43 Ils avaient pris de l'avance, mais le mouchard envoyait ses signaux sans interruption.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
en
prenant appuisurlaparoi depierre.
Unefoisarrivé àla hauteur delagrille, elleluiparut pluspetite.
La faible luminosité legênait, maisilparvint àétudier deprès lesbarreaux etlesystème defermeture.
La
grille portait desgonds etun loquet sirouillé qu’illefitsauter sanspeine.
Puisilse glissa dansleconduit.
Le temps passait, Marioncommença às’inquiéter.
Yvanneréapparaissait pas.Elles’arma decourage et
descendit àson tour.
— Yvan ? appela-t-elle àvoix basse.
— Je suislà,au fond.
— C’est troprisqué.
— On estbien plusensécurité iciqu’à l’extérieur, crois-moi.
Yvan laguida enagitant sontéléphone quiluiservait d’éclairage d’appoint.Bienqu’illuifaille
quasiment ramperdansceboyau, ellefutbientôt àson côté.
— Autrefois, murmuraYvan,lesgens seservaient despuits pourcacher leurargent etdes
provisions encas detroubles oudurant lesguerres.
Trèssouvent, cesgaleries intérieures conduisent à
une salle secrète.
— Mais cetunnel m’atout l’aird’un cul-de-sac.
— Pas sûr.Ilfaut inspecter lesparois, chercher unemarque, unrepère.
Tuprends dececôté, moi,
de l’autre.
Ondoit sentir quelque choseautoucher.
En dépit delarépulsion queluiinspiraient cessouterrains, Marionpassalamain surlemur suintant
d’humidité.
Chacunavançait lentement àtâtons etbaladait lalumière deson téléphone dehaut enbas.
— Ça vaprendre untemps fou,chuchota Marion.
— J’ai quelque choseici.
Yvan frottalapierre.
— On diraitunesculpture.
C’estça,etpas n’importe laquelle,fitYvan endégageant unequeue en
8.
— Une salamandre ! s’exclamaMarion.
— Il fautdéplacer cettepierre… etses voisines.
Ils grattèrent lepourtour aussiprofondément quepossible.
Yvanagrippa solidement lebloc et
commença àle faire bouger d’uncôtéetde l’autre.
Ilparvint àl’extirper aprèsplusieurs tentatives.
Ils
ôtèrent plusfacilement lesmoellons adjacents, surunmètre delarge.
Assez pourpénétrer dansune
nouvelle galerie,aussiexiguë maisplusprofonde quecelle qu’ils venaient dequitter.
— Elle s’oriente versl’église, constata Yvan.
Ils s’avancèrent prudemmentàquatre pattesdansleconduit.
L’humidité sefitplus rare, laissant
place àun airplus secquisentait lapoussière etlerenfermé.
Marionpassait sesmains dansses
cheveux pourdégager leslambeaux detoiles d’araignée quivenaient s’yaccrocher.
Yvanouvrait le
chemin.
— Ilfaitglacial ici,fitMarion.
— La température nedoit pas dépasser douzedegrés.
Marion avaitl’impression devivre lescauchemars deson enfance.
Toutétaitfroid, sanscouleur,
morbide, uneambiance decaveau.
Aprèsunevingtaine demètres, Yvanrencontra denouveau une
grille, identique àla précédente.
Ilmit lamain entre lesbarreaux etfitjouer leloquet.
Aprèss’êtreouvert
le passage, iltenta deregarder cequi l’attendait.
Maislalueur deson téléphone étaittropfaible pour
distinguer cequ’il avait devant lui.Ilallongea lebras.
Unvide.
Ilessaya del’éclairer, discernalesol en
contrebas.
— On peutdescendre, ily a deux mètres toutauplus.
Sa voix nedéclenchait aucunécho,comme siles murs absorbaient lesbruits.
Aumême instant, lacorde quicourait surlamargelle etlelong desparois dupuits semit àvibrer,
puis àgrincer sousunecharge deplus dequatre-vingts kilos.Desmains auxlarges paumes l’enserraient
avec force.
Yvan aidaMarion àse laisser glisserjusqu’au sol.Undallage résonna sousleurs pieds.
— Où sommes-nous ? Sousl’église ? demanda Marion.
— Mieux queça,dans ledépôt royal !
Il promena lalueur bleutée autourd’eux.Ilyavait làdes meubles amoncelés dansl’ombre.
Des
coffres dedimensions phénoménales, descadres, etmême descages deverre.
Àl’intérieur reposaient
des livres etdes cylindres deparchemin.
— Ils avaient toutprévu pourlaconservation, Yvan.Cescoffres sontassez grands pourcontenir
des tableaux.
Lesparois doivent êtretapissées deplomb.
— Et leverre aprotégé lesincunables.
L’un etl’autre commençaient àexplorer l’endroit, butantçàetlàsur des objets gisant ausol.
Yvan
dressait déjàdans satête unpremier inventaire.
Ilsavaient souslesyeux uneréserve àfaire pâlirles
conservateurs desplus grands musées dumonde.
Toutàleur découverte, ilsne prêtèrent pasattention
aux bruits provenant delagalerie.
Unemasse yrampait dansl’obscurité, aimantéeparl’odeur delachair.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Corydon, Corydon, quae te dementia cepit ! Corydon, Corydon, quelle folie t'a donc pris !
- dissertation Gargantua: le savoir est-il pris au sérieux dans Gargantua ?
- Francis Ponge (1899-1988) Le Parti pris des choses (1942) L’Huître
- analyse parti pris des choses de Ponge
- PARTI PRIS DES CHOSES (Le). Francis Ponge