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« Vouloir bannir le sport des sociétés contemporaines a-t-il un sens ? »

Publié le 20/08/2012

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Le rapprochement certain entre sport et argent a donné lieu à des dérives sportives. La corruption par l’argent, comme l’illustre l’affaire Bernard Tapie, montre la fin de la moralité dans le milieu sportif. Certaines règles du jeu sont mêmes modifiées à cause de la télévision, donc de l’argent. Pour en gagner plus, les joueurs s’imposent, ou bien on leur impose, de gagner afin de satisfaire les annonceurs, les sponsors mais aussi les primes. Les transferts des joueurs illustrent également le nouveau statut de marchandise du sport et des sportifs. Le sport est le « catéchisme hard du capitalisme «, selon les mots de Redeker, car la santé est devenue une marchandise comme une autre, se fabrique et se vend. Ainsi, le sport ressemble au travail : les athlètes vendent leur force de travail et deviennent des marchandises en vue d’acquérir la reconnaissance sociale ; dans l’entraînement, leur corps est soumis à une discipline et à une rationalisation comparables à celles de l’usine : spécialisation, productivité, rentabilité. Le sport obéit à un principe de hiérarchisation et de bureaucratisation qui rappelle le monde de l’organisation capitaliste, le tout en vue de l’amélioration continue de la performance. Les conséquences de la violence, de la corruption et du dopage sur le sponsoring sont paradoxales car positives.

« Cependant, le sport reste encore et toujours nécessaire pour la société, c’est pourquoi il faut envisager des solutions pour le conserver, tout en supprimant lesproblèmes qui vont de pair.Afin de réduire les dérives morales liées au sport, notamment le dopage et la violence, les gouvernements sont de plus en plus vigilants quant à leur pratique, commeon peut le constater avec les contrôles anti-dopage très fréquents dans certaines disciplines sportives.

Les sanctions tendent elles aussi à être plus sévères.

En outre, lesgouvernements jouent sur la démocratisation du sport, en modifiant les conditions matérielles comme la construction de terrains par les municipalités, avec donc defaibles coûts d’accès.

Les inégalités diminuent avec le développement du sport et une multitude d’endroits où le pratiquer émerge.

La lutte des catégories socialesdéfavorisées pour avoir accès à cette activité donne aujourd’hui un mélange de groupes sociaux, notamment dans des disciplines auparavant réservées aux plus aisés.De la même manière, les femmes occupent de plus en plus les mêmes activités que les hommes.

Le but ainsi est de réduire les inégalités dans la pratique du sportpour achever sa démocratisation.

Les objectifs des différents partis politiques varient car on peut noter que les partis de gauche, mais aussi communistes, sont plutôtpour cette démocratisation, et que ceux de droites plutôt contre.

Cependant, le sport est un objectif commun pour les politiques sociales car permet d’insérer lesjeunes en difficulté dans la société, dans la mesure où l’on en réduit les inégalités d’accès.Selon les néo-classiques, le sport est un spectacle qui satisfait tous les besoins des hommes.

En effet, il leur vend du rêve, de l’adrénaline ainsi que du plaisir virtuel.Si, sur le plan économique, on décide de réduire les salaires des stars du sport, celles-ci vont moins être poussées à s’entraîner car elles ne seront plus motivées parl’objectif économique.

Dès lors, leur niveau va baisser et par la suite, les spectateurs vont déserter les stades, déçus par la prestation qui leur sera donnée et qui nevaudra pas le prix du billet pour y assister.

Afin de réduire les problèmes financiers liés à l’endettement des clubs, il est envisageable de pratiquer un fairplayfinancier, c’est-à-dire interdire la compétition aux clubs les plus endettés.

De plus, une loi limite l’endettement en France.

Egalement, il est possible de répartir lesdroits de la télévision de manière plus équitable et alors donner davantage aux clubs les moins bien placés pour leur donner plus de chance de progression.

L’objectifest de réduire les dépenses, surtout celles liées aux transferts.

Pour démocratiser davantage la pratique du sport à haut niveau, on pourrait établir des quotas dejoueurs étrangers, mais cela serait aujourd’hui contraire à la loi Bosman.

Les objectifs commerciaux et politiques sont de diffuser au maximum le sport.Au terme de cette analyse, le sport présente de nombreux avantages théoriques, mais qui, au vu de l’Histoire, n’est pas toujours source de bienfaits.

Que ce soit auniveau économique, où il apparaît comme outil du capitalisme et devient ainsi contraire aux principes de Coubertin qui, lui, refusait toute contrainte liée au mondedu travail pour acquérir, par le biais du sport, une entière liberté.

La professionnalisation des sportifs en 1981 évoquée plus haut est donc contraire à cela.

Le jeu, quiest une dimension essentielle de l’existence humaine, est devenu le sport, version pervertie par le capitalisme du jeu.

Mais également au sens politique, dans lamesure où le sport devient un appareil idéologique d’État.

Il s’agit toujours d’être mobilisé, de prendre en charge sa santé et de se substituer à l’État providencedéfaillant.

En revanche, des solutions sont d’ores et déjà envisagées et mises en place, notamment par les politiques, pour réduire les inégalités financières et socialesliées au sport.

Malgré des dérives morales difficiles à contrôler ainsi que des dérives financières, le sport reste un moyen pour les hommes de s’approprier leur corpset de s’insérer dans la société.

De plus, c’est une source de revenus pour un bon nombre d’agents économiques liés au sport, que ce soit les techniciens travaillant lorsdes matchs, ou encore les arbitres.

Il apparaît ainsi comme inconcevable de supprimer une activité qui plaît, fascine, crée des revenus et dont les failles peuventtoujours être supprimées.. »

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