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Toghroul-Beg vers 993-1063 On ne connaît pas avec certitude la date de naissance du fondateur véritable de l'État seldjoukide : il naquit, en effet, dans un milieu de nomades turcs où l'on ne devait guère tenir de registres.

Publié le 05/04/2015

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Toghroul-Beg vers 993-1063 On ne connaît pas avec certitude la date de naissance du fondateur véritable de l'État seldjoukide : il naquit, en effet, dans un milieu de nomades turcs où l'on ne devait guère tenir de registres. Selon la tradition, il serait mort à soixante-dix ans (chiffre arrondi ?), ce qui permet de situer vers 993 sa venue au monde. Son nom, Toghroul, " le Gerfaut ", est purement turc et n'a rien d'islamique : sa famille était musulmane de fraîche date, son grand-père, Seldjouk, l'éponyme de la célèbre dynastie, s'étant converti sur le tard. Son père, Mikâil, " Michel ", avait un nom biblique, qu'on peut expliquer par l'influence du nestorianisme d'Asie centrale ou du mosaïsme des Khazars, mais qui ne prouve rien quant à l'appartenance religieuse primitive de la famille, qui pouvait bien être " païenne ". Seldjouk était le chef d'un important groupe tribal appartenant à la grande tribu oghouz (turkmène) des Kynyk, et qui conservait alors toutes les caractéristiques du nomadisme pastoral de la steppe : vie sous la tente de feutre, élevage transhumant du mouton et du cheval, accessoirement des bovins et du chameau. Ces pasteurs étaient en même temps des guerriers, cavaliers rapides, armés de l'arc, de la lance et du sabre. Mikâil ayant été tué de bonne heure au combat, Toghroul et son frère aîné Tchaghry furent surtout élevés par leur grand-père Seldjouk, qui nomadisait dans la région de Djend, sur le cours inférieur du Sir-Darya, dans une relative indépendance : sa conversion à l'Islam lui avait permis de se séparer des autres Oghouz (" païens ") du Nord de la mer d'Aral, tout en n'entretenant que des relations d'alliance assez vague avec les émirs samanides, musulmans iraniens. Rompu dès son jeune âge à l'équitation et aux exercices militaires, initié aux traditions de la tribu en même temps qu'à la...

« Quand ils revinrent, leur oncle avait réussi à s'entendre avec le Karakhanide de Boukhara. Les nomades seldjoukides connurent une période plus prospère.

Mais Mahmoûd le Ghaznévide, inquiet de les voir se développer aux confins de sa zone d'influence, s'empara par la ruse d'Arslan Yabghou (1025) et le déporta en Inde, où il devait mourir en 1032.

Ce fut de nouveau la crise.

Pendant que Tchaghry repartait vers l'Anatolie, Toghroul et ses nomades se retiraient dans la steppe, en butte à de fréquentes attaques d'autres tribus turques : ainsi, en 1034, un chef oghouz fondit sur eux par surprise et leur tua sept mille personnes. C'est alors que Toghroul, mûri par les épreuves, dans la force de l'âge, commença de devenir le véritable chef des nomades seljoukides et de concevoir pour eux des plans à longue portée.

La captivité du Yabghou, son oncle, et la propension de son frère aîné pour les razzias lointaines faisaient de Toghroul-Beg le maître effectif des tribus turkmènes restées entre Djend et Boukhara.

Il comprenait qu'il n'avait pas d'avenir dans ces steppes hostiles.

Et il savait qu'en direction du sud-ouest il trouverait un Khorassan en pleine anarchie.

En effet, Mahmoûd le Ghaznévide était mort en 1030 et son fils Mas'oûd, occupé en Inde, ne contrôlait plus guère cette région. Audacieusement, Toghroul-Beg entraîna son peuple à travers la steppe, ralliant au passage d'autres nomades turkmènes, franchissant l'Amou-Darya et s'infiltrant avec ses cavaliers armés et ses troupeaux dans le Nord du Khorassan.

Après bien des péripéties, il réussit ensuite à s'emparer de Nîchâpoûr (1038).

Laissant à son aîné Tchaghry, dont la bravoure avait grandement contribué aux succès turkmènes, la région steppique de Merv où il continua sa vie de chef nomade guerrier, Toghroul-Beg, attiré, lui, par les richesses de l'Iran sédentaire, se fit proclamer sultan à Nîchâpoûr, et, de là, portant les armes, au nom de l'Islam sunnite, contre la dynastie chiite des Bouyides iraniens, qui tenaient à leur merci, à Bagdad, le calife sunnite, il organisa la conquête de l'Iran et de l'Irak, combinant la propagande “ orthodoxe ” et la diplomatie de clans avec les méthodes militaires traditionnelles des envahisseurs “ touraniens ”, forts surtout d'une cavalerie nombreuse, mobile et harcelante. En 1050, il vint encercler Ispahan, que ses Turkmènes ne purent prendre d'assaut, mais qu'il réduisit par la famine et où il entra en 1051.

Puis il se tourna vers l'Azerbaïdjan iranien, qu'il acheva d'annexer en 1054, non sans mener des raids contre les chrétiens voisins, Géorgiens, Arméniens, Byzantins. En 1055, il atteignit enfin son but essentiel : la mainmise sur Bagdad, capitale de l'Islam sunnite.

Le calife abbasside, Al-Qâ'im, et le chef de sa garde, Bessâssîrî, s'entendirent en effet pour demander à Toghroul-Beg un appui militaire, afin de secouer la tutelle de l'émir bouyide (chiite) Khosrau Firoûz, et l'invitèrent à Bagdad, où il se rendit solennellement, avec une armée d'accompagnement qui comprenait même quelques éléphants venus de l'Inde… L'émir bouyide n'osa s'opposer à cette visite en force et chercha à négocier, mais les éléments chiites de la population s'agitèrent, et, au terme de la répression rapide qui s'ensuivit, il fut capturé par Toghroul, qui déclara déchue sa dynastie.. »

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