53 De plus en plus nerveux, Torres attendait que le pharmacien ait fini de fourrager dans les médicaments, derrière le comptoir.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
L’homme
semblaitamical.Comme s’ilvoulait l’aider.
— Je l’ai été, répliqua Torresenfrissonnant.
Pasmaintenant.
Non,plusmaintenant.
L’homme fitquelques pasvers lui,tenant labouteille commeungage depaix.
— Mon frère étaitdans l’armée, fit-il.Ila été tué auKoweït, en1991.
La bouteille étaitmaintenant àquelques centimètres delamain deTorres.
— Tiens.
Boisça.Tuasl’air d’en avoir besoin.
Maisnefais plus demal àpersonne, fiston.
Le regard sansexpression, Torresfixaitlabouteille.
Aubout d’unlongmoment, illa prit.
Ildévissa la
capsule, approcha legoulot deses lèvres.
Mais,aumoment deboire, ilremarqua uneétrange formenoire,
presque aufond delabouteille.
Illa leva vers lalumière etaperçut ungroupe deserpents enchevêtrés quise
tortillaient dansl’eau.
Ilsétaient grotesques, avecdesyeux bulbeux tropgros pour leurcorps, etdes épines
effilées toutlelong dudos.
L’un d’eux venait cogner lebord delabouteille etsifflait enleregardant.
Ils essayaient del’empoisonner.
Ilsferaient n’importe quoipour introduire descréatures danssoncorps,
afin qu’elles lelacèrent del’intérieur.
Il jeta l’eau dans lapièce etpointa sesdeux pistolets surl’homme, quifitnéanmoins unpas dans sa
direction.
—Donne-moi tesarmes, fiston,dit-ild’une voixcalme.
Tudois medonner tesarmes, pourrecevoir l’aide
dont tuas besoin.
Torres savaitquecetype mentait, qu’ilessayait del’abuser.
Ilallait luiprendre sesarmes, puisl’entraîner
dans unecave obscure oùilsledécouperaient enmorceaux pourledévorer.
Etait-cebiencequ’ils faisaient ?
Tout semélangeait danssatête.
Etait-il denouveau dansl’armée, oubien rêvait-il ?Les monstres n’existaient
pas.
Ille savait.
Saufqu’ilyen avait un,là,juste devant lui.Etpas question deprétendre quec’était lefruit de
son imagination.
Ilétait là,avec sesyeux jaunes etses crocs, ille regardait fixement, labave dégoulinant desa
lèvre inférieure, lesserres tendues enavant.
Torres réalisa qu’ildevait sortirdelàavant qu’ilsneledévorent vivant.Lescréatures étaientbeaucoup trop
nombreuses pourqu’illesmette enéchec toutseul, etilétait enfermé là,dans cemagasin, avecelles.
Ilfallait
qu’il s’en aille.
S’ilrestait enfermé aveclescréatures, ellesfiniraient parledévorer, cen’était qu’une question de
temps.
Dehors, aumoins, ilaurait unechance.
Peut-être nevoulaient-elles pasessuyer d’autres pertes.Ille
saurait bientôt, detoute façon.
Il s’écarta dumonstre perfideetse dirigea versunpetit groupe decréatures quifeignaient encored’être
humaines.
Ilsaisit unejeune femme parlecou etlatira vers l’entrée, toutensortant lesclés desapoche.
Il
déverrouilla lesportes sanscesser demaintenir lafemme devantlui.Ilen entrouvrit unedequelques
centimètres etjeta uncoup d’œilverslaplaza.
— Je sors !cria-t-il.
Laissez-moi passer,etj’épargnerai celui-là!
Le centre commercial étaitdésert, saufpour lesdeux créatures quil’attendaient, soixantemètresplusbas,
sur laplaza.
Torres fitun pas enavant.
Ilsentit quelepoids del’otage sedéplaçait, commesielle essayait del’arrêter,
comme sielle voulait l’empêcher d’allerplusloin.Ilregarda lacréature.
Degrands os,tranchants commedes
rasoirs, luidéchiraient lapeau ducou.
Delongues serresjaillirent del’extrémité deses bras.
Soncorps était
couvert deplumes.
Sonvisage sedéformait, unbec aubord dentelé surgitdesachair.
Torres s’écarta decette
créature répugnante, levasonarme etfitfeu.
Ille crut, entout cas.
Ilétait sûrd’avoir pressé ladétente, maisil
n’y était pasparvenu.
Peut-être àcause del’obscurité quiserépandait danssoncrâne.
Il sentit quesesjambes nelesoutenaient plus.
Sous sesbottes, lesol était comme dusable mouvant.
Quandiltomba, ilse demanda s’ilallait enfin
pouvoir dormir.
Je retins monsouffle envoyant Torress’écrouler, surlesimages delacaméra montée surlecasque du
sniper.
Laballe l’avait touché àla tempe, unpeu àl’avant del’oreille droite.Lafemme dontilse faisait un
bouclier, quelques secondes plustôt,était enproie àune crise d’hystérie, maiselleétait vivante.
Ce qui était l’objectif numéroun.
J’ignorais pourquoiTorress’étaitécarté d’elle,mais,cefaisant, ilavait offert ausniper unecible facile.
Etle
sniper n’avait paseulechoix, carilétait évident queTorres s’apprêtait àabattre sonotage.
Torres mort,lesiège étaitfini.Mais celanous faisait unebelle jambe.
Unefoisdeplus, Navarro avait
provoqué unbain desang, etleseul homme quipouvait nousconduire àlui était mort.
Je me demandai pourquoiNavarroavaitdécidé delâcher unancien Marine arméeten plein tripdans un
centre commercial bondé.Maisavec toutceque j’avais apprislesjours précédents, ilétait évident queNavarro
jouissait duchaos etde lamort qu’ilcausait.
Etce n’était sûrement pasterminé..
»
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