Théodose Ier le Grand par Jean-Remy Palanque Membre de l'Institut La carrière de l'empereur Théodose peut se résumer en quelques lignes.
Publié le 05/04/2015
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Théodose Ier le Grand par Jean-Remy Palanque Membre de l'Institut La carrière de l'empereur Théodose peut se résumer en quelques lignes. Fils d'un officier supérieur d'origine espagnole, né en 347, il entre de bonne heure dans la carrière militaire : à 27 ans, il commandait les troupes de Mésie Supérieure sur le Danube contre les Sarmates. Entraîné en 375 dans la disgrâce de son père, qui se voit condamné à mort sur d'injustes soupçons, il se retire dignement sur ses terres en Espagne, d'où il est rappelé en 378 pour exercer le commandement en chef de l'armée romaine après le désastre d'Andrinople : il lui faut faire face à l'invasion gothique en Thrace et Macédoine, et ses premiers succès lui valent bientôt d'être désigné par l'empereur Gratien pour revêtir la pourpre à ses côtés (janvier 379). Devenu ainsi troisième Auguste à la suite de Gratien et de son demi-frère Valentinien II (ce dernier, un enfant sans pouvoir effectif), il est chargé du gouvernement de l'Orient, qui se trouvait sans maître depuis la mort de Valens sur le champ de bataille d'Andrinople. Il conserve la direction de la pars Orientis jusqu'à sa mort en janvier 395. Mais à deux reprises il est intervenu en Occident pour mettre fin à des usurpations : en 388 pour restaurer Valentinien II, successeur de son frère, chassé d'Italie par Maxime ; en 394 pour venger le dernier Valentinien, devenu son beau-frère, renversé par le général Arbogast qui proclame Auguste le rhéteur Eugène. A chaque fois, Théodose s'est installé à Milan, d'où il gouverne l'Occident, de 388 à 391, pour le compte de Valentinien II, en 394 sous le nom de son fils Honorius encore enfant. Mais il ne jouit pas longtemps de cette installation en Italie, puisqu'il meurt de maladie au bout de quelques mois à l'âge de quarante-huit ans. Ce règne de seize ans, ouvert par une grave crise aux frontières, ponctué par deux guerres civiles, toutes deux terminées par des victoires militaires, est-il celui d'un prestigieux capitaine ? Mérite-t-il de figurer parmi les grands hommes d'État ? Ici nous décelons un certain nombre de paradoxes dans le caractère et l'oeuvre de notre héros. Cet homme, originaire de l'Extrême-Occident, a été appelé à gouverner l'Orient, où il est demeuré pendant la plus grande partie de son règne, et son Espagne natale n'a été placée sous son autorité que peu de mois avant sa mort. Cet officier de carrière n'a rien eu de plus pressé que de mettre fin aux guerres extérieures et n'a mené des guerres intérieures qu'après bien des hésitations et des retards, comme s'il ne les faisait que sous la contrainte ; après quoi, il s'est installé en sédentaire dans des capitales paisibles,...
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