30 À l'aube, sous un ciel laiteux qui n'avait pas encore dissipé les ombres de la nuit, Raymond avait quitté le trou à rats où il s'était réfugié la veille au soir.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
31
Au SRPJ deVersailles, lesbureaux delabrigade ducommandant Morelétaient restéséclairés
toute lanuit.
Chacun préparait sonéquipement, setenant prêtàintervenir.
Lespremières investigations
avaient donnédesrésultats.
L’enquête progressait.
Unappel reçuuneheure plustôtavait précipité les
événements.
L’individurecherché avaitétévudans leXX e
arrondissement deParis audébut dela
matinée.
Letémoin, unconcierge connudesservices, étaitdigne defoi.
Deux véhicules banalisés
quittèrent leparking del’immeuble.
Ilscueilleraient lebonhomme endouceur.
Direction portede
Montreuil.
Depuislaveille, lesjournaux téléetradios avaient donnélesignalement dufugitif.
Sonportrait-
robot avaitétéaffiché danslescommissariats deParis etde laproche banlieue.
Nerestait qu’à
l’interpeller d’aprèslerenseignement fournipartéléphone, renseignement corroborépardes policiers qui
étaient entrain deboucler lesecteur.
Unelégère brume voilaitlesabords dubois deVincennes.
Letrafic devenait plusdense.
Morelfit
mettre legyrophare enaction.
Àl’approche d’uncarrefour, l’undes véhicules bifurquasursadroite.
La
première équipepartaitsécuriser l’undes accès, tandisquel’autre fonçait surlelieu d’intervention.
La
voiture danslaquelle setrouvait Morelvintsegarer sansbruitdevant unepalissade dechantier.
Troisde
ses occupants descendirent.
Leportail étaitentrouvert.
Moreletses équipiers sortirentleursarmes et
s’approchèrent dubaraquement –en fait uncontainer posésurpalettes danslequel Raymond ronflait
tout sonsoûl.
Lestravaux étaientinterrompus etles ouvriers partis.Unvrai petit nidd’amour qu’onlui
avait dégotté.
Leclochard, unefoisempoché sonsalaire, n’avaiteuqu’une hâte :faireleplein de
carburant ets’en aller roupiller unbon coup.
— Police ! Pasdegeste brusque ! Dégagezvosmains, doucement !
Une lumière aveuglante tiraRaymond deses rêves.
Ilremua unbras sous lacouverture, ensigne
de reddition.
— Raymond Foulonneau, c’estbienvous ?
Une main l’avait empoigné parlecol etletraînait horsdesacouche.
— C’est moi,ouais.
— Habillez-vous, s’ilvous plaît.
Vous allezdevoir noussuivre, déclara undes officiers enregardant
sa montre.
Habillé, ill’était déjà.Ilse leva, segratta departout, etconsidéra d’unœilmorne legradé qui
donnait lesordres.
— Vous savezpourquoi noussommes là ?
— Tout c’quej’sais, c’estqu’on vientm’emmerder chezmoi.Mais c’estvotre spécialité ça,
emmerder lemonde.
*
Un brouillard épaiss’accrochait ausol etnoyait lacampagne.
— Tu tiensvraiment àfaire cette halte ? Onn’yvoit goutte, ditMarion.
— Ça meparaît judicieux.
Nelaissons riendecôté, répondit Yvan.
Le GPS indiquait leurpoint depassage àmoins desept kilomètres : surleplan établi laveille par
Yvan, lepoint médian entrelechâteau deFontainebleau etlabasilique Saint-Remi deReims sesituait
près ducimetière deSaint-Barthélemy, unpetit village deSeine-et-Marne.
« Sortieimminente », fitla voix
du GPS.
Marion roulaitavecprudence, lesroutes devenaient étroites.Yvanl’avait laissée dormirquatre
heures avantdel’appeler.
Luisortait d’unenuitblanche.
L’heuren’étaient pasaux effusions.
Lapurée de
pois qu’ils traversaient semblaittoutengloutir.
MarionetYvan suivaient letracé lumineux delaroute sur
l’écran duGPS.
Deux kilomètres enarrière, Eddysurveillait luiaussi unécran ducoin del’œil, attentif àne pas
perdre lepoint quis’ydéplaçait.
Ilavait prisgarde àne pas trop sefaire distancer, lesconditions météo
pouvant altérerlebon fonctionnement dusystème degéolocalisation.
Yvan poussa lagrille d’entrée ducimetière.
Lescharnières, biengraissées, nelaissèrent pas
échapper degrincement.
— Il meparaît plusgrand quejene l’imaginais, ditYvan.
Jecommence parlesallées dedroite.
— OK, jeprends cellesdegauche.
— On nedevrait pasavoir tropdedifficultés àrepérer lastèle quinous intéresse.
L’entourage de
Louis XV devaitavoirdroitàd’imposants monumentsfunéraires.
Chacun deleur côté, ilsremontèrent lesallées, détaillant lescrucifix etles tombes quisortaient de
la brume.
Desnoms, desdates, desvases vides, desplaques demarbre descellées.
Unbruit sourd, suivi
d’un souffle, fenditl’air.Marion s’immobilisa.
— Yvan ? chuchota-t-elle encherchant duregard sursagauche.
— Marion ? Tuasdécouvert quelquechose ?interrogea Yvansursadroite.
— Non, non,rienpour lemoment, répondit-elle unpeu désorientée.
Une fraîcheur humides’immisça souslesmanches desaveste.
Ellefrissonna etregagna l’allée
centrale.
Ellelâcha uncride surprise quandlasilhouette d’Yvansedécoupa àun mètre d’elle, surgissant.
»
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