Rodolphe Ier de Habsbourg par Michel François Membre de l'Institut Lorsque, le 1er

Rodolphe Ier de Habsbourg par Michel François Membre de l'Institut Lorsque, le 1er octobre 1273, les électeurs germaniques, désormais réduits à un collège de sept membres, réunis à l'appel de l'archevêque de Mayence Werner pour donner un successeur à Richard de Cornouailles, portèrent leur choix sur Rodolphe de Habsbourg, l'on éprouva, en terre d'Empire, un profond soulagement. Après vingt-trois ans d'anarchie dont l'Empire avait profondément souffert avec les successeurs contestés et rivaux entre eux du grand empereur Frédéric II, mort en 1250, voici qu'allait prendre fin sa période la plus critique, le Grand Interrègne, die Kaiserlosezeit, comme les historiens d'outre-Rhin l'ont baptisée, pour la stigmatiser. Rien pourtant n'avait pu faire prévoir qu'un jour Rodolphe de Habsbourg serait appelé à s'asseoir sur le trône des rois de Germanie que leur titre de " Rois des Romains " désignait à la couronne impériale. Non seulement il n'était allié à aucune de ces grandes familles princières où la tradition voulait que les Électeurs choisissent leur souverain, mais il n'appartenait même pas à la classe des Fürsten, les princes, dont la liste avait été dressée quelque cent ans plus tôt par l'empereur Frédéric Barberousse et ce n'est qu'au XVe siècle que l'on s'avisera de trouver à la dynastie régnante des Habsbourg, dont il est le fondateur, une ascendance qui la fera remonter aux Mérovingiens. Si Rodolphe fut élu, c'est que les Électeurs avaient de bonnes raisons d'écarter les autres candidats, étrangers ou non à l'Empire, qui lui étaient opposés ; c'est aussi que, parmi ceux qui pouvaient être retenus, il se présentait comme le moins dangereux à leurs yeux, tout en offrant les garanties qui permettaient de voir en lui le restaurateur nécessaire de la puissance impériale. Les comtes de Habsbourg tiraient leur nom d'un château qu'ils possédaient depuis le Xe siècle en Argovie et dont les ruines subsistent toujours au