Vercingétorix par Joël Le Gall Professeur à la Faculté des Lettres de
Publié le 05/04/2015
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Vercingétorix par Joël Le Gall Professeur à la Faculté des Lettres de Dijon Pendant six ans César avait utilisé les rivalités qui opposaient les peuples gaulois pour s'appuyer sur les uns contre les autres et pour les courber tous sous son joug, mais ils avaient de mieux en mieux compris où il voulait en venir et d'année en année leurs résistances étaient devenues plus énergiques. A l'automne 53 av. JC, il avait convoqué les chefs à Durocortorum (Reims) et devant eux, il avait fait flageller à mort le Sénon Acco, coupable d'avoir tenté de soulever sa cité contre lui, puis il avait envoyé les légions en quartiers d'hiver et il était parti pour la Cisalpine : les chefs étaient rentrés chez eux en frémissant de rage, avec, dans le coeur, l'image d'Acco saignant sous les verges des licteurs, décidés à secouer la servitude. Cette fois, il ne s'agissait plus d'affronter l'ennemi en ordre dispersé, on lutterait tous ensemble pour sauver la liberté de tous et, puisque les Belges avaient terriblement souffert des opérations de l'année précédente, ce seraient les Celtes d'entre Seine et Garonne qui porteraient le poids le plus lourd. Vers le début de février, les Carnutes (les gens de la Beauce) donnèrent le signal en massacrant les commerçants romains qui hivernaient dans leur port de Génabum (Orléans) mais c'est chez les Arvernes que se révéla le chef que les organisateurs avaient choisi pour conduire la guerre, un jeune prince, Vercingétorix. Peut-être descendait-il des grands rois Arvernes, Luern, Bituit, qui avaient unifié la Gaule sous leur hégémonie au siècle précédent ; son père Celtill avait restauré cette hégémonie quelques années auparavant, mais la tentative de Celtill avait échoué, les nobles Arvernes l'ayant condamné à mort lorsqu'il avait voulu rétablir la royauté chez eux : cette fois encore, ils refusèrent de suivre son fils, seulement, l'enthousiasme pour la liberté de la Gaule était tel que Vercingétorix put rapidement les écarter par un coup d'État et se faire proclamer roi. Il lui fallait maintenant agir très vite pour accabler les ...
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