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Samuel Hearne 1745-1792 Samuel Hearne, dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle, ouvrit à l'exploration de la race blanche les territoires stériles qui terminent le continent américain sur les rives de l'océan Glacial.

Publié le 05/04/2015

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Samuel Hearne 1745-1792 Samuel Hearne, dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle, ouvrit à l'exploration de la race blanche les territoires stériles qui terminent le continent américain sur les rives de l'océan Glacial. Son oeuvre diffère de celle de La Vérendrye : plus brève, de réalisation plus rapide, elle répond aux conceptions de l'explorateur et non du colonisateur. A la base nous retrouvons, comme dans les entreprises de La Vérendrye, le désir de bénéfices commerciaux. Mais c'est dans le domaine de la découverte que les initiatives de Samuel Hearne présentent leur principal intérêt. Elles étendirent en effet la connaissance du continent américain à cet immense secteur des Barren Grounds qui se déploie entre la zone de la forêt et les bords de l'océan Arctique. Si elles n'aboutirent qu'à une connaissance élémentaire de la région, fait inévitable en raison de l'itinéraire limité suivi par Samuel Hearne, elles enrichirent singulièrement la science géographique de l'époque, car elles donnèrent lieu à la publication d'un récit où l'explorateur condensa toutes les données que sa curiosité d'esprit l'avait poussé à réunir sur le pays lui-même et ses populations. Né en 1745, engagé de bonne heure dans la marine, Samuel Hearne était entré au service de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Incorporé au personnel du Fort Churchill, il y avait été employé dans la navigation côtiè...

« possibilités alimentaires étaient en grande partie subordonnées aux déplacements des caribous arctiques.

Lorsque Samuel Hearne quitta le Fort Churchill, en novembre 1769, l'hiver était trop avancé déjà, et les animaux avaient déserté les Barren Grounds.

Les Indiens (Chipewyan) qui devaient guider l'expédition se découragèrent rapidement et faussèrent compagnie à l'explorateur, ne lui laissant d'autre alternative que de renoncer momentanément à son projet.

En février 1770, il en tenta de nouveau la réalisation.

Escorté de Chipewyan et de Cree, franchit la vallée de la Seal river, aborda les Barren Grounds et dépassa la rivière Kazan.

Mais la progression, toujours retardée par l'incertitude des moyens de subsistance, était d'une extrême lenteur.

Peu après, d'ailleurs, Hearne, ayant perdu par accident le quadrant qui lui permettait de s'orienter, se résigna de nouveau à retourner au Fort Churchill.

C'est alors qu'il rencontra un Indien d'ascendance cree et déné, Matonabbee, qui s'intéressa à ses projets.

Une sympathie personnelle unit bientôt les deux hommes.

L'amitié de Matonabbee explique le succès de la troisième tentative. Il accepta d'assumer lui-même le rôle de guide.

Mais il eut soin de se faire escorter de ses sept vigoureuses épouses, afin de laisser aux hommes la liberté de chasser en cours de route.

Doué d'une grande autorité sur ses compagnons en raison de ses qualités de chasseur, il abandonnait aux femmes, suivant les conceptions de ces sociétés nomades, le transport des bagages et de la viande.

Alors commença le voyage décisif qui conduisit Samuel Hearne jusqu'à la rivière Coppermine.

Matonabbee évita d'abord les Barren Grounds.

Pendant plusieurs mois il longea, jusqu'à la rivière Thelon, la lisière de la zone boisée où les risques de disette étaient moins graves (décembre 1771-avril 1772).

Puis, avant d'obliquer vers le nord et de s'enfoncer dans les solitudes du désert pierreux, il réunit d'importantes provisions de viande, l'écorce de bouleau nécessaire à la construction des canots, les perches destinées à l'édification des tentes et à la confection des raquettes qui seraient utilisées lorsque la neige recouvrirait le sol.

Pour prévenir enfin les défections éventuelles de ses hommes, il exploita la haine qui unissait les Indiens de ces latitudes extrêmes contre les Esquimaux, et leur représenta l'expédition comme une entreprise guerrière dirigée contre ces derniers.

Lorsqu'il atteignit la vallée de la rivière Coppermine, ses compagnons surprirent en effet un groupe d'Esquimaux et les massacrèrent sous les yeux de Samuel Hearne.

Celui-ci parvint jusqu'à l'embouchure de la rivière dans l'océan Arctique.

Mais le mirage de la mine de cuivre se déroba à ses recherches.

Hearne se dirigea alors vers les parages producteurs de fourrures du grand lac des Esclaves.

Il franchit le lac gelé, remonta la vallée de la rivière des Esclaves au sud du site de Fort Smith, et, reprenant la direction de l'est, il parvint au Fort Churchill le 30 juin 1772.

Si le périple qu'il venait d'effectuer n'avait pas abouti à la découverte de gisements de cuivre, il avait du moins révélé l'existence d'un important courant commercial entre le Fort Churchill et la zone du grand lac des Esclaves et de l'Athabaska.

Les fourrures que les Cree réunissaient dans ce secteur étaient transportées au Fort par les Chipewyan qui jouaient avec âpreté le rôle d'intermédiaires.

Hearne s'efforça aussitôt de perfectionner ce courant d'échanges afin d'accroître les bénéfices du Fort Churchill et de compenser les pertes que les Canadiens faisaient subir aux autres postes de la Baie d'Hudson.

Son entreprise prélude ainsi à la contre-offensive que la Compagnie anglaise allait bientôt déclencher dans l'arrière-pays de ses comptoirs littoraux.. »

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