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ADMINIST RAT EUR, T RICE n.

Publié le 29/04/2014

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ADMINIST RAT EUR, T RICE n. e st la réfection (1290) de aministreor (v. 1190), concurrencé en ancien français par de nombreuses formes : la plus ancienne connue est administratour (v. 1180), mais on relève aussi (XIIIe -XIVe s.) amenistreur, administreur, e tc. La forme moderne est empruntée au dérivé latin administrator, e xceptionnel en latin classique, courant en latin juridique (IIe s.), certains mots anciens étant dérivés de amenistrer, administrer. ? En négligeant ces formes anciennes, administrateur a signifié aussi « serviteur » (v. 1350), « tuteur » (1480), « personne chargée d'un travail précis » (XIVe s.), administrateur de justice (XVIe s.) correspondant à « juge ». ? En français moderne, le mot n'est pas homogène à administration e t administratif ; il garde une valeur plus générale et s'emploie couramment à propos de la gestion privée (administrateur de biens, de sociétés), se spécialisant pour « personne qui administre une salle de spectacles ». Mais il se dit aussi dans certains secteurs de l'administration publique, notamment (XIXe -1re moitié XXe s.) dans l'organisation coloniale. En français de l'océan Indien, notamment à Maurice, le mot s'est spécialisé pour « directeur d'une propriété sucrière ». ? L'emploi adjectif pour « qui aime administrer, sait bien administrer » apparaît à la Révolution (1789). ? ADMINIST RAT IF, IVE a dj., d érivé du radical de administration, correspond à la spécialisation politique de ce dernier, au début de la Révolution de 1789 ; d'où pouvoir administratif (1790), corps administratif (1791), mesure administrative (1790). ? Un des syntagmes le plus usuel est d roit administratif, d ésignant la branche du droit public qui concerne l'administration (branche essentielle du droit public distinct du droit constitutionnel). ? Le mot signifie par extension « caractéristique de l'administration », avec une valeur proche de bureaucratique (formalisme administratif, lenteurs administratives). L'adjectif s'applique aussi à la gestion privée, par exemple dans d irecteur administratif, services administratifs (d'une société). ? Substantivé, administratif signifie « employé d'administration » (fin XIXe s.), alors distinct d'administrateur. ? L'adjectif a pour dérivé ADMINIST RAT IVEMENT a dv. (1826, in F . e. w.). ADMIRER v. t r. e st la réfection (XVIe s.) de amirer (1360, « apprécier »), s'ammirer (1468, « s'étonner, s'ébahir »), emprunts au latin admirari « admirer » et « considérer avec étonnement », de ad- (-> à) et mirari « s'étonner » (-> mirer). ? Le verbe, qui signifie aussi à l'époque classique « considérer avec surprise, étonnement » (1644, Corneille), a développé un sens apparu au XVIe s. (1566, amirer) « éprouver un sentiment de grande estime pour (qqn) ». Il s'applique aussi aux choses, aux actions, avec diverses nuances, surtout morales et esthétiques. Il se construit aussi avec q ue, comment, de (admirer qqn de...), e tc., parfois avec une nuance ironique qui continue l'emploi classique. ? ADMIRAT ION n. f ., réfection (XIVe s.) de amiration (v. 1190), amiracion, e st emprunté au dérivé latin admiratio « admiration » et « étonnement ». ? Ses sens en français sont parallèles de ceux d'admirer, celui de « surprise » (v. 1190) et « objet d'étonnement » (1548) disparaissant au XVIIe siècle. ? Le sens moderne, apparu très tôt (mil. XIIe s., ammiration, in T. L. F.), se développe en français moderne. ADMIRAT IF, IVE a dj. e st un emprunt du vocabulaire philosophique (1370) au dérivé latin tardif admirativus, mot de rhétorique. ? Le sens premier, conforme à celui de admirer e t admiration jusqu'au XVIIe s., est « étonné, stupéfait » et (XVe s.) « qui exprime la crainte, l'étonnement ». ? La valeur moderne se développe au XVIIe s. (1636, des personnes ; 1690, de l'expression). L'emploi linguistique (particule admirative, 1718) et rhétorique (genre admiratif, 1798) a disparu. ? Le dérivé ADMIRAT IVEMENT a dv. e ntre en 1866 dans les dictionnaires. ? ADMIRAT EUR, T RICE n. e st emprunté (1542) au dérivé latin admirator, q ui ne semble pas avoir le sens de admirare « s'étonner », mais seulement celui de « personne qui admire ». Le mot a conservé ce sens, aussi comme adjectif (1684, La Fontaine), emploi rare. ? ? ADMIRABLE a dj., réfection (1546, Rabelais) de amirable, ammirable (1170), a les deux valeurs du latin, d'abord « étonnant, étrange », souvent ironique à l'époque classique (Vaugelas), puis « digne d'admiration » (XVIe s.) d'où « excellent, parfait » (1680). ? Le mot a été substantivé au féminin pour « élégante » (1672) et pour désigner une variété de pêche (1620), puis de rose (1866). ? Il est aussi employé collectivement comme nom masculin, pour « ce qui mérite l'admiration » (1808). En dérive ADMIRABLEMENT l'admiration » (1564). ? ADMISSIBLE , ADMISSION -> a dv. « étonnamment » (1416), puis « de manière à susciter ADMET T RE ADMONESTER v. t r. coexiste en ancien français (depuis 1160-1170) avec la forme ancienne amonéter, amonester (1170), ceci jusqu'au XVIe s., époque où le latin admonere, d e ad- (-> à) e t monere (-> moniteur), e st pris pour modèle. Admonere signifie « avertir, sans critiquer ». L'ancien français a aussi monester « e xhorter ». Comme des formes parallèles existent en espagnol, en catalan et en ancien provençal (amonestar), on a supposé une forme latine populaire °admonestare, mais il peut s'agir d'un croisement entre admonere, au p. p. admonitus, e t molestus « pénible » ; P. Guiraud évoque même administrare. Il s'agit en tout cas d'une forme hybride, apparue en milieu étudiant. Par ailleurs admonitio, d érivé de admonere, a fourni amonition n. f . (v. 1180) puis admonition*, d ont les emplois interfèrent avec ceux d'admonestation. ? Le verbe a en ancien et moyen français le sens dominant de « conseiller, avertir » (v. 1130, F. e. w.) et d'« exhorter » (XIIe s.), admonester qqn de qqch. signifiant « exhorter à » et amonester que « d emander avec insistance ». ? Amonester a qqn que... prend (fin XIIIe s.) la valeur de « reprocher, réprimander pour », le verbe s'étant déjà employé pour « avertir » (1208). L'emploi pour « réprimander » semble rare avant le début du XVIIe s. (Satires d e M. Régnier) et se spécialise en droit pour « adresser des remontrances » (1690). Le verbe est didactique ou littéraire. ? Ses dérivés disparus, admonestance, admonestement, admonesteur, admonestable (aussi amo-), témoignent de sa