41 Il avait dû s'endormir.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Jane
avaitpénétré àson tour dans legarage.
L’instant d’après,unbruit sourd résonna, suivi
d’autres, confusetde plus enplus faibles.
Marionseraidit, auxaguets, puiss’empara del’enveloppe et
sortit lapetite bombe lacrymogène qu’ellegardait danssonsacpour sedéfendre.
Au-dessous d’elle,Eddyavaitregagné sacachette, telun loir niché dansungrenier etqui vient de
capturer saproie.
Àses pieds, lecorps deJane étaitsecoué detremblements, maissonesprit avaitdéjà
quitté cemonde.
— Fallait pastemettre dansmespattes, lavieille, souffla Eddydubout deslèvres.
Avec prudence, Mariondescendit l’escalier.Soncœur battait àse rompre, sifort qu’il l’empêchait
d’être àl’écoute autantqu’elle l’aurait voulu.Seuleaumilieu despalans etdes chaînes quipendaient du
plafond tellesdeslianes d’acier prêtesàl’enserrer, lajeune fillebrandissait sapetite armedéfensive,
dérisoire, etprogressait àpas comptés.
Eddyrespirait lentement, sansbruit, tapidans lafosse àvidange,
sous lesplanches qu’ilavait remises enplace au-dessus desatête.
Lecadavre deJane étaitcoincé près
de lui, tassé dansunangle.
Marion traversa l’atelier,lecou rentré, lesmuscles tendus.Ellenes’était
jamais sentiesivulnérable.
Lalumière dujour n’était pourtant pasloin.
Lasavoir siproche, simagnifiquement offerte,donnait àEddy dessuées.
Laconsommer, là,sur-le-
champ.
Ilserra lesmâchoires.
Attendre.Pasencore.
Bientôt… Ilavait informé lepatron delaproposition
d’Yvan.
Çasentait lecoup fourré maissonemployeur n’étaitpasdumême avis.Ilstouchaient aubut, on
devait accepter leursconditions.
Ilsuffirait deles tenir enlaisse.
Eddyavaitronchonné, pourlaforme.
Le
patron voulait enfinir.
Luiaussi.
Enretrouvant l’airlibre, Marion inspiraàpleins poumons.
L’impasse luiparut moins effrayante que
la caverne dontellesortait.
Dessilhouettes tenaientlemur, devant elle.Trois jeunes.
L’und’eux lasiffla.
— Hé, toi !T’aurais pasune clope ?
Elle toisa legarçon quil’interpellait etpoursuivit sonchemin sansriendire.
Illa rattrapa parlebras.
— Tu pourrais aumoins répondre ! Ont’apas appris lapolitesse ?
— Écoute, c’estpaslejour, vraiment pas,alors laisse tomber, OK ?
Elle avait remis sabombe danssonsac, mais leton desavoix témoignait desadétermination àne
pas selaisser intimider.
Lejeune n’insista pas.
— T’as vucomme ellet’amis unvent ! Tropcanon pourtoi,mec.
— Elle méritepasunbeau gosse comme moi,c’est tout.
Le plus grand destrois commença às’agripper àla gouttière dugarage.
Ils’y balança pour
fanfaronner.
— Eh ! Blaireau, situ tegaufres, comptepassurmoi pour teramener.
T’esvraiment tropnase.
Les grincements delagouttière résonnèrent danslegarage.
Dérangé, Eddys’éclipsa parl’arrière
du bâtiment etrejoignit savoiture, qu’ilavait garée àl’entrée del’impasse.
Devantlegarage, l’acrobate
s’était hissésurunmur declôture etmettait sescopains audéfi delesuivre.
Lesdeux autres
échangèrent unregard entendu.
— OK, ilveut jouer, onvapas lerater.
Marion s’étaitengouffrée danslemétro.
Trouvant uneplace assise, elles’yrencogna, l’enveloppe
serrée contresapoitrine.
Elledescendit avantsastation.
Elleregagnerait l’appartement plustard.
Elle
n’avait nil’envie nilaforce derépondre auxquestions deJane nide feindre ladésinvolture.
Sedirigeant
vers uncafé, elles’installa enterrasse etcommanda unevodka.
Elleavait besoin d’unalcool fort.Elle
n’avait paseuletemps d’acheter sadose.
Pasuneligne depuis cinqjours.
Elletenait, ellenesavait pas
comment.
Leserveur déposaleverre surlatable.
Ellebutune gorgée, puisouvrit lepli etcommença sa
lecture.
Elleserait courte.
Yvanavaitarraché unefeuille debloc-notes etjeté dessus desbouts de
phrases enrapport aveclechâteau deVillers-Cotterêts.
Nesachant pascomment interpréter ce
brouillon, Marionychercha unmessage.
Envain.
Aumoins Yvanétait-il encore capable demanier un
stylo etd’aligner deséléments deréflexion.
*
De retour danslelocal, Eddyordonna àYvan des’allonger facecontre terreetlui banda lesyeux.
À
genoux surson dos, illui écrasait lesreins.
Yvanendura sansriendire, attendant lasuite.
Eddyouvrit le
placard oùilrangeait sonmatériel photoeten sortit unepetite boîte.
Celle-ci contenait unearme de
poing, unSig-Sauer.
Eddyremplit lechargeur dequinze ballescalibre 9millimètres.
— On vaaller faire unpetit tour, annonça-t-il àson prisonnier.
Yvan sentit dessueurs froidesluicouler dansledos.
Cetype étaitcapable del’exécuter.
Ilpensa à
la mort.
Toutdéfilait enaccéléré danssatête.
Lesannées passées avecLise, safille chérie, leur
départ… Ilpensa àMarion, àtout cequ’il n’avait puluidire.
Eddy luiretirait déjàlebandeau.
Tenter quelque chose,n’importe quoi.
— Villers-Cotterêts, cen’est peut-être passiéloigné, ditYvan..
»
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