Devoir de Philosophie

Wenzel Anton Kaunitz 1711-1794 Si l'on considère dans son rôle historique le

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

Wenzel Anton Kaunitz 1711-1794 Si l'on considère dans son rôle historique le chancelier d'État autrichien Wenzel Anton Joseph, comte, puis prince de Kaunitz, comte d'empire du Rietberg, digne d'être compté parmi les hommes d'État les plus remarquables de son pays et -- surtout -- parmi les personnalités les plus marquantes de son siècle, on ne manque pas d'être sensible à un intéressant contraste. L'époque où il a vécu et le destin de sa patrie qu'il dirigeait à un poste clef connurent une effervescente agitation et une coupure dramatique, surprenante dans l'histoire autrichienne. A vingt-cinq ans, il fut témoin de la mort du prince Eugène. Les plus grandes et les plus longues guerres de son siècle se déroulèrent pendant sa carrière politique, la Révolution française et la Terreur des jacobins eurent lieu à la fin de sa vie. Il survécut à cinq souverains -- lui, l'hypocondriaque, toute sa vie préoccupé de sa propre mort, y pensant toujours avec souci, souvent avec crainte. Par ailleurs, la personnalité et la vie du prince Kaunitz donnent l'impression d'une très grande tranquillité, d'une très grande constance et d'un très grand calme. Les événements du demi-siècle, de 1740 à 1790, qui déplacèrent et agitèrent des millions d'hommes l'ont-ils laissé réellement froid et indifférent -- ou bien eut-il assez de maîtrise de soi pour ne rien livrer de son coeur devant cette agitation ? Nous ne le savons pas. Kaunitz fut peut-être l'héritier de dispositions héréditaires tant paternelles que maternelles. A côté d'une Marie-Thérèse bouillonnante et active, à côté d'un Joseph II éternel insatisfait et brouillon et de son frère Léopold II imposant des idées nouvelles avec ardeur et intelligence, Kaunitz agit énergiquement certes, mais froidement, avec calme et maîtrise de soi.

« route vers Paris en 1733 puis, en 1735, il entra au service de l'État et prêta serment comme conseiller aulique.

Un an après, il épousa Marie-Ernestine, comtesse Starhemberg, qui lui donna sept enfants en treize ans. Ses mémoires et ses avis, d'une qualité éminente, attirèrent bientôt l'attention de l'archiduchesse d'Autriche Marie-Thérèse.

Elle le désigna en 1741 pour une mission extraordinaire en Italie, puis, plus tard, elle le nomma pour deux ans (1742-1744) chargé d'affaires à Turin, où il réalisa l'alliance de la Sardaigne avec la Grande-Bretagne et l'Autriche (1743) ; enfin, de 1744 à 1746, il fut gouverneur à Bruxelles.

En 1748, Kaunitz fut plénipotentiaire impérial, lors des délibérations de paix à Aix-la-Chapelle. C'est maintenant que se place la grande époque de sa vie.

En mars 1749, s'opposant à ses ministres de la Conférence, voire à son mari l'empereur François-Étienne, Marie-Thérèse suivit la proposition de Kaunitz d'abandonner l'alliance avec la Grande-Bretagne et de rechercher celle de la France.

On avait éprouvé des désillusions au sujet de la Grande-Bretagne pendant la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748) ; et d'autres raisons plaidaient pour l'alliance française, mais il est frappant de le constater : Kaunitz seul, contre l'opinion de tous les autres, l'emporta et modifia les idées de l'impératrice.

De 1750 à 1752, Kaunitz fut ambassadeur impérial à Paris.

Là, il lui fut possible de nouer des relations avec Choiseul et aussi avec Mme de Pompadour, relations qui aboutirent en 1755-1756 au “ renversement des alliances ” et à une nouvelle guerre contre la Prusse pendant laquelle la France et l'Autriche combattirent ensemble pour la première fois épaule contre épaule. Considérer uniquement l'aspect politique de ce problème ne suffirait pas.

Kaunitz fut, toute sa vie, un grand ami de la civilisation, de la littérature françaises et des “ lumières ” françaises qui dominaient alors largement la vie intellectuelle de l'Europe.

On peut remarquer aussi, plus tard, que les deux années parisiennes comptèrent certainement parmi les plus belles de la vie du chancelier Kaunitz, les plus remplies d'impressions.

Il a gagné, à Paris, beaucoup d'amitiés personnelles.

Il s'est bien approprié dès son enfance la connaissance de la langue française.

Toute sa vie il a aimé lire, parler et écrire le français et il est devenu de cette manière l'un des “ francophiles ” les plus marquants de toute l'histoire autrichienne.

Dans sa bibliothèque, les livres de langue française occupèrent une assez grande place. On pourrait jeter encore un regard sur la politique intérieure de l'Autriche du temps du chancelier Kaunitz ! On peut tenir pour prouvé aujourd'hui que, non seulement l'Autriche de cette époque devait traverser la période du “ despotisme éclairé ”, mais que Kaunitz doit être considéré avant tout comme le véritable instigateur de cette politique ecclésiastique que nous nommons plus volontiers le “ joséphisme ” et qui a consisté avant tout à placer les Églises et même l'Église catholique sous le rigoureux contrôle de l'État. Kaunitz a influencé Marie-Thérèse et encore plus ses deux fils et a joui de pouvoirs étendus, lorsque ces trois souverains ont eu pleinement conscience de cette idée ! C'est à tort que le “ joséphisme ” porte son nom car — plus fortement que l'empereur Joseph lui-même, le chancelier Kaunitz en fut l'instigateur.

Des couvents furent dissous et les prêtres catholiques qui devaient être formés dans des “ séminaires généraux ” d'État devinrent d'abord des fonctionnaires et seulement ensuite des directeurs de conscience !. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles