Wilhelm Conrad Röntgen par Ernest Wölfflin Professeur, Bâle Si l'on évoque le souvenir

Wilhelm Conrad Röntgen par Ernest Wölfflin Professeur, Bâle Si l'on évoque le souvenir des faits saillants de la vie de Röntgen, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle s'est déroulée sous une heureuse étoile, sans laquelle l'humanité eût attendu longtemps encore la découverte des rayons qui portent son nom. Les premières années de Röntgen s'écoulèrent dans la petite ville de Lennep, près d'Elberfeld ; son père y exploitait un commerce de textiles, mais les troubles de 1848 le déterminèrent à changer de domicile et à transférer son négoce en Hollande. Le jeune Röntgen fréquenta l'école publique d'Apeldoorn, puis le gymnase d'Utrecht, où il se préparait paisiblement à la carrière de l'enseignement. C'est là que survint un événement inattendu qui, comme un éclair dans un ciel serein, allait l'arracher à ses rêves d'avenir. Dans l'avant-dernière classe du gymnase, il avait pour maître un pédant dont ses camarades faisaient des gorges chaudes. L'un d'eux, pendant une récréation, dessina à la craie, sur l'écran du fourneau, la caricature de cet instituteur qui, l'ayant aperçue, fit une enquête serrée pour découvrir le collégien coupable. Aucun ne se dénonça. Alors, pour épargner une peine sévère au vrai fautif, Röntgen s'accusa du méfait. Il fut sur-le-champ...