16 La Renaissance Questions sur une période Trois rois, Charles VIII, son cousin Louis XII puis François Ier - gendre de Louis - embarquent donc le pays dans leurs rêves transalpins.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
après
eux,feront carrière souslaprotection desprinces italiensoudupontife romain, etquelle époque etquel
pays peuvent setarguer d’enavoir enfanté autant ? DitesFlorence, situez-vous àpeu près entre 1450 et 1550et
soyez éblouis parlamoisson quevous allezfaire, encomptant simplement ceuxquiyont vécu, ouaumoins yont
travaillé untemps : Botticelli yest né(en 1445), lesculpteur Donatello yest mort (1466) etquand unjeune peintre
nommé Raphaël, venudesapetite villed’Urbino, ypasse, c’estpour yrecevoir desleçons d’unMichel-Ange (1475-
1564) oud’un Léonard deVinci (1452-1519).
Onpeut endire autant deRome, deVenise, deMilan.
Tout change àl’époque grâceàce foisonnement.
Jusque-là,l’artisteétaitunmodeste artisan.L’Italieenfait un
être àpart quel’oncélèbre.
Michel-Ange auradroit àdes funérailles d’empereur.
En outre, le trecento et
le quattrocento italiens
–c’est-à-dire les années
treizecents ,
et les années
quatorze cents ,
soit les xive
et xve
siècles –sont aucentre dugrand mouvement deredécouverte de
l’Antiquité quibouleverse lesrepères culturels.
LesByzantins, chassésd’Orient parlaconquête deleur vieil empire
par lesTurcs, apportent aveceuxdesmanuscrits grecsquel’onredécouvre.
Onréapprend cettelangue qu’onne
parlait plus.Lesérudits plongent dansdestextes eton les appellera pourcelades humanistes –
du latin humanus ,
instruit, cultivé.Pournous, lemot aun autre sens,qu’ilapris unpeu plus tard : l’humaniste estcelui
qui croit enl’homme.
LaRenaissance nousaappris avecquelnaturel onpouvait passerd’unsensàl’autre : cesont
bien cesérudits plongés danslesGrecs etles Latins quiont redonné foienl’espèce humaine.
Lespapes engagent à
Rome degros travaux derénovation deleur ville etde leurs palais et,grâce auxexcavations, ressortentdes
profondeurs delaterre desstatues incroyables dontl’esthétique éblouit.Enredécouvrant lesmerveilles antiques,
on envient àdétester les« âges obscurs » dontonsort, cemonde gothique quisoudain sentlesombre, l’humide,
le vieux.
Humanisme
etcontradictions Oui,
tout doitêtre neuf, soudain, ettant d’autres découvertes, danstantd’autres endroits d’Europe, poussent
elles aussi auchangement.
Danslesannées 1440, àMayence, uncertain Gutenberg amis aupoint lecaractère
mobile quisert àreproduire deslivres quel’usage dupapier chiffon rendpeuchers.
Enréalité, l’imprimerie etle
papier sontdesinventions chinoises,commetantd’autres.
Peuimporte : cette« ré-invention » bouleversela
diffusion delaconnaissance enOccident, etravit leslettrés dutemps, ceshumanistes dontonvient deparler.
En 1492, comme chacuns’ensouvient, uncertain Christophe Colomb,aventurier génoisauservice d’Isabelle, reine
de Castille, prendlamer dans l’espoir detrouver unenouvelle routemaritime verslesIndes et,sans jamais s’en
rendre compte, trouvemieux : unNouveau Mondequibouleverse lesreprésentations delaterre quesefaisait
l’Ancien.
Bientôt, danslesannées 1520,unpetit moine allemand, Luther,vaprovoquer unschisme quiébranlera la
forteresse catholique déjàtrèslézardée etpoussera lavieille religion chrétienne àentamer enfinsaréforme.
Tant d’innovations enthousiasment, biendesesprits dutemps nourrissent degrandes espérances.
Pourtémoigner
du climat mental del’époque, l’historienne JanineGarrisson 1
cite enexemple laleçon inaugurale auCollège de
France prononcée en1534 parBarthélemy Latomus,unami dugrand Érasme : « Tousnousespérons voiràbref
délai […]unâge nouveau, laconcorde entrelesnations, l’ordredanslesÉtats, l’apaisement religieux,enun mot la
félicité d’unevieheureuse etl’afflux detoutes lesprospérités. » Voilàcedont onrêve, audébut duxvie
siècle.
On
ne nous ditpas combien detemps ilfallut pourdéchanter.
C’est leproblème.
Danstouslesmanuels, laRenaissance esttoujours présentée commeonvient delefaire : on
parle del’efflorescence culturelleitalienne,onénumère lesbouleversements techniqueseton débouche surles
grandes espérances qu’ilsontouvertes.
Leseul mot deRenaissance n’est-ilpasbeau comme leprintemps, nefait-il
pas venir desimages derêve, lestoiles deBotticelli, lesinventions génialesdeLéonard deVinci, lesfastes des
cours princières, labeauté deschâteaux delaLoire ? Ilne faut pasaller bienloindans lemême manuel pour
tomber duhaut deceparadis dansl’enfer desdésillusions.
Danstousleslivres –comme danslenôtre, nousle
verrons bientôt–,les chapitres quisuivent neparlent plusqued’horreurs : lesinterminables conflitsentre
François I er
etCharles Quint,lesmonstrueuses guerresdeReligion, l’écrasement desAmériques souslacupidité
des conquistadors.
Personnen’auraitl’idéedetaire cesmoments effroyables del’histoire, évidemment.
Ilest
frappant quesipeu cherchent àfaire lelien entre euxetles grands moments deraffinement dontilsont dûparler
quatre pagesauparavant.
Yen a-t-il unàfaire ? Etlequel ? Jene sais trop.
Après tout,c’estlefait detoutes les
périodes qued’allier uneface sombre àune face claire.
Quelmoment del’histoire dumonde échappe àcette
dichotomie ? Ilen est peu, toutefois, oùleblanc etlenoir sont aussi liés,oùcette contradiction semarque aussi
nettement.
Génocide
indienetguerres deReligion.
»
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