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53 De plus en plus nerveux, Torres attendait que le pharmacien ait fini de fourrager dans les médicaments, derrière le comptoir.

Publié le 06/01/2014

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53 De plus en plus nerveux, Torres attendait que le pharmacien ait fini de fourrager dans les médicaments, derrière le comptoir. Il lui avait déjà donné des antidouleur à base de codéine, qui semblaient avoir empiré la ituation. Le pharmacien cherchait maintenant des antibiotiques. Torres fouilla le magasin du regard. Il savait qu'il était beaucoup trop vaste pour qu'il puisse le contrôler longtemps. Il espérait que son unité viendrait à la rescousse avant que les créatures ne le mettent en pièces. Il tait perdu, incapable de décider si les rebelles étaient dirigés par les monstres, ou s'ils étaient une seule et ême chose. Il lui semblait que sa tête allait éclater, et sa peau le démangeait au point qu'il avait envie de 'arracher. La douleur à l'estomac s'était un peu calmée, mais son épaule lui faisait si mal qu'il avait l'impression u'on venait tout juste de lui tirer dessus. Le pharmacien émergea de derrière son comptoir avec une boîte en carton d'où il sortit une plaquette de achets. Il en extirpa deux, qu'il tendit à Torres, sur la paume de sa main. -- C'est la pénicilline la plus forte que nous ayons. Prenez-les. Il n'y a rien de tel contre l'infection. Torres avança la main. A l'instant où ses doigts allaient toucher les cachets, il vit qu'il ne s'agissait pas du out de cela. C'étaient deux insectes, luisants comme des scarabées, dont les pattes dentelées se terminaient ar des crochets bien peu engageants. Ils agitaient leurs longues antennes en tous sens, dans leur effort pour e toucher. Le pharmacien le regardait fixement. -- Ça va vous faire du bien. Croyez-moi. Torres cligna des yeux. Les scarabées étaient toujours là, qui se tortillaient dans la main du pharmacien. Il repoussa brutalement la main de l'homme et s'écarta. -- Tu essaies de les introduire en moi ? hurla-t-il. Pour qu'ils me dévorent de l'intérieur ? Qu'est-ce que tu 'as donné, tout à l'heure ? Son arme pivota vers le visage du pharmacien. -- C'est pour ça que j'ai si mal à l'épaule ? J'en ai déjà à l'intérieur de moi ? Le pharmacien leva les mains, pour le calmer. Torres vit les yeux jaunes, les cornes tordues et pointues, es longs crocs et la peau luisante... Tout ce qui constituait, il le savait, leur véritable apparence. La bête 'avança vers lui... Il appuya sur la détente et vit la tête du monstre exploser, projetant du sang sur les étagères derrière le omptoir.   Un vent de panique se répandait sur le parking. Le pistolero en ignorait la raison. Les envoyés spéciaux s'étaient mis en action et parlaient avec animation devant les caméras, tandis que les flics des divers services allaient et venaient en donnant l'impression d'une urgence absolue. Il se dit qu'il avait dû se passer quelque chose dans le magasin. C'était à la fois bon et mauvais. Bon, parce que ça lui fournissait une diversion qui lui faciliterait la tâche. Mauvais, parce que ça signifiait peut-être que la situation que son patron avait créée de toutes pièces venait d'atteindre son apogée, auquel cas son créneau se efermerait plus vite que prévu. Bon, ce n'était pas vraiment un problème. Il ne lui fallait pas beaucoup de temps. Il reprit sa progression, s'assurant que personne ne l'avait remarqué, dans le désordre des voitures en stationnement. Vingt secondes plus tard, il se trouvait près du 4 × 4 dans lequel il avait vu les agents arriver. A peine vingt de plus, et il repartait d'où il était venu, un léger sourire de satisfaction aux lèvres.   