19 Les indications de Villaverde étaient de première et je ne tardai pas à arriver au vaste terminal maritime, où je repérai aussitôt la grille de l'entrepôt sous douane.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
relevai
lecran desûreté avantderemettre lepistolet danssonholster.
Puisjeme mis enmouvement.
A petits pas,j’approchai ducoin del’entrepôt enveillant àce qu’on nepuisse pasmerepérer delarue.
Des herbes hautespoussant àla base dugrillage fournissaient unsemblant decouvert.
J’avaisvules deux
gars s’arrêter del’autre côtédelachaussée, maiscen’était pasunendroit oùonpouvait segarer etils ne
devaient probablement plusyêtre.
Je passai latête pour regarder.
Je mis une oudeux secondes àles repérer, garéssurlepetit parking d’unmagasin d’approvisionnement
pour bateau, presque enface demoi.
Lesemplacements étaientlégèrement enbiais, comme desarêtes de
poisson, etlavoiture marron avaitl’avant tournéverslacabine deTerry, cequi signifiait quejedevais prendre
du champ avantd’escalader legrillage sije ne voulais paslefaire quasiment souslenez demes bonshommes.
Un deuxième entrepôtsetrouvait derrière celuicontre lequelj’étaisplaqué.
Longeant lemur, jem’éloignai
de larue puis couvris ausprint, pliéendeux, ladistance séparant lesdeux bâtiments.
Jecontinuai àcourir
jusqu’au boutdel’autre entrepôt, jetaiuncoup d’œilprudent, tournailecoin etm’approchai dugrillage.
Là,je
m’accroupis.
J’estimaiavoirmisune trentaine demètres entreeuxetmoi.
Cela suffirait.
Lorsqu’un camionpassadehors, jerampai jusqu’à laclôture, tiraidessus pouréprouver sarigidité.
C’était
du solide etles losanges formésparlesfilsmétalliques croisésétaientjusteassez larges pouraccueillir la
pointe demes chaussures.
Jerestai allongé dansl’herbe, attendant lepassage d’unautre camion, quandse
présenta quelquechosedemieux encore :un long semi-remorque àseize roues sortitdel’entrepôt sous
douane.
Ilne pouvait manquer deretenir l’attention desdeux types etjeme raidis, prêtàm’élancer.
Lorsquele
gros culpassa engrondant, jesautai surlegrillage, grimpaienquatre mouvements, basculaidel’autre côté,
heurtai durement letrottoir demes jambes fléchies, filaimemettre àcouvert derrière lesemi-remorque
avançant lentement ettraversai larue dans sonsillage poussiéreux.
Je me planquai derrièreunevoiture garéeàune douzaine d’emplacements delaberline marron, reprisma
respiration avantderisquer uncoup d’œil.
J’aperçus deprofil letype assis surlesiège passager.
Ilregardait
droit devant lui,endirection del’entrée.
Browning àla main, jepassai d’unevoiture àl’autre parbonds furtifs.
Je m’efforçais deréduire lerisque deme faire repérer enfaisant coïncider mesmouvements aveclepassage
d’autres camions.
Je m’arrêtai quandjefus àcinq voitures destypes etque jepus parfaitement voirlepassager delaberline
marron.
Ilavait lecrâne rasé,avecunesorte deflamme tatouée surlecôté, au-dessus del’oreille, etdes
lunettes àmonture métallique.
Ilfumait ensilence, lecoude appuyé aurebord delafenêtre, leregard rivéà
l’entrée del’entrepôt.
Jelereconnus, mêmesi,àl’hôtel, unecasquette dissimulait sontatouage.
C’étaitundes
trois gusquiétaient montés parl’ascenseur, celuiquej’avais percuté danslehall.
Je ne parvenais pasàdistinguer levisage del’autre.
J’avançai denouveau, toutlecorps enalerte.
Monbrasarmé tendu devant moi,jeme glissai derrière la
voiture laplus proche delaleur.
Unemplacement videséparait lesdeux véhicules.
Jem’accroupis, prisdeux
profondes inspirations etquand unautre camion passajefis rapidement letour del’arrière delavoiture, longeai
le flanc côtépassager etbraquai lecanon demon arme àun mètre delajoue del’homme àla torche.
— Les mains enl’air, quejepuisse lesvoir, ordonnai-je.
Touslesdeux.
Ils sursautèrent, setournèrent versmoi, l’expression indéchiffrable derrièreleslunettes noires.
— Allez, onsedépêche.
Pour bienmefaire comprendre, jefis pivoter monBrowning verslagauche, àquelques centimètres du
crâne delaTorche, ettirai dans lalunette arrière.
Ellesebrisa, projetant sureux deséclats deverre.
Je ramenai aussitôtlecanon surlatête delaTorche.
— Ça va, çava, marmonna-t-il enlevant lesmains.
Je perçus unautre mouvement danslavoiture quandlechauffeur setourna, levisage crispédecolère, vis
sa main droite tendue verslacrosse d’unflingue fourrésoussaceinture.
Jefisfeu, ànouveau.
Il poussa uncri, yajouta un«Putaaain !» de belle facture, portalamain gauche autrou quemaballe avait
fait dans sonépaule etse mit àgeindre.
— T’es fêlé, mec?couina laTorche, leregard faisant lanavette entresoncopain gémissant etmoi.
— Possible, répliquai-je.
Descends,maintenant.
La portière s’ouvritetlaTorche sortit,lentement, lesbras enl’air.
Ilportait uncoupe-vent noirsuruntee-
shirt sombre, unjean baggy etde grosses chaussures dechantier.
Impossible dedire s’ilétait armé ounon.
— Tu asun flingue ?lui demandai-je, mebaissant unpeu pour garder àl’œil legars assis derrière le
volant.
—Ouais, grogna laTorche.
Etuideceinture.
— Avec deuxdoigts.
Doucement.
Ettuledéposes gentiment parterre…
Après unhochement detête réticent, iltira deson holster unautomatique, leposa prèsdeses pieds.
— Maintenant, tulepousses souslavoiture.
Il s’exécuta.
— Les deux mains surletoit etles jambes écartées, luienjoignis-je avantdeme tourner verslechauffeur :
Toi, dehors..
»
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