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ABRICOT, substantif masculin.

Publié le 27/09/2015

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ABRICOT, substantif masculin.  

Fruit rond et parfumé, à noyau, à chair jaune-orangé qui se consomme frais ou dans de nombreuses préparations : 

Ø 1. Les plus considérables d'entre les Romains se firent gloire d'avoir de beaux jardins où ils firent cultiver non seulement les fruits anciennement connus, tels que les poires, les pommes, les figues, le raisin, mais encore ceux qui furent apportés de divers pays, savoir : l'abricot d'Arménie, la pêche de Perse, le coing de Sidon, la framboise des vallées du mont Ida, et la cerise, conquête de Lucullus dans le royaume de Pont.

JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante,  1825, page 265. 

Ø 2. C'était elle, c'étaient ses bras, c'était son cou, qui donnaient à ses fruits cette vie amoureuse, cette tiédeur satinée de femme. Sur le banc de vente, à côté, une vieille marchande, une ivrognesse affreuse, n'étalait que des pommes ridées, des poires pendantes comme des seins vides, des abricots cadavéreux, d'un jaune infâme de sorcière. Mais, elle, faisait de son étalage une grande volupté nue.

ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris,  1873, page 823. 

Ø 3. Et surtout, dans les grands plats vermeils ou dans les jarres d'osier, des fruits, des masses de fruits, figues, dattes, pistaches, jujubes, grenades, abricots, énormes grappes de raisin, plus longues que celles qui firent ployer les épaules des fourriers hébreux dans le pays de Chanaan, lourdes pastèques ouvertes en deux, à la chair humide et rose, avec leurs régimes de grains noirs.

PIERRE BENOIT, L'Atlantide,  1919, page 136. 

Ø 4.... voici tous les fruits du verger et la profusion de la corbeille, toutes ces variétés de délices, tout ce qui est né pour fondre, la poire et la pomme dans notre bouche qui réalisent toutes les promesses de la chair, la pêche, l'abricot, la prune profonde, le grapillon aigrelet de la groseille, les raisins bleus et blancs...

PAUL CLAUDEL, Le Poète regarde la croix,  1938, page 239. 

Remarque : Abricot entre dans des phrases où sont associés les fruits cultivés en France : pommes, poires, pêches, raisins (exemple 1, 4) ou les fruits exotiques : figues, dattes, grenades, etc. (exemple 1, 3). 

Les syntagmes rencontrés sont une description du fruit : abricot mûr (Georges-Charles, dit Joris-Karl Huysmans, En route, 1895, page 80); abricot frais (Henri de Montherlant, Les Olympiques, 1924, page 328); abricot sec (André Gide, Journal, 1910, page 291); abricot-pêche (Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature, 1814, page 75); pêche-abricot. Noyau d'abricot (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, page 43); oreillon d'abricot, parfum de l'abricot (Gabrielle Collette, dite Colette, La Maison de Claudine, 1922, page 7). —  Les expressions font état de ses préparations en cuisine ou dans l'industrie alimentaire : confiture d'abricot (Charles Du Bos, Journal, tome 3, 1927, page 160); pâte d'abricot (Claude Farrère, L'Homme qui assassina, 1907, page 83); marmelade d'abricot (Charles Du Bos, Journal, tome 4, 1928, page 12); compote d'abricot (André Gide, Le Retour du Tchad, 1928, page 891); tarte à l'abricot (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 904). 

—  Par métonymie (emploi adjectif invariable), couleur jaune-orangé de l'abricot : 

Ø 5. Et Gilliatt avait entendu cette Parisienne raconter en ces termes ses malheurs : « je suis très ennuyée, je viens de recevoir des gouttes de pluie sur mon chapeau, il est abricot, et c'est une couleur qui ne pardonne pas ».

VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer,  1866, page 123. 

Ø 6. Des maisons multicolores, abricot, citron, cédrat, qui luisent parmi les oliviers, fruits merveilleux, dans le feuillage... La vision italienne est une sensualité; les yeux jouissent des couleurs, comme la langue d'un fruit juteux et parfumé.

ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1444. 

Remarque : 1. On rencontre tunique abricot, chapeau abricot (exemple 5), robe abricot, teint abricot (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 66). 2. Cet emploi est fortement concurrencé par les tournures couleur abricot (ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 1001), couleur de l'abricot (ALBERT T'SERSTEVENS, Itinéraire espagnol, 1933, page 224) ou couleur d'abricot permettant une qualification nuancée : couleur d'abricot mûr, sec (ANDRÉ GIDE, Journal, 1939, page 291), pâle, frais (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 328), la couleur étant toujours sentie comme celle du fruit. 

 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 125. 

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