Torres recula en titubant, agitant ses pistolets comme un fou. Des hurlements perçants lui parvenaient de l'autre côté du magasin, lui déchirant le crâne. -- Ne bougez pas ! Restez où vous êtes ! Ne vous approchez pas de moi ! Il avait la gorge sèche et brûlante, maintenant. Il n'avait toujours pas bu. Il avait eu l'intention de le faire en ntrant dans le magasin, et il avait oublié. Il avait l'impression de ne pas pouvoir garder une seule pensée dans sa tête. -- Que quelqu'un m'apporte de l'eau. S'il vous plaît... Personne ne bougea. Pourquoi refusaient-ils de l'écouter ? Il n'était pas déraisonnable. Il avait simplement besoin d'aide. Il voulait que la douleur lancinante dans son épaule cesse enfin. Et les palpitations dans son crâne. Il voulait ne plus avoir l'impression que sa bouche était pleine de sable. Il voulait ne plus transpirer comme s'il se trouvait à Nasiriyah. Incapable de comprendre pourquoi personne ne lui venait en aide, il s'emporta soudain : -- Apportez-moi de l'eau ! Immédiatement ! Il agita ses pistolets pour mieux se faire comprendre. Quelques secondes plus tard, un homme s'approcha de lui. Il devait avoir au moins soixante ans. Il tenait à la main une bouteille d'eau. -- Tu es soldat, fiston ? L'homme semblait amical. Comme s'il voulait l'aider. -- Je l'ai été, répliqua Torres en frissonnant. Pas maintenant. Non, plus maintenant. L'homme fit quelques pas vers lui, tenant la bouteille comme un gage de paix. -- Mon frère était dans l'armée, fit-il. Il a été tué au Koweït, en 1991. La bouteille était maintenant à quelques centimètres de la main de Torres. -- Tiens. Bois ça. Tu as l'air d'en avoir besoin. Mais ne fais plus de mal à personne, fiston. Le regard sans expression, Torres fixait la bouteille. Au bout d'un long moment, il la prit. Il dévissa la apsule, approcha le goulot de ses lèvres. Mais, au moment de boire, il remarqua une étrange forme noire, presque au fond de la bouteille. Il la leva vers la lumière et aperçut un groupe de serpents enchevêtrés qui se tortillaient dans l'eau. Ils étaient grotesques, avec des yeux bulbeux trop gros pour leur corps, et des épines effilées tout le long du dos. L'un d'eux venait cogner le bord de la bouteille et sifflait en le regardant. Ils essayaient de l'empoisonner. Ils feraient n'importe quoi pour introduire des créatures dans son corps, afin qu'elles le lacèrent de l'intérieur. Il jeta l'eau dans la pièce et pointa ses deux pistolets sur l'homme, qui fit néanmoins un pas dans sa direction. -- Donne-moi tes armes, fiston, dit-il d'une voix calme. Tu dois me donner tes armes, pour recevoir l'aide dont tu as besoin. Torres savait que ce type mentait, qu'il essayait de l'abuser. Il allait lui prendre ses armes, puis l'entraîner ans une cave obscure où ils le découperaient en morceaux pour le dévorer. Etait-ce bien ce qu'ils faisaient ? out se mélangeait dans sa tête. Etait-il de nouveau dans l'armée, ou bien rêvait-il ? Les monstres n'existaient as. Il le savait. Sauf qu'il y en avait un, là, juste devant lui. Et pas question de prétendre que c'était le fruit de on imagination. Il était là, avec ses yeux jaunes et ses crocs, il le regardait fixement, la bave dégoulinant de sa èvre inférieure, les serres tendues en avant. Torres réalisa qu'il devait sortir de là avant qu'ils ne le dévorent vivant. Les créatures étaient beaucoup trop ombreuses pour qu'il les mette en échec tout seul, et il était enfermé là, dans ce magasin, avec elles. Il fallait u'il s'en aille. S'il restait enfermé avec les créatures, elles finiraient par le dévorer, ce n'était qu'une question de emps. Dehors, au moins, il aurait une chance. Peut-être ne voulaient-elles pas essuyer d'autres pertes. Il le aurait bientôt, de toute façon. Il s'écarta du monstre perfide et se dirigea vers un petit groupe de créatures qui feignaient encore d'être umaines. Il saisit une jeune femme par le cou et la tira vers l'entrée, tout en sortant les clés de sa poche. Il éverrouilla