Solon par Jean Defradas Professeur à l'Université de Lille Mis de bonne heure au nombre des Sept Sages, Solon est devenu un personnage de légende et sa vie s'enrichit d'épisodes imaginaires.

Solon par Jean Defradas Professeur à l'Université de Lille Mis de bonne heure au nombre des Sept Sages, Solon est devenu un personnage de légende et sa vie s'enrichit d'épisodes imaginaires. Alors que sa chronologie est assez bien assurée et que, né vers 640 av. JC, il mourut probablement vers 558 av. JC, on lui prêtait un entretien avec le roi Crésus de Lydie qui monta sur le trône en 560 av. JC. Il s'agit d'une histoire édifiante, propagée sous l'influence de l'Oracle de Delphes, qui tenta d'utiliser à son profit la gloire du législateur athénien. La réalité historique de l'existence de Solon est incontestable : le récit d'Aristote dans sa Constitution des Athéniens et celui de Plutarque permettent de reconstituer à coup sûr les principaux moments de sa vie et son oeuvre poétique, souvent citée par les écrivains anciens, donne une image précise de sa personnalité. Solon appartenait à une famille aristocratique, mais sa fortune était médiocre et il dut voyager, au cours de sa jeunesse, pour vivre du commerce. Ces voyages, si l'on en croit certains de ses vers, le conduisirent en Égypte et à Chypre, où il connut les moeurs et les institutions des peuples les plus anciennement policés. Il évoque avec philosophie, dans une élégie, l'agitation des hommes qui, par des métiers divers, s'efforcent de subvenir à leurs besoins : le marchand qui parcourt les mers au péril de sa vie, le paysan qui peine toute l'année, les artisans, les poètes, les devins dont les prophéties ne servent à rien, les médecins dont les soins ne sont pas toujours efficaces ; comme eux, il désire la richesse, mais il sait que les dieux seuls accordent le succès aux entreprises des hommes, et la richesse malhonnêtement...