Yang Kien régna de 589 à 604 De Yang Kien, également appelé Wen-ti de son titre posthume, ou Kao-tsou de son nom de temple, les historiographes chinois disent plus de mal que de bien.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
Plus tard, manifestant cette tendance au syncrétisme qui se répand lors de la fusion des
deux Chines, le fondateur des Souei se laissa tenter aussi par le taoïsme.
Avant de régner, Yang Kien avait, pour le compte des Tcheou, liquidé l'autre royaume du
Nord, celui des Ts'i.
Une fois sur le trône, il regarda vers le Sud.
Il annexa d'abord une
principauté de Hank'eou, puis s'attaqua aux Tch'en.
Mais auparavant, il avait inondé le
territoire ennemi de pamphlets (trois cent mille exemplaires, dit-on) dénonçant les fautes
de l'empereur.
Celui-ci, paresseux esthète que l'on ne devait, sous peine de mort, déranger
de ses plaisirs, n'ouvrait même pas les dépêches de ses généraux.
La campagne fut une
promenade militaire.
L'unité était refaite (589) mais, entre le Nord et le Sud, quel fossé ! On ne parlait presque
plus la même langue.
Les structures sociales étaient autres.
Au Sud, le prestige impérial
était détruit.
Les grands s'étaient taillé des fiefs dans des régions fertiles, peu peuplées ; ils
y menaient grand train.
Uniformiser son immense domaine et s'y faire obéir, créer une
administration centrale forte, telle fut la tâche gigantesque à laquelle Yang Kien s'attela.
Il créa une bonne monnaie unique, abolit les anciennes commanderies, regroupa le peuple
par unités de cent feux, redécoupa le territoire en préfectures et sous-préfectures
administrées par des fonctionnaires venus de la capitale.
Il unifia, simplifia le code civil et
criminel, abolit les peines répugnantes, interdit la torture pendant les interrogatoires ; on
ne massacra plus la famille entière des criminels — sauf en cas de révolte.
La réforme
fiscale diminua taxes et levées, recula l'âge de l'impôt, accorda des exemptions aux
populations ralliées, mais pourchassa les fraudeurs.
Humanitaire dans ses réformes — il avait créé des “ greniers de bienveillance ”, réserves
de grain en cas de famine — Yang Kien se révélait implacable dans l'exécution de ses
projets, au mépris des souffrances de son peuple.
Il avait inauguré une politique de grands
travaux en restaurant et en prolongeant la Grande Muraille — protection contre les
nomades d'Asie centrale — sur trois cent cinquante kilomètres, mobilisant trente mille puis
cent cinquante mille corvéables.
D'anciens canaux furent réparés, de nouveaux créés
“ contre l'inondation et la sécheresse ”, la Wei rendue navigable pour assurer le
ravitaillement de la nouvelle capitale, l'antique métropole Tch'ang-ngan, dans la province
natale de l'empereur ; mais les man œ uvres moururent par milliers.
La construction d'un
palais “ de la Longévité altruiste ” fut très meurtrière ; les Annales disent : “ Les ouvriers
moururent en grand nombre.
Ceux qui tombaient d'épuisement étaient jetés dans les
fossés.
On les couvrit de terre et de pierres et l'on obtint un terrain plat… L'empereur vint
y habiter.
” De même, lors d'une expédition, malheureuse d'ailleurs, contre la Corée en
598, presque tous les soldats périrent de noyade ou d'épidémie.
La politique extérieure de Yang Kien, énergique et habile, fut dominée par le problème
turc.
Les Turcs avaient fondé, au VIe siècle, un immense empire s'étendant sur toute la
Mongolie qui faisait trembler et Byzance, et la Grèce, et la Chine.
Deux empires y étaient
jumelés, le khanat des Orientaux, et celui des Occidentaux, vassal du premier.
Or un
nouveau khan montait sur le trône des Occidentaux en 581, Ta-t'eou pour les Chinois,
Tardou pour les Byzantins.
Querelleur, ambitieux, il s'intitulait : Grand Chef des Sept
Races et Maître des Sept Climats.
S'appuyant sur les Chinois, il rompit avec son suzerain,.
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