vitalité jusqu'au XVIe siècle. ? ADMONEST AT ION n. f ., reprise tardive (1837) du dérivé isolé amonestation (v. 1260), est le seul mot vivant issu d'admonester. ? v oir ADMONIT ION. ADMONITION n. f . e st la réfection (2e moitié XIIe s., in T. L. F. ; puis 1561) de amonition (v. 1180), employé jusqu'au XVIe siècle. C'est un emprunt au latin admonitio « remise en mémoire » et « exhortation », de admonere « avertir », « remettre en mémoire », de ad- (-> à) e t monere (-> admonester ; moniteur). ? Le nom signifie d'abord « avertissement, conseil » et, ne correspondant pas à un verbe, il est souvent pris pour substantif de admonester n otamment en droit, pour « remontrance faite par le juge à un délinquant » (1690) et en général « réprimande » (1694). Il signifie aussi « invitation pressante, exhortation », emploi littéraire. ? ADMONIT EUR n. m., e mprunt (1609) au latin admonitor, d e admonere, a signifié « conseiller », puis (1761) « personne qui réprimande », avec des emplois spéciaux en religion (l'admoniteur d u général des jésuites). Il est archaïque. ADN n. m. e st le sigle de acide désoxyribonucléique (-> nucléaire ; ribo-). ? C e mot de biologie l'a emporté en français sur l'anglicisme DNA, pour d esoxyribo-nucleic acid, et est devenu usuel, du fait des conséquences multiples, en droit, de la détermination individuelle, où l'ADN remplace et va au-delà des données que fournissent les empreintes digitales. Le mot a pris des valeurs figurées, pour « caractères propres, particuliers » comparés aux caractères génétiques que fournissent l'ADN. ADOBE n. m. e st un emprunt (1868, chez J. Verne) à l'espagnol adobe « brique d'argile crue » (1157), lui-même emprunté à l'arabe al-??b, pluriel, avec l'article. ? Le mot conserve le sens de l'étymon. Souvent employé à propos de l'architecture indienne du sud des États-Unis, il est alors passé par l'emprunt anglais à l'espagnol (Mexique et NouveauMexique). ADOLESCENT , E NTE a dj. et n. e st emprunté (1327, n. m.) au latin adolescens, participe présent de adolescere « g randir », verbe d'origine incertaine, mais formant couple antithétique avec abolescere e t le simple abolere, q ui a donné abolir*. On peut supposer, au-delà de l'opposition marquée par les préverbes (ad- e t ab- ; -> à), une source commune, à rapprocher de alere « nourrir » (-> aliment), d ont le participe passé est altus « haut* », de indoles « accroissement » et de proles « d escendance » (d'où proletarius -> prolétaire ). ? Le nom est employé aussi (XVe s.) au féminin et prend au masculin la valeur extensive de « jeune homme inexpérimenté, naïf » (1634). L'emploi adjectif est attesté au XVIe s. (Ronsard), avec des emplois figurés (2e moitié XVIIe s.). ? Didactique ou ironique en français classique, le nom, qui semble repris au XIXe s., est plus courant au XXe s. ; il a fourni la forme abrégée ADO n. (1974 ; surtout au pl. les ados), usuel dans la langue parlée. ? ADOLESCENCE n. f . e st emprunté (1270) au latin adolescentia, d e adolescens. Il désigne par métonymie l'ensemble des adolescents (1845) et au figuré les débuts, l'époque du premier développement (de qqch.) [1680]. ? PRÉ-ADOLESCENT , ENT E n. et adj. est attesté en 1922. ? v oir ADULT E. (1959) a été abrégé en P RÉ-ADO (1975). ? P RÉ-ADOLESCENCE n. f .

