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Publié le 26/09/2012
Extrait du document
«
Alors, si on lui supprime le risque et la transgression des interdits, il se tournera vers d'autres formes de violence : suicide,
conduite à contresens sur les autoroutes, etc.
En 1971, quand la French Connexion a été démantelée, le nombre d'héroïnomanes
a baissé, mais les suicides ont augmenté dans la même proportion.
5) Enfin, si l'État devient dealer et le soignant distributeur de mort, comment espérer encore cette étincelle de confiance qui
permet au toxico de trouver quelqu’un à qui parler de tout ce qu’il avait préféré taire et fuir dans la drogue ?
Réduire le problème de la drogue à l'offre, c'est oublier l'essentiel : la demande.
Beaucoup de jeunes disent « non » aux dealers.
Ce sont ceux qui disent « oui » qui font problème.
Les 9/10 de ceux qui fument un joint le font par curiosité et, si les parents ne
dramatisent pas, ils s'arrêtent.
Mais ceux qui prennent de l’héroïne, c'est qu'ils sont mal.
Ils savent qu’ils risquent le sida, la prison...
La
vie, pour eux, ne vaut pas la peine d'être vécue.
Pour qu’elle ait un peu de prix, il leur faut sans cesse frôler la mort.
Comme James
Dean dans La Fureur de Vivre .
Notre boulot, à nous, thérapeutes, c'est de leur dire: « La drogue ne résout rien.
Elle mène à une impasse.
S'il y a des choses qui ne vont
pas dans votre vie, il existe des gens avec qui parler, pour vous aider à trouver des issues possibles.
»
Mais on ne peut pas à la fois donner aux jeunes un poison qui ne résout rien et leur demander de nous faire confiance.
Même
pendant la désintoxication, si nous leur donnons de la drogue à doses dégressives, nous ne sommes plus que des dealers légaux.
Et ils
n'auront pas envie de parler avec nous, car c'est exactement comme si on leur disait : « Votre douleur ne nous intéresse pas.
» C'est
l'attitude des parents qui se débarrassent d'un enfant à problèmes avec un billet de 500 F.
Cette tendance à la législation survient aussi à un moment où certains pays, comme les États-Unis, connaissent un échec
complet dans leur lutte contre la toxicomanie.
Pourtant, je crois qu'on peut encore gagner la bataille : 1) en luttant contre le blanchiment de l'argent; 2) en aidant les pays du
tiers monde à retrouver dignité et autonomie (leur misère fait la richesse des marchands d'armes et de drogues) ; 3) en développant la
prévention.
La prévention, c'est informer les magistrats, les médecins, les enseignants ; créer des réseaux de solidarité dans les communes ;
concevoir des émissions pour le grand public.
Mais on ne peut plus se permettre de laisser la responsabilité de ces émissions à des gens
pleins de bonne volonté mais incompétents.
Il ne viendrait à l'idée de personne de confier la prévention du cancer à Rika Zaraï...
Francis Curtet , propos recueillis par Claude-Marie Trémois, Télérama , n° 2092, 1990.
DOCUMENT 4 Les Douze ouvrent le dossier drogue
Une première étape dans la création d'une police européenne (Europol), qui devait voir le jour en juillet prochain, vient d'être
franchie.
Le 2 juin dernier, les douze pays de la Communauté économique européenne (CEE) se sont réunis à Copenhague (Danemark)
pour signer un accord sur l'«Unité européenne des drogues » (UED).
Sa mission : favoriser la coopération entre les polices des différents États membres, et éviter que des criminels ne profitent de
l'ouverture des frontières pour échapper à la justice de leurs pays, en allant se réfugier chez le voisin.
En tête des préoccupations : la
drogue.
Mais il est, et sera, difficile de trouver les moyens de cette coopération puisque chaque État a sa propre analyse du phénomène.
Ainsi, l'Espagne, l'Italie ou la Hollande considèrent les toxicomanes comme des « malades », nécessitant un traitement médical.
De leur côté, la France, la Belgique ou l'Irlande considèrent les toxicomanes comme des délinquants, méritant d'aller en prison.
Sur les drogues elles-mêmes, les avis divergent ! Ainsi, l'Espagne, l'Italie ou la Hollande font la distinction entre les dérivés du
cannabis (haschisch, résine, herbe ...
), considérés comme drogues « douces » (ne provoquant pas d'accoutumance) - la Hollande autorise
même leur vente libre dans les Coffee Shop...
- et les drogues dites « dures » héroïne, cocaïne...
À l'inverse, en France, la simple détention d'un morceau de « hasch » est passible d'une peine de prison de deux mois...
Du
coup, nombre de consommateurs français vont aux Pays-Bas acheter leur drogue en toute légalité.
Ces disparités, dont on pourrait multiplier à l'infini les exemples, tiennent à l'histoire, la religion, la mentalité...
Ainsi, en
Angleterre, le trafic de l'opium fait l’objet d'une législation à part et très sévère (perpétuité).
Ce pays se souvient en effet des ravages que cette drogue provoquait du temps de ses colonies en Chine ou en Inde.
En Irlande, C'est la rigidité catholique qui impose une législation des plus sévères.
En Hollande, pays de commerçants et de
ports internationaux, le respect des différences conduit à une plus grande tolérance...
Mais ce qu'il faut se demander, c'est si l'une ou l'autre de ces expériences peut servir de modèle et pourrait être appliquée à toute
la Communauté.
Là encore, on se heurte à des contradictions énormes.
Ainsi, les Pays-Bas, qui sont qualifiés de « laxistes » par Charles
Pasqua, ministre de l'Intérieur français, ont pourtant vu le nombre de leurs toxicomanes baisser sensiblement (à Amsterdam, la capitale,
il est passé de 8 000 à 6 000 en dix ans).
Alors qu'en Espagne, qui avait adopté la même politique de tolérance, on a vu pour la même
période le nombre des héroïnomanes multiplié par sept !
Empêtrée dans ces divergences, Europol risque donc de se voir sérieusement paralysée dans ses actions.
Et l'on voit mal sur
quelle base pourrait s'établir une législation commune.
C'est d'ailleurs ce constat qui a amené à reporter à « plus tard » l'ouverture des
frontières en Europe.
Une mesure qui devrait initialement entrer en vigueur au 1er janvier de cette année.
J.-R Collinot , Les Clés de l'actualité , n° 60, juin 1993.
DOCUMENT 5 Dessin de Hin.
»
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