63 Stephenson me confirma tout ce que Tess avait déjà pigé.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
conscience,
sinonlamémoire etdes traits decaractère ?Mais nous avons encore beaucoup detravail àfaire
avant depouvoir leprouver… pourautant quecesoit possible.
Etc’est d’autant plusdifficile quedans notre
pays, intellectuellement, c’estunsujet tabou.
Onpense quec’est réservé auxscénarios defilms d’horreur et
aux émissions detélévision.
Maisdans denombreuses cultures,laréincarnation n’estpasuntabou.
Ellefait
partie delaculture, delareligion.
Leproblème, iln’existe quechez nous.
Ici…jeveux dire,auxEtats-Unis,
corrigea-t-il, l’airsombre, lesgens nesont pasenclins àprendre ausérieux cegenre d’affirmations, ouà
creuser lesujet.
Siun gosse semet àtenir despropos bizarres, lapremière réactiondesparents consiste àse
dire que çavient deson imagination, qu’ill’avu àla télévision ouailleurs –ou bien ilspensent queleurenfant
est anormal ettentent deledissuader derépéter cegenre de«non-sens ».Dans d’autres cultures, leréflexe
des parents seraitd’encourager l’enfantàleur endire unpeu plus surcequ’il sait, etils se demanderaient s’il
s’agit designaux envoyés parune âme réincarnée.
C’estdanscettedirection qu’ilschercheraient.
Etc’est un
autre problème quej’aiessayé desoulever dansmontravail.
Est-cequecetappétit culturel pourleconcept de
réincarnation signifiequecesgens créent desliens etdes explications quicorroborent leurthéorie, ousont-ils
vraiment entrain derésoudre quelquechosequiabesoin d’êtrerésolu ?
— Ilest étonnant quevous voussoyez accroché silongtemps, luidis-je.
Vutous lesproblèmes quevous
avez dûaffronter.
Il poussa unlong soupir, l’airlugubre.
— C’est dommage, vraiment.Quenous puissions avoirtantdepréjugés, êtresibornés vis-à-vis deceque
je crois êtrelaplus grande question quenous nousposons.
Maisçaatoujours étélecas, enparticulier pource
qui touche aumonde nonphysique.
C’estpourquoi nousensavons sipeu.
Mais, encore unefois, nous en
savions trèspeu, récemment, surlemonde subatomique.
Imaginez,justeuninstant… sinous pouvions le
prouver.
Sinous avions despreuves quelaréincarnation estune réalité, sanslemoindre doute.Cela
changerait tout.Destasdegens lacombattraient, biensûr.Avec amertume.
Aveccolère.
Maisquand ça
rentrerait danslesmœurs, celanous rendrait meilleurs.
Touteslesgrandes révolutions delapensée ontabouti
à cela.
Elles nous ontrendus plushumbles, plushumains, ennous permettant demieux comprendre ceque
nous sommes, oùest notre place dansl’univers.
Copernic nousaguéris del’illusion quenous étions aucentre
de l’univers.
Darwinnousamontré quenous étions untout petit fragment d’unsystème globalfondésur
l’évolution.
Freudadémontré qu’ilya en nous plusquel’ego, quenous subissons desinfluences inconscientes,
et que cela nous incite àessayer demieux nouscomprendre.
Ceserait doncunpas énorme danscesens.
La
mort estleplus grand mystère quenous connaissions.
Etsil’on parvenait àprouver quelaréincarnation existe
vraiment, celapourrait ouvrirlaporte àune nouvelle exploration de…detout.
Je ricanai.
— Mais çan’arrivera pas,hein ?Quelles quesoient lespreuves quevous apporterez, lesgens trouveront
toujours unmoyen deles démolir etd’affirmer quevous voustrompez.
Il haussa lesépaules.
— Ça neveut pasdire que jecesserai d’essayer.
Il regarda lesmurs autour denous.
— En admettant quenous sortions unjour d’ici.
Je décidai delaisser ceproblème ensuspens, etrevins àune question pluspressante àmes yeux :—
Comment Michellea-t-elleréagiquand vousluiavez dit?
— Elle était troublée.
C’esttoujours lecas, quand çane fait pas partie denotre culture.
Maisellen’apas
tardé àl’accepter.
Elleavait l’esprit trèslarge.
Cela nem’étonnait pas.
— Etvous pensez quelecas d’Alex estprobant…
Stephenson n’hésitapas:
— Oui.
Pour moi,c’est uncas particulièrement intéressant.Ils’agit d’une renaissance plusoumoins
immédiate… uneâme quitrouve sonnouveau refugepeudetemps aprèsavoirperdu sonancien hôte.Ilest
né… unpeu moins d’unanaprès lemeurtre deMcKinnon, non?Cela n’arrive passouvent.
Généralement, ily
a un trou, cequi soulève d’ailleurs unautre problème.
— Où vont lesâmes pendant celaps detemps ?
— Exactement.
Nousappelons cela«l’entre-deux »,àdéfaut demieux.
Debout prèsdelaporte, illa fixait desyeux.
Puisilse tourna versmoi.
— Vous croyez quenous sortirons d’icivivants ?
— Je l’ignore.
En fait, non.
Il dut liredans mespensées, carileut l’air découragé.
Ilse mit àrespirer àfond pour retrouver soncalme,
et ilse passa nerveusement lesmains danslescheveux.
— Mais quelle estcette drogue quecepsychopathe recherche?Pourquoi a-t-iltellement enviedemettre
la main dessus ?
J’entendis unfroissement del’autre côtédelaporte, puislebruit d’une clédans laserrure.
Laporte s’ouvrit
en grinçant..
»
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