les portes sans cesser de maintenir la femme devant lui. Il en entrouvrit une de quelques entimètres et jeta un coup d'oeil vers la plaza. -- Je sors ! cria-t-il. Laissez-moi passer, et j'épargnerai celui-là ! Le centre commercial était désert, sauf pour les deux créatures qui l'attendaient, soixante mètres plus bas, ur la plaza. Torres fit un pas en avant. Il sentit que le poids de l'otage se déplaçait, comme si elle essayait de l'arrêter, omme si elle voulait l'empêcher d'aller plus loin. Il regarda la créature. De grands os, tranchants comme des rasoirs, lui déchiraient la peau du cou. De longues serres jaillirent de l'extrémité de ses bras. Son corps était couvert de plumes. Son visage se déformait, un bec au bord dentelé surgit de sa chair. Torres s'écarta de cette créature répugnante, leva son arme et fit feu. Il le crut, en tout cas. Il était sûr d'avoir pressé la détente, mais il n'y était pas parvenu. Peut-être à cause de l'obscurité qui se répandait dans son crâne. Il sentit que ses jambes ne le soutenaient plus. Sous ses bottes, le sol était comme du sable mouvant. Quand il tomba, il se demanda s'il allait enfin pouvoir dormir.   Je retins mon souffle en voyant Torres s'écrouler, sur les images de la caméra montée sur le casque du sniper. La balle l'avait touché à la tempe, un peu à l'avant de l'oreille droite. La femme dont il se faisait un bouclier, quelques secondes plus tôt, était en proie à une crise d'hystérie, mais elle était vivante. Ce qui était l'objectif numéro un. J'ignorais pourquoi Torres s'était écarté d'elle, mais, ce faisant, il avait offert au sniper une cible facile. Et le niper n'avait pas eu le choix, car il était évident que Torres s'apprêtait à abattre son otage. Torres mort, le siège était fini. Mais cela nous faisait une belle jambe. Une fois de plus, Navarro avait provoqué un bain de sang, et le seul homme qui pouvait nous conduire à lui était mort. Je me demandai pourquoi Navarro avait décidé de lâcher un ancien Marine armé et en plein trip dans un centre commercial bondé. Mais avec tout ce que j'avais appris les jours précédents, il était évident que Navarro jouissait du chaos et de la mort qu'il causait. Et ce n'était sûrement pas terminé. 54 Tess n'avait pas bien dormi. Elle était surexcitée et furieuse à la fois, une foule d'émotions luttaient en elle. Pour ne rien arranger, elle avait l'impression d'être une bête en cage, à qui il était interdit de sortir, ne serait-ce que pour un jogging ou une tasse de café à l'extérieur. Elle avait déjà appelé sa mère, et parlé à Hazel et Kim. Elle était passée rapidement sur les événements, avant de leur demander d'avoir l'oeil, tout en s'efforçant de ne pas les alarmer. En pure perte, bien entendu. Ce 'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans une situation délicate - même si, cette fois, elle n'y était pour ien. Julia était au salon avec Alex, et faisait de son mieux pour l'occuper. Elle avait gagné le gros lot en l'inscrivant au Club Penguin sur son ordinateur portable. A en juger par les rires et les exclamations du gamin, il s'en donnait à coeur joie. Tess les avait laissés tous les deux après le petit déjeuner, car elle ressentait le besoin de s'isoler. Elle était au jardin, derrière la maison. Perdue dans ses pensées, elle s'était assise dans l'herbe, adossée au tronc d'un sycomore isolé. Elle était encore secouée par ce que Reilly lui avait raconté, la veille au soir. D'abord, elle avait été orrifiée, quelle que soit la manière d'envisager les choses. Elle y avait réfléchi une bonne partie de la nuit en ssayant de se mettre à sa place, revivant la situation de son point de vue à lui. Elle s'était demandé ce qu'il vait ressenti, et ce qu'elle aurait fait à sa place. Pour arriver à la conclusion qu'elle n'en savait rien. Sinon qu'il tait facile de formuler un jugement