Simón Bolívar par Jean Piel Chargé de recherches au CNRS Simón Bolívar naît le 24 juillet 1783 à Caracas.

Simón Bolívar par Jean Piel Chargé de recherches au CNRS Simón Bolívar naît le 24 juillet 1783 à Caracas. Il a trois ans quand meurt son père, qui laisse derrière lui une fortune foncière évaluée à dix millions de dollars. En 1792, il perd sa mère et ses parents proches. Il est pris en charge par un précepteur, fervent admirateur de Jean-Jacques Rousseau, et mène en sa compagnie une vie rustique sur les domaines familiaux. En 1799, Simón Bolívar s'embarque pour l'Europe, vivant entre Paris et Madrid, où il se marie en 1802. Il adhère bientôt, comme beaucoup de futurs chefs latino-américains, à la Grande Loge américaine. Il se rallie à cette occasion aux principes républicains qui resteront les siens toute sa vie. En 1804, il voyage à Paris, où il connaît une vie brillante et mondaine, puis en Italie. A Rome, la tradition veut, qu'inspiré par le passé, il ait prononcé sur le mont Sacré le serment de libérer l'Amérique du joug espagnol. En 1805, il s'embarque à Hambourg pour les États-Unis. Quand il débarque à Caracas en 1807, il a vingt-quatre ans. Immense est le continent natal qu'il retrouve. Douze à quatorze millions d'hommes, Noirs, Indiens, métis, se répartissent de l'Amérique centrale à l'ancien Empire des Incas. Regroupés en îlots de population, ils sont séparés les uns des autres par d'énormes distances désertes et de terribles obstacles naturels : forêts, fondrières et rivières tropicales, cordillère des Andes dont les cols, battus par la neige et le vent, culminent au-dessus de quatre mille ou cinq mille mètres. Le futur champ de bataille de Bolívar et de ses armées s'étend sur deux mille cinq cents kilomètres de Panama jusqu'au Cuzco, sur trois mille kilomètres de l'Orénoque jusqu'au port du Callao sur l'océan Pacifique. Ce vaste continent est en...