Wenzel Anton Kaunitz 1711-1794 Si l'on considère dans son rôle historique le
Publié le 05/04/2015
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route vers Paris en 1733 puis, en 1735, il entra au service de l'État et prêta serment comme
conseiller aulique.
Un an après, il épousa Marie-Ernestine, comtesse Starhemberg, qui lui
donna sept enfants en treize ans.
Ses mémoires et ses avis, d'une qualité éminente, attirèrent bientôt l'attention de
l'archiduchesse d'Autriche Marie-Thérèse.
Elle le désigna en 1741 pour une mission
extraordinaire en Italie, puis, plus tard, elle le nomma pour deux ans (1742-1744) chargé
d'affaires à Turin, où il réalisa l'alliance de la Sardaigne avec la Grande-Bretagne et
l'Autriche (1743) ; enfin, de 1744 à 1746, il fut gouverneur à Bruxelles.
En 1748, Kaunitz fut
plénipotentiaire impérial, lors des délibérations de paix à Aix-la-Chapelle.
C'est maintenant que se place la grande époque de sa vie.
En mars 1749, s'opposant à ses
ministres de la Conférence, voire à son mari l'empereur François-Étienne, Marie-Thérèse
suivit la proposition de Kaunitz d'abandonner l'alliance avec la Grande-Bretagne et de
rechercher celle de la France.
On avait éprouvé des désillusions au sujet de la
Grande-Bretagne pendant la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748) ; et d'autres
raisons plaidaient pour l'alliance française, mais il est frappant de le constater : Kaunitz
seul, contre l'opinion de tous les autres, l'emporta et modifia les idées de l'impératrice.
De
1750 à 1752, Kaunitz fut ambassadeur impérial à Paris.
Là, il lui fut possible de nouer des
relations avec Choiseul et aussi avec Mme de Pompadour, relations qui aboutirent en
1755-1756 au “ renversement des alliances ” et à une nouvelle guerre contre la Prusse
pendant laquelle la France et l'Autriche combattirent ensemble pour la première fois
épaule contre épaule.
Considérer uniquement l'aspect politique de ce problème ne suffirait pas.
Kaunitz fut,
toute sa vie, un grand ami de la civilisation, de la littérature françaises et des “ lumières ”
françaises qui dominaient alors largement la vie intellectuelle de l'Europe.
On peut
remarquer aussi, plus tard, que les deux années parisiennes comptèrent certainement
parmi les plus belles de la vie du chancelier Kaunitz, les plus remplies d'impressions.
Il a
gagné, à Paris, beaucoup d'amitiés personnelles.
Il s'est bien approprié dès son enfance la
connaissance de la langue française.
Toute sa vie il a aimé lire, parler et écrire le français et
il est devenu de cette manière l'un des “ francophiles ” les plus marquants de toute
l'histoire autrichienne.
Dans sa bibliothèque, les livres de langue française occupèrent une
assez grande place.
On pourrait jeter encore un regard sur la politique intérieure de l'Autriche du temps du
chancelier Kaunitz ! On peut tenir pour prouvé aujourd'hui que, non seulement l'Autriche
de cette époque devait traverser la période du “ despotisme éclairé ”, mais que Kaunitz
doit être considéré avant tout comme le véritable instigateur de cette politique
ecclésiastique que nous nommons plus volontiers le “ joséphisme ” et qui a consisté avant
tout à placer les Églises et même l'Église catholique sous le rigoureux contrôle de l'État.
Kaunitz a influencé Marie-Thérèse et encore plus ses deux fils et a joui de pouvoirs
étendus, lorsque ces trois souverains ont eu pleinement conscience de cette idée ! C'est à
tort que le “ joséphisme ” porte son nom car — plus fortement que l'empereur Joseph
lui-même, le chancelier Kaunitz en fut l'instigateur.
Des couvents furent dissous et les
prêtres catholiques qui devaient être formés dans des “ séminaires généraux ” d'État
devinrent d'abord des fonctionnaires et seulement ensuite des directeurs de conscience !.
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