inconsidéré quand on est passif et hors du coup. Il en va différemment uand on se trouve sur le terrain, dans le feu de l'action, au milieu des balles qui sifflent, entouré d'hommes éterminés à vous tuer, qu'il faut prendre dans la seconde des décisions où l'éthique et la nécessité ne ointaient jamais dans le même sens. Il ne s'agissait pas d'excuser ses actes. Plutôt d'essayer de comprendre, achant que dans son boulot, dans le genre de situation où l'entraînait son devoir professionnel, il était parfois onfronté à des choix impossibles. Tess se focalisait aussi sur une autre idée. Elle savait que, tôt ou tard, Navarro aurait tué McKinnon. C'était à un argument pro domo, elle ne l'ignorait pas, mais elle y trouvait un certain réconfort. Puis elle se rappela utre chose, qui lui avait un peu remonté le moral sur le moment. A l'issue de leur conversation, tard dans la uit, elle avait demandé à Reilly s'il y avait encore quelque chose qu'il ne lui aurait pas dit. S'il existait d'autres ombes à retardement capables d'ébranler leur univers. Il lui avait juré que non, et elle l'avait cru. Ses pensées dérivèrent vers l'origine de tout ce qui était arrivé, glissèrent vers Alex. Tess repensa au essin, à ce que sa maîtresse lui avait raconté, à ce que le petit garçon avait dit à propos de la plante. Elle entra dans la maison, prit son iPad et le téléphone portable sécurisé que Julia lui avait apporté pour emplacer son iPhone, ainsi que le papier où elle avait gribouillé le numéro que Reilly lui avait donné. Elle etourna dans le jardin. Elle composa le numéro de Berkeley. Une voix enregistrée l'informa qu'elle était au cabinet de Jim Stephenson, que ni le docteur ni son ssistante, Marya, n'étaient disponibles, et l'invita à déposer un message. Ce qu'elle fit, après le bip. -- Bonjour, je m'appelle Tess Chaykin. J'aimerais parler au professeur Stephenson. C'est à propos d'Alex artinez. C'est... il faut absolument que je vous parle. La mère d'Alex est... Elle hésita, incertaine de ce qu'elle pouvait dire, froidement, dans un message téléphonique. -- ... elle est morte, et j'aimerais vous parler, pour savoir ce que nous pouvons faire pour aider Alex endant ces moments difficiles. Elle conclut en demandant qu'on la rappelle, laissa son numéro et remercia. Cet appel la mettait mal à l'aise, sans qu'elle sache pourquoi. Elle pensa à l'autre problème qui la taraudait ce qu'Alex avait dit à la maîtresse, et à elle, à propos de la fleur qu'il avait dessinée. Elle interrogea Google en tapant « Brooks » (le nom qu'Alex avait mentionné), « plante » et « coeur ». Elle btint plus de treize millions d'entrées. Après en avoir passé un paquet en revue sans rien trouver d'utile, elle écida d'essayer autre chose. Elle tapa « Brookes », avec un e. Trente-quatre millions de réponses. Elle fronça les sourcils, revint à la première orthographe et tapa « Brooks », « plante », « fleur », « coeur », médecine », « traitement » et « mort ». Trois cent mille réponses. Elle se mit au travail. Une heure plus tard, elle dénicha quelque chose. Un article d'un site d'informations médicales, à propos d'un nouveau traitement des maladies cardiaques. a compagnie pharmaceutique qui produisait ce médicament venait d'annoncer qu'elle avait suspendu les tests. e produit, synthétisé à partir d'un extrait d'une fleur rare, s'était pourtant révélé riche de promesses. Bien que a sève de la plante fût toxique, on avait identifié plus de vingt alcaloïdes courants contenant cet extrait, et les remiers tests avaient démontré que la drogue concoctée par le labo était un puissant inhibiteur de l'absorption u cholestérol. Ces premiers tests avaient fait s'envoler l'action en Bourse de la compagnie. Sauf que, deux ans près le début de la phase de test, tout était allé de travers. Plusieurs cobayes avaient développé des troubles

