Sixte IV della Rovere 1414-1484 Le 9 août 1471, quinze jours après la mort du pape Paul II, les cardinaux réunis en conclave portèrent leurs suffrages sur l'un d'entre eux, François della Rovere, qui prit le nom de Sixte IV.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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civile entre Colonna et Orsini.
La paix fut signée enfin à Bagnolo, en 1484, à l'insu du pape
qui, diminué par la maladie, fut contraint d'y souscrire.
Néanmoins, tout occupé qu'il fût par sa politique italienne, Sixte IV, à l'instar de Pie II,
s'efforça de promouvoir sans relâche la lutte contre les Turcs de plus en plus menaçants.
Mais les légats, qu'il avait envoyés à cette fin, dès le début de son pontificat, dans les
différentes cours européennes, se heurtèrent à une indifférence générale.
En 1473, une
flotte pontificale, renforcée de galères vénitiennes et napolitaines, ne put s'emparer
d'Antalya et se contenta de piller Smyrne.
Le pape crut avoir trouvé un allié efficace en la
personne du grand-duc de Moscovie, Ivan III, à qui il fit épouser, en 1472, Zoé Paléologue,
héritière des derniers empereurs de Byzance.
Mais Ivan III ne tenta aucune diversion
contre les Turcs, tandis que s'évanouissait l'espoir un instant caressé de l'union des Églises
latine et grecque ; à peine arrivée en Russie, Zoé retourna à la foi orthodoxe.
Cependant,
les Turcs poursuivaient leurs progrès en Europe ; ils occupaient l'Albanie et multipliaient
les incursions en Dalmatie, en Croatie et jusqu'en Frioul.
Par un coup de main audacieux,
ils s'emparèrent d'Otrante, le 11 août 1480.
Sixte IV, un moment effrayé — il avait pensé
fuir jusqu'à Avignon — appela tous les États chrétiens à la croisade et treize mois plus
tard, parvint à déloger les Turcs de l'Italie.
Il est vrai qu'entre-temps, était mort Mahomet
II, ce qui mit un frein à l'humeur conquérante des Turcs.
Le zèle que déploya Sixte IV pour mener à bien la réforme de l'Église, autre grande tâche
qui s'offrait à la papauté du XVe siècle, fut beaucoup plus discret.
Il avait fait préparer une
bulle de réforme de la Curie, mais devant l'opposition du Sacré Collège, elle resta à l'état
de projet.
Il se contenta de procéder par petites touches ; ainsi, il crut parvenir à quelques
résultats en recherchant l'appui des ordres mendiants, qu'il combla de faveurs.
Il
encouragea le développement d'ordres nouveaux, tel celui des Minimes que venait de
fonder saint François de Paule.
Mais pour financer sa politique, le pape fut obligé de
rendre plus sévère la fiscalité pontificale et de multiplier les charges vénales à la cour
romaine.
C'était ouvrir la porte à bien des abus.
Vis-à-vis des puissances séculières, Sixte
IV manqua trop souvent de fermeté, particulièrement en matière de collation de bénéfices
majeurs.
Un souverain comme Louis XI réussit à évincer des évêchés les candidats qu'il
jugeait hostiles à sa politique.
Si le pape réagit contre les excès de l'Inquisition espagnole, il
faut rappeler qu'il en avait permis la création en accordant imprudemment aux souverains
espagnols le pouvoir de nommer directement les inquisiteurs.
Dans le tableau que nous avons tracé jusqu'à maintenant, les ombres semblent l'emporter
sur les lumières ; il est cependant un mérite que les historiens reconnaissent unanimement
à Sixte IV et qui constitue son plus beau titre de gloire : ce fut un grand protecteur des
lettres et des arts.
Sans être lui-même un lettré — son œ uvre écrite ne comporte que des
traités théologiques — il favorisa l'épanouissement de l'humanisme.
On peut le considérer,
après Nicolas V, comme le second fondateur de la Bibliothèque vaticane.
Il en enrichit
considérablement les fonds et y accueillit les premiers livres imprimés.
Il en fit dresser le
catalogue et la rendit accessible au monde savant, de même qu'il ouvrit au public la
collection d'antiquités que Paul II avait réunie au Capitole.
Par un geste significatif dont
une fresque célèbre de Melozzo da Forli a immortalisé le souvenir, il plaça à la tête de la
bibliothèque l'humaniste Barthélémy Platina qui venait de lui dédier son Histoire des papes .
Il autorisa la reprise des travaux de l'Académie romaine, lieu de rencontre des humanistes,.
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