 et 1987. La situation sanitaire connaît une dégradation alarmante (sida notamment). L'industrie reste embryonnaire et inégalement répartie; le réseau de communication est souvent inexistant ou incohérent. Les recettes liées aux cultures d'exportation et à l'extraction minière (par ordre décroissant d'importance relativement à la production mondiale: cobalt, platine, or, chrome, uranium, manganèse, bauxite, titane, pétrole) dépendent des cours des matières premières, au plus bas ces dernières années. Aussi nombre de pays d'Afrique sont-ils au bord de la faillite. Histoire. La préhistoire africaine est très riche; l'Afrique méridionale et orientale a livré les formes humaines fossiles les plus anciennes. Du peuplement originel de l'Afrique centrale, orientale et australe subsistent les groupes boschiman et négrille (Pygmées). Peut-être originaires de la cuvette saharienne, les Noirs les ont-ils remplacés en formant les sous-groupes soudanais, bantou, congolais et nilotique. L'Égypte et le reste de l'Afrique du Nord eurent un peuplement différent où, dès le Néolithique, l'élément blanc joua un rôle majeur: proto-Berbères, proto-Égyptiens. Avec la conquête arabe (VIIe s. apr. J.-C.), l'islamisation est devenue un élément moteur dans l'histoire de nombreuses contrées d'Afrique noire entre le XIe et le XVe s. Elle se poursuit aujourd'hui, rencontrant toutefois une certaine résistance de la part des peuples animistes qui habitent les régions forestières de l'Afrique occidentale et équatoriale. La recherche des Indes fit découvrir les côtes africaines aux Européens (XVe s.). Du XVIe au XVIIIe s. s'ouvrirent sur les zones côtières de nombreux comptoirs qui servirent au trafic des esclaves transportés vers l'Amérique, tandis que l'Afrique orientale et centrale demeuraient exploitées par les trafiquants d'esclaves musulmans. Dans l'arrière-pays se maintinrent ou se constituèrent des royaumes noirs (Songhai, Monomotapa, Bénin, Darfour, Kordofan). À partir de 1850, l'Afrique devint le champ clos des rivalités européennes qui suivirent l'exploration systématique du continent. L'emprise européenne ne résista pas au second conflit mondial, et les colonies acquirent leur indépendance, par voie diplomatique ou insurrectionnelle. La décolonisation politique, réserve faite de la Namibie, indépendante en 1990, s'achève en 1977 avec l'indépendance de Djibouti. V. DOSS Afrique; Afrique noire.