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ACOQUINANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 03/10/2015

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ACOQUINANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

A.—  Participe présent de acoquiner (Confer acoquiner B). 

B.—  Adjectif, familier.  [En parlant d'un inanimé]  Qui acoquine, qui est de nature à acoquiner : 

Ø Le feu est acoquinant Une vie acoquinante.

Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932. 

Remarque : 1. Ces exemples remontent à Dictionnaire de l'Académie Française 1762. 2. Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845 reprend les exemples du Dictionnaire de l'Académie Française et ajoute : \" Un mets acoquinant \". Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) fait de même et cite : \" Une vie acoquinante, oisive, casanière. \" 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1. 

 

Forme dérivée du verbe \"acoquiner\"

 acoquiner

ACOQUINER, ACCOQUINER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif, rare et familier.  [Le sujet désigne généralement une passion, un défaut ou l'oisiveté]  Acoquiner quelqu'un..  Attirer quelqu'un et l'installer dans une habitude ou un attachement excessifs. 

1. [Sans complément d'objet secondaire]  L'oisiveté acoquine; en hiver le feu acoquine (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932) : 

Ø 1. Le métier de mendiant acoquine ceux qui l'ont fait une fois.

Dictionnaire de l'Académie française 1835, 1878, Dictionnaire de l'Académie française tome 1 1932. 

Ø 2.... et si je tenais à me réhabiliter de ce côté, je ferais une eau-forte qui serait tout bonnement moi-même; mais à quoi bon? Vous et quelques connaisseurs, vous voulez bien ne pas jeter mes barbouillages au panier, cela me suffit. Et puis l'eau-forte m'amuserait, m'attacherait, m'acoquinerait. J'y passerais des jours et peut-être des nuits, et mon temps ne m'appartient pas.

VICTOR HUGO, Correspondance,  1864, page 469. 

Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 note que ce sens \" ne se dit plus que par extension et au figuré \" par rapport au sens propre inusité : \" allécher, attirer par la bonne chère. \" 

2. Vieux.  [Généralement au participe passé passif]  Acoquiner à..  Attacher fortement quelqu'un à quelque chose, en particulier à un lieu : 

Ø 3.... la fortune te le permet, ta progression morale le demande, tes amis l'ordonnent. C'est la voix de la providence.

Et moi qui te prêche, je n'y vais ni n'y veux beaucoup vivre. C'en est fait. Je suis de plus en plus acoquiné à la province.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale.  1830, page 6. 

Ø 4. Il se vit mourir, durant six mois, tous les jours, se confessant et communiant avec édification, et pourtant jusqu'à la fin, comme il disait, très- accoquiné à la vie.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 73. 

B.—  Emploi pronominal, souvent péjoratif. S'acoquiner à, près de..  S'attacher à quelqu'un, avoir des fréquentations avec quelqu'un en s'installant auprès de lui. 

1. [Le complément désigne une femme; le sujet désigne un homme]  S'acoquiner avec, à, près de. 

a) Vivre en concubinage : 

Ø 5. Il [Anatole] se chauffait aux femmes comme au feu des autres, et il s'acoquinait près des maîtresses de ses amis comme il s'acoquinait dans leur atelier.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon,  1867, page 337. 

Ø 6. Vieilli dans les médiocres honneurs du Sénat, mal décrassé, acoquiné à une fille de brasserie, pauvre, paresseux, désabusé...

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge,  1894, page 338. 

Ø 7. Mais Jean-Jacques était, de sa nature même, fidèle. Il était faible, et Thérèse, si, par de petits soins, elle lui assurait la liberté de ses rêves, n'aurait pas de peine à le retenir dans « leur » petit ménage. Il s'acoquinerait près d'elle comme il s'était acoquiné aux Charmettes, par mollesse et pour sa commodité.

JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, En marge des \"Confessions\", préface, 1948, page 221. 

—  Emploi absolu, fréquent : 

Ø 8. Il est excessivement rare de voir un ouvrier vrai s'acoquiner (...). Vivre en concubinage. Les sublimes disent d'un individu dans cette position; il est collé.

DENIS POULOT.  Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être.  1872, page 30. 

Ø 9.... la plupart tardent indéfiniment à se marier, (...); butés à cet espoir, dont la réalisation se fait attendre, ils se laissent aller, s'acoquinent et perdent leur avenir.

DENIS POULOT.  Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être.  1872 page 57. 

Ø 10. Acoquiner (S'). Vivre en état de concubinage. Mot à mot : vivre avec une coquine. « (...) en pensant qu'il avait été jusque-là assez bon enfant pour rester acoquiné avec une ouvrière. » (Vast-Ricouard, Le Tripot, 1880).

LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire de l'argot moderne,  1881, page 5. 

b) Au figuré.  Avoir des relations avec des personnes d'un niveau généralement assez bas : 

Ø 11. Lorrain vient me voir aujourd'hui et me parle d'une manière amusante des êtres antipathiques, ridicules, compromettants, avec lesquels la littérature le force à s'acoquiner, par exemple de Péladan et de ses vareuses bleu tendre à pèlerine, etc., etc.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  octobre 1889, page 1061. 

Ø 12.... il se révélait prodigieux, savait tout, était au courant des plus anciens bouquins, des plus séculaires coutumes, des découvertes les plus neuves. À force de s'acoquiner avec les extraordinaires épaves de Paris, il avait approfondi des sciences diverses et hostiles;...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 38. 

Remarque : Dans l'emploi a la préposition la plus fréquente est avec; avec près de l'emploi du verbe est voisin de l'emploi absolu; avec à il s'agit d'un emploi particulier du sens ancien « s'attacher à ». Dans l'emploi b avec est la préposition usuelle sinon exclusive. 

2. Par analogie.  [Le complément désigne des inanimés]  S'attacher à quelque chose, en particulier à un lieu : 

Ø 13. Le soir, nous avons les nerfs si malades, qu'un bruit, une fourchette qui tombe, nous donne un tressaillement par tout le corps et une impatience presque colère. Nous nous complaisons, au coin de notre feu, dans le mutisme, nous acoquinant là, avec une peur de mouvement, comme l'ont des vieux fatigués.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  décembre 1860, page 861. 

Ø 14. —  Mon premier livre est un soliloque, mon cher ami. Qu'un homme constitué comme moi et comme tant d'autres s'absorbe dans son moi, il s'y acoquine et s'y endort. L'atonie arrive, je ne sais quoi qui ressemble au quiétisme, à l'extatisme torpide des gens concentrés dans la contemplation de leur nombril...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly,  1860, page 160. 

Ø 15. Cela parut très drôle, et l'on se sépara. Florent revint, s'acoquina à ce cabinet vitré, dans les silences de Robine, les emportements de Logre, les haines froides de Charvet. Le soir, en rentrant, il ne se couchait pas tout de suite.

ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris,  1873, page 712. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 32. 

 

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