« L’homme semblaitamical.Comme s’ilvoulait l’aider. — Je l’ai été, répliqua Torresenfrissonnant.

Pasmaintenant.

Non,plusmaintenant. L’homme fitquelques pasvers lui,tenant labouteille commeungage depaix. — Mon frère étaitdans l’armée, fit-il.Ila été tué auKoweït, en1991. La bouteille étaitmaintenant àquelques centimètres delamain deTorres. — Tiens.

Boisça.Tuasl’air d’en avoir besoin.

Maisnefais plus demal àpersonne, fiston. Le regard sansexpression, Torresfixaitlabouteille.

Aubout d’unlongmoment, illa prit.

Ildévissa la capsule, approcha legoulot deses lèvres.

Mais,aumoment deboire, ilremarqua uneétrange formenoire, presque aufond delabouteille.

Illa leva vers lalumière etaperçut ungroupe deserpents enchevêtrés quise tortillaient dansl’eau.

Ilsétaient grotesques, avecdesyeux bulbeux tropgros pour leurcorps, etdes épines effilées toutlelong dudos.

L’un d’eux venait cogner lebord delabouteille etsifflait enleregardant. Ils essayaient del’empoisonner.

Ilsferaient n’importe quoipour introduire descréatures danssoncorps, afin qu’elles lelacèrent del’intérieur. Il jeta l’eau dans lapièce etpointa sesdeux pistolets surl’homme, quifitnéanmoins unpas dans sa direction.

—Donne-moi tesarmes, fiston,dit-ild’une voixcalme.

Tudois medonner tesarmes, pourrecevoir l’aide dont tuas besoin. Torres savaitquecetype mentait, qu’ilessayait del’abuser.

Ilallait luiprendre sesarmes, puisl’entraîner dans unecave obscure oùilsledécouperaient enmorceaux pourledévorer.

Etait-cebiencequ’ils faisaient ? Tout semélangeait danssatête.

Etait-il denouveau dansl’armée, oubien rêvait-il ?Les monstres n’existaient pas.

Ille savait.

Saufqu’ilyen avait un,là,juste devant lui.Etpas question deprétendre quec’était lefruit de son imagination.

Ilétait là,avec sesyeux jaunes etses crocs, ille regardait fixement, labave dégoulinant desa lèvre inférieure, lesserres tendues enavant. Torres réalisa qu’ildevait sortirdelàavant qu’ilsneledévorent vivant.Lescréatures étaientbeaucoup trop nombreuses pourqu’illesmette enéchec toutseul, etilétait enfermé là,dans cemagasin, avecelles.

Ilfallait qu’il s’en aille.

S’ilrestait enfermé aveclescréatures, ellesfiniraient parledévorer, cen’était qu’une question de temps.

Dehors, aumoins, ilaurait unechance.

Peut-être nevoulaient-elles pasessuyer d’autres pertes.Ille saurait bientôt, detoute façon. Il s’écarta dumonstre perfideetse dirigea versunpetit groupe decréatures quifeignaient encored’être humaines.

Ilsaisit unejeune femme parlecou etlatira vers l’entrée, toutensortant lesclés desapoche.

Il déverrouilla lesportes sanscesser demaintenir lafemme devantlui.Ilen entrouvrit unedequelques centimètres etjeta uncoup d’œilverslaplaza. — Je sors !cria-t-il.

Laissez-moi passer,etj’épargnerai celui-là! Le centre commercial étaitdésert, saufpour lesdeux créatures quil’attendaient, soixantemètresplusbas, sur laplaza. Torres fitun pas enavant.

Ilsentit quelepoids del’otage sedéplaçait, commesielle essayait del’arrêter, comme sielle voulait l’empêcher d’allerplusloin.Ilregarda lacréature.

Degrands os,tranchants commedes rasoirs, luidéchiraient lapeau ducou.

Delongues serresjaillirent del’extrémité deses bras.

Soncorps était couvert deplumes.

Sonvisage sedéformait, unbec aubord dentelé surgitdesachair.

Torres s’écarta decette créature répugnante, levasonarme etfitfeu.

Ille crut, entout cas.

Ilétait sûrd’avoir pressé ladétente, maisil n’y était pasparvenu.

Peut-être àcause del’obscurité quiserépandait danssoncrâne. Il sentit quesesjambes nelesoutenaient plus. Sous sesbottes, lesol était comme dusable mouvant.

Quandiltomba, ilse demanda s’ilallait enfin pouvoir dormir.   Je retins monsouffle envoyant Torress’écrouler, surlesimages delacaméra montée surlecasque du sniper.

Laballe l’avait touché àla tempe, unpeu àl’avant del’oreille droite.Lafemme dontilse faisait un bouclier, quelques secondes plustôt,était enproie àune crise d’hystérie, maiselleétait vivante. Ce qui était l’objectif numéroun. J’ignorais pourquoiTorress’étaitécarté d’elle,mais,cefaisant, ilavait offert ausniper unecible facile.

Etle sniper n’avait paseulechoix, carilétait évident queTorres s’apprêtait àabattre sonotage. Torres mort,lesiège étaitfini.Mais celanous faisait unebelle jambe.

Unefoisdeplus, Navarro avait provoqué unbain desang, etleseul homme quipouvait nousconduire àlui était mort. Je me demandai pourquoiNavarroavaitdécidé delâcher unancien Marine arméeten plein tripdans un centre commercial bondé.Maisavec toutceque j’avais apprislesjours précédents, ilétait évident queNavarro jouissait duchaos etde lamort qu’ilcausait.

Etce n’était sûrement pasterminé.. »

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