« A D M IR ER v.

t r. e st l a r é fe cti o n ( XV I e s .) d e am ir e r ( 1 360, « a p pré cie r » ), s'a m mir e r ( 1 468, « s 'é to n ner, s'é b ahir » ), e m pru n ts a u l a ti n ad m ir a ri « a d m ir e r » e t « c o n sid ére r a v ec é to n nem en t » , d e ad - (→ à ) et mir a ri « s 'é to n ner » (→ m ir e r). ❏ L e v erb e, q ui s ig nif ie a u ssi à l 'é p oq ue c la ssiq ue « c o n sid ére r a v ec s u rp ris e , é to n nem en t » (1 644, C orn eille ), a d év elo ppé u n s e n s a p paru a u XV I e s .

( 1 566, am ir e r ) « é p ro uver u n s e n ti m en t d e gra n de e sti m e p our ( q qn) » .

I l s 'a p pliq ue a u ssi a u x c ho se s, a u x a cti o n s, a v ec d iv ers e s n uan ce s, su rto ut m ora le s e t e sth éti q ues.

I l s e c o n str u it a u ssi a v ec que, c o m men t, d e ( a d m ir e r q qn d e...) , e tc ., parfo is a v ec u n e n uan ce i r o n iq ue q ui c o n ti n ue l 'e m plo i c la ssiq ue. ❏ A DM IR AT IO N n.

f ., r é fe cti o n ( XIV e s .) d e am ir a ti o n ( v .

1 190), am ir a cio n , e st e m pru n té a u d ériv é la ti n ad m ir a ti o « a d m ir a ti o n » e t « é to n nem en t » .

◆ S es s e n s e n f ra n çais s o n t p ara llè le s d e c e ux d' ad m ir e r, c e lu i d e « s u rp ris e » ( v .

1 190) e t « o bje t d 'é to n nem en t » ( 1 548) d is p ara is sa n t a u XV II e siè cle .

◆ L e s e n s m od ern e, a p paru tr è s tô t ( m il.

XII e s ., am mir a ti o n , i n T.

L .

F . ), s e d év elo ppe e n fra n çais m od ern e. ■ A DM IR AT IF , IV E adj. e st u n e m pru n t d u v ocab ula ir e p hilo so phiq ue ( 1 370) a u d ériv é l a ti n ta rd if ad m ir a ti v us, m ot d e r h éto riq ue.

◆ L e s e n s p re m ie r, c o n fo rm e à c e lu i d e ad m ir e r e t ad m ir a ti o n ju sq u'a u XV II e s ., e st « é to n né, s tu péfa it » e t ( XV e s .) « q ui e xprim e l a c ra in te , l 'é to n nem en t » .

◆ La v ale ur m od ern e s e d év elo ppe a u XV II e s .

( 1 636, d es p ers o n nes ; 1 690, d e l 'e xpre ssio n ). L'e m plo i l in guis ti q ue ( parti c u le a d m ir a ti v e, 1 718) e t r h éto riq ue ( gen re a d m ir a ti f , 1 798) a dis p aru .

◆ L e d ériv é AD M IR AT IV EM ENT adv. e n tr e e n 1 866 d an s l e s d ic ti o n nair e s. ■ A DM IR AT EU R , TRIC E n. e st e m pru n té ( 1 542) a u d ériv é l a ti n ad m ir a to r, q ui n e s e m ble p as a v oir le s e n s d e ad m ir a re « s 'é to n ner » , m ais s e ule m en t c e lu i d e « p ers o n ne q ui a d m ir e » .

L e m ot a co n se rv é c e s e n s, a u ssi c o m me a d je cti f ( 1 684, L a F on ta in e), e m plo i r a re . ◈ A DM IR ABLE adj.

, r é fe cti o n ( 1 546, R ab ela is ) d e am ir a b le , a m mir a b le ( 1 170), a l e s d eux v ale urs d u la ti n , d 'a b ord « é to n nan t, é tr a n ge » , s o uven t i r o n iq ue à l 'é p oq ue c la ssiq ue ( V au g ela s), p uis « d ig ne d'a d m ir a ti o n » ( XV I e s .) d 'o ù « e xce lle n t, p arfa it » ( 1 680).

◆ L e m ot a é té s u bsta n ti v é a u f é m in in pour « é lé g an te » ( 1 672) e t p our d ésig ner u n e v arié té d e p êche ( 1 620), p uis d e r o se ( 1 866).

◆ I l e st au ssi e m plo yé c o lle cti v em en t c o m me n om m asc u lin , p our « c e q ui m érite l 'a d m ir a ti o n » ( 1 808). ■ E n d ériv e AD M IR ABLE M ENT adv. « é to n nam men t » ( 1 416), p uis « d e m an iè re à s u sc ite r l'a d m ir a ti o n » ( 1 564). A D M IS SIB LE , AD M IS SIO N → AD M ET TRE. »

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