Sseu-ma Ts'ien 145-86 av.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
suspendu au-dessus du reste de la Chine et peut, avec vingt mille hommes, tenir tête à un
million d'ennemis : la disposition de son territoire est si avantageuse que, quand il déverse
ses soldats sur les autres seigneuries, il est comme un homme qui lancerait des seaux d'eau
du haut d'une maison élevée.
”
Nous trouvons donc tour à tour chez Sseu-ma Ts'ien les annales officielles antérieures
compilant, parfois fort sèchement, sur les dynasties légendaires ou protohistoriques, les
données traditionnelles, mais aussi, plus souvent qu'on ne s'y attendrait, des épisodes
colorés, où se révèle la forte personnalité de l'écrivain (par exemple le dramatique récit de
la chute du dernier tyran des Chang, sorte de Néron chinois, décapité par le vengeur
envoyé par le Ciel, par le premier roi Tcheou).
Suit, pour la féodalité archaïque, un tableau
remarquablement précis des diverses principautés régionales, tableau où notre historien a
forcément profité des textes antérieurs, mais époque pour laquelle il a, comme pour tout le
reste, le mérite de nous avoir donné, le premier, un récit géographiquement complet et
chronologiquement continu.
Les Royaumes combattants aboutissent, nous l'avons annoncé, à l'histoire du Royaume de
Ts'in, et celui-ci à l'extraordinaire personnalité du César d'Extrême-Orient, Ts'in
Che-houang-ti, fondateur de l'unité chinoise et de l'empire chinois.
Visiblement, Sseu-ma
Ts'ien s'est épris de ce “ destin hors série ” sur les inscriptions duquel, on l'a vu, il paraît
avoir fait sur place une enquête personnelle.
Avec le même goût des héros et de l'héroïque
dans l'histoire, mais ici non sans pittoresque et non sans humour, il nous a dépeint
l'extraordinaire aventure du fondateur des Han, ce soldat de fortune, ancêtre d'une
dynastie destinée à durer quatre siècles, et source de toute légitimité.
Il arrive enfin à son
propre contemporain, l'empereur Han Wou-ti, le maître au service duquel s'est écoulée
toute sa carrière.
Il est souvent plus agréable de rencontrer les surhommes dans l'histoire du passé que dans
la vie courante.
Certes, Han Wou-ti, en subjuguant les provinces encore dissidentes ou les
réduits allogènes, a achevé, à l'intérieur, la conquête de la Chine par les Chinois.
C'est
également lui qui, en obtenant le ralliement de la classe des lettrés au césarisme impérial, a
établi pour quelque vingt siècles l'immuable administration chinoise et fondé le
mandarinat.
C'est lui encore qui, en commençant la conquête de la Corée, du Vietnam, et
du futur Turkestan chinois, en battant les Huns dans le Gobi, en les relançant jusqu'en
Mongolie, a fondé en Asie la Paix chinoise et l'impérialisme chinois.
Mais autour de lui, cet
Imperator fit trop souvent figure de despote.
Quiconque dans son entourage osait élever la
voix risquait son courroux.
Comme, en l'an 99, un capitaine chinois, jusque-là chargé de
gloire, Li Ling, avait été encerclé dans le Gobi par les Huns, Sseu-ma Ts'ien essaya de
plaider la cause du soldat malheureux ; l'empereur, furieux, faillit mettre à mort le
malencontreux avocat et finalement infligea à celui-ci le supplice de la castration.
Ce fut après ce drame que Sseu-ma Ts'ien rédigea son histoire.
Son objectivité apparente
nous dissimule-t-elle entièrement sa haine secrète contre ses bourreaux ? A diverses
reprises, à propos d'autres personnages historiques, nous discernons, semble-t-il, chez lui,
des allusions voilées à la tyrannie de Han Wou-ti.
Ainsi Procope nous ouvrant son c œ ur
sur Justinien...
Plus encore, après cette expérience de la vie de cour, on croit deviner chez
Sseu-ma Ts'ien un fond d'amertume sur la lâcheté des hommes et l'hypocrisie des.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Sima Qian ou Sseu-ma Ts'ien.
- Mathématiques Numération Tu entoures les nombres pairs 25 68 145 132 756 30 95 84 160 58 96 69 387 249 Tu entoures les nombres impairs.
- T’AI CHANG KAN YING P’IEN (résumé et analyse)
- SSEU K'OU K’IUAN CHOU (Résumé et analyse)
- YUAN SIN P'IEN [La nature originelle].