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Vieillir dans l'Égypte pharaonique

Publié le 03/10/2013

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Si la vieillesse ne touche pas tous les dieux — certains com¬me Thot ou Seth affirment même qu'elle ne peut les at¬teindre —, sa mention est hau¬tement symbolique : celle de Rê peut en effet faire référen¬ce à la dégradation de la créa¬tion initiale, qui, sous le coup des révoltes, en particulier celles de hommes, ne fonc¬tionne plus. Ainsi, tant pour assurer sa propre régénéres-cence que pour fonder un nouveau monde plus stable, Rê, et par là même tous les dieux, se voient obligés de re¬noncer au pouvoir et à la vie terrestres.

Dans la mythologie égyptien-ne, la mention de la vieillesse est donc toujours une maniè-re de signifier quelque chose, elle est généralement une marque de sagesse et de res-pectabilité, comme dans le monde des vivants.

« ostracon par un certain Ken­ khopshef : cet artisan de la nécropole, qui venait de per­ dre un de ses enfants, s'adres­ se à une vieille femme du nom d'lnerwau pour essayer de comprendre pourquoi cet enfant lui a été enlevé pré­ maturément.

Ce respect se manifestait au quotidien par une certaine déférence envers les person­ nes âgées, comme le note Hé­ rodote : « En toute rencon­ tre, les jeunes gens cèdent le pas chez eux à leurs aînés et s'effacent devant eux ; ils se lèvent à leur entrée.

» Cette déférence avait des consé­ quences dans les relations fa­ miliales, les enfants ayant le devoir moral de prendre soin de leurs parents âgés, qui, à l'exception peut-être des arti­ sans de la tombe royale et des militaires, ne recevaient aucun traitement de la part de l'État pour leurs vieux jours.

Certains exemples attestent néanmoins que ces prescrip­ tions n'étaient pas toujours respectées et que, si l'amour filial semble avoir été la rè­ gle, les enfants pouvaient re­ fuser ce qu'ils considéraient comme un poids.

Mais, à l'ins­ tar de la dame Naunakhte, les vieux parents délaissés pouvaient toujours riposter en déshéritant leurs enfants s'ils les jugeaient trop ingrats.

Au temps où les dieux vieillissaient ...

B ien qu'am ,bivalente, l'atti­ tude des Egyptiens face à la vieillesse était plutôt res­ pectueuse et conforme à l'idée qu'ils se faisaient de la sagesse, apanage des hom­ mes mûrs, alors que la fougue de la jeunesse était réprouvée par la morale.

Rien d'étonnant dès lors de trouver un écho de ces con­ ceptions dans la mythologie .

Si les dieux n'ont pas les mê­ mes rapports avec le temps que les hommes, ils ne sont néanmoins pas totalement hors du temps et peuvent mê­ me en subir les effets.

C'est ainsi que Le Livre de la Vache du ciel, gravé au Nouvel Em­ pire dans plusieurs tombes de la Vallée des Rois, exprime l'idée d'une dégradation phy­ sique liée à la vieillesse de Rê, le créateur : « Mes membres sont faibles pour la première fois, je ne marche plus à grands pas lorsqu'un autre cherche à m'atteindre.

» Si la vieillesse ne touche pas tous les dieux -certains com­ me Thot ou Seth affirment même qu'elle ne peut les at­ teindre-, sa mention est hau­ tement symbolique : celle de Rê peut en effet faire référen­ ce à la dégradation de la créa­ tion initiale, qui, sous le coup des révoltes, en particulier celles de hommes, ne fonc­ tionne plus .

Ainsi , tant pour assurer sa propre régénéres­ cence que pour fonder un nouveau monde plus stable, Rê, et par là même tous les dieux, se voient obligés de re­ noncer au pouvoir et à la vie terrestres.

Dans la mythologie égyptien­ ne, la mention de la vieillesse est donc toujours une maniè­ re de signifier quelque chose, elle est généralement une marque de sagesse et de res­ pectabilité, comme dans le monde des vivants.. »

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