Wols 1913-1951 Un peu plus de dix ans après sa mort prématurée à Paris (le 1er septembre 1951), Wols apparaît dans la plénitude de sa gloire.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
notations fouillées, précises, d'un expressionnisme anecdotique et caricatural.
Ensuite le
ton change : le moment est venu pour Wols d'expliciter la leçon d'une dure expérience et
son précieux fruit, la conscience aiguë d'une sauvegarde possible de l'humain dans le
dépassement apparent de la contingence.
Certaines œ uvres exécutées pendant les dernières années de la guerre témoignent bien de
cette redécouverte de la même nature essentielle et de ses rythmes profonds.
Les intentions
s'affirment : c'est à son maître Klee que Wols empruntera la sûreté du trait, le goût de la
notation vermiculaire au service d'une imagination synthétique.
Les paysages imaginaires,
graphies minutieuses et ébouriffées de villes de rêve, surgissent à une cadence croissante,
en alternance avec les schèmes érotiques ou insolites caractéristiques de sa période
expressionniste.
Retourné à Paris à la Libération, Wols ne pouvait qu'assumer par son constant témoignage
les conséquences métaphysiques de sa conception de la condition humaine.
Là se situe sa
rencontre avec l'existentialisme sartrien.
Pour Wols la théorie rejoignait les faits.
Il y
trouvait une justification supplémentaire de son refus de la contingence, une analyse du
règne de l'en soi, la projection existentielle de l'être dans le cosmos.
La vision de Wols
diffère par ailleurs du sens primaire de l'absurde kafkaïen.
Toute culpabilité diffuse en est
absente ; au contraire le souci constant de l'artiste est de préserver au sein de sa création,
au niveau de la liberté d'indifférence, les éléments de transcendance nécessaires à toute
poésie.
Le peintre sauvegarde la possibilité dernière d'un cri triomphant, acte d'amour et
d'universelle communion, très proche de la mystique taoïste dont il s'imprègne.
Cette
disponibilité affective débouche aussi sur un réalisme fantastique du quotidien, ce qui
devait le rapprocher de René de Spolier dont il illustra en 1949 le recueil Nourritures .
Sur
un plan de clivage parallèle mais voisin, la disponibilité wolsienne rejoint les ontologies de
comportement d'un Artaud et d'un Bryen.
La deuxième exposition de Wols chez Drouin en 1947 (dont le catalogue était assorti d'un
texte remarquable de René Guilly) a marqué l'un des points culminants de cette démarche,
l'acquisition de sa maturité picturale.
Dès lors on peut parler d'un style qui se développera
jusqu'à la fin, en pleine exaltation et dans le sens d'un enrichissement toujours renouvelé.
Situé à la jonction de l'expressionnisme et du surréalisme, le grand apport de Wols réside
dans la synthèse personnelle qu'il a opérée, entre des éléments plastiques aussi
foncièrement disparates.
D'abord inaboutie, la tentative de fusion engageait
instinctivement l'auteur sur la voie de l'anecdote insolite, à mi-chemin de George Grosz et
de Max Ernst.
Le peintre s'est servi de la leçon de Klee pour réaliser progressivement
l'intégration de la matière au-delà de l'écriture et de la notation de détail.
Ce qui importe chez Wols c'est le problème de la spatialité lié à l'engagement existentiel.
Les éléments de détail, les notations particulières ne sont que d'infimes moyens utilisés par
l'auteur pour arriver à ses fins, parvenir à réaliser cette cohérence unitaire, cette intégration
spatiale.
L'espace est enfin traité en soi : au cours de cette exploration qualitative, l'être s'y
diffuse sans s'y perdre.
Tous les moyens sont bons pour arriver à cette fin.
Wols ne
s'embarrasse d'aucune technique limitative, d'aucune “ figuration abstraite ”.
Traits,
taches, bavures s'accumulent en nombre incalculable, chaque élément, particule organique
du Tout, vient y sacrifier son individualité..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- FAUTRIER Jean : Night trees Né à Paris, 1898 Mort à Châtenay-Malabry, 1964 Admis à quatorze ans à l'Académie royale de peinture, à Londres, Fautrier fut un enfant prodige, mais très vite il sembla fuir le succès.
- LOUIS XIV le Grand (5 septembre 1638- 1er septembre 1715) Roi de France (1643-1er septembre 1715) Le 14 mai 1643, lorsque meurt Louis XIII à Saint-Germain-en Laye, Louis XIV a cinq ans.
- LACAN, Jacques (13 avril 1901-9 septembre 1981) Psychiatre et psychanalyste Né en 1901 à Orléans, dans une famille nombreuse, très catholique, Jacques Lacan fait ses études au collège Stanislas à Paris et à seize ans, rompt avec le catholicisme.
- BOUCHER, François (29 septembre 1703-30 mai 1770) Peintre Pendant les soixante-sept ans qu'a duré la vie de Boucher, celui-ci n'a guère quitté Paris que pour un voyage en Italie entre 1727 et 1731 et pour un court voyage en Hollande, alors qu'il a déjà une soixantaine d'années.
- RAMEAU, Jean-Philippe (25 septembre 1683-12 septembre 1764) Compositeur Lorsqu'il arrive à Paris en 1722, âgé de près de quarante ans, Rameau est inconnu ou presque.