Richard Neville, comte de Warwick par Maurice Rey Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Besançon Ce fut par une habile manoeuvre de flanc qu'à Saint-Albans (21 mai 1455) se révéla Richard Neville, comte de Warwick, le " faiseur de rois ".
Publié le 05/04/2015
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Richard Neville, comte de Warwick par Maurice Rey Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Besançon Ce fut par une habile manoeuvre de flanc qu'à Saint-Albans (21 mai 1455) se révéla Richard Neville, comte de Warwick, le " faiseur de rois ". En cette journée, il assura la fortune de la Maison d'York et la sienne. Bien des obscurités subsistent sur le personnage, sur le rang qu'il convient de lui assigner. N'aura-t-il été qu'un aventurier sans scrupule, et de surcroît cruel, un stratège adroit, dont les lenteurs ou les audaces plongent dans la perplexité, un beau chevalier ou un couard ? Et que dire de sa force réelle, quand certains contemporains assurent qu'autour du bâton noueux, son emblème, trente mille hommes ont pu revêtir sa livrée rouge, et quand d'autres ne parlent que de quelques milliers de suivants ? Il naquit le 28 novembre 1428 d'une lignée aux branches multiples, que de riches alliances et les faveurs royales avaient prodigieusement grandie. Son père, dans les veines de qui coulait du sang plantegenêt, était comte de Salisbury ; par sa tante, mariée à Richard d'York, il était neveu de ce dernier. Lui-même, promis dès l'âge de dix ans à une Beauchamp, devait hériter de l'opulente fortune de cette famille, dont le comté de Warwick. Son enfance s'était écoulée sur les borders écossais, où il apprit le métier des armes. Avec tous les siens, il s'attacha à la cause de son oncle York. C'est pourquoi il participa à la rencontre de Saint-Albans : à l'âge de vingt-six ans, il était entré dans l'Histoire. Pour le récompenser, York lui donna Calais, où il apprit à connaître l'Europe et gagna une popularité de plus ou moins bon aloi. Contre la reine Marguerite d'Anjou qui, deux ans après Castillon, travaillait à un rapprochement franco-anglais, et avec un Philippe le Bon, en mauvais termes envers Charles VII mais resté ombrageux vis-à-vis des Anglais, il se livra à un jeu subtil qui le rapprocha du Bourguignon. Ce faisant, il commit des actes de piraterie contre des flottes génoises et hanséates, actes qui eurent dans le Kent, à Londres et auprès des courtiers de l'Étaple un immense retentissement, en lui rapportant, dit-on, dix mille livres. S'étant rendu à Londres en 1458 pour y appuyer ses amis, il faillit tomber sous les coups des partisans de la reine. Sommé de rendre son commandement, il refusa avec hauteur. Il s'unit bientôt à York et à son père pour reconquérir le pouvoir. En leur compagnie, il s'inclina à Ludlow (Shropshire), ses propres troupes ayant fait défection : échappant à de périlleuses poursuites, il reparut, proscrit, à Calais (novembre 1459). Il y refit ses forces grâce au soutien des Bourguignons et à des complicités dans le Kent. Il débarqua enfin à Sandwich, accompagné du légat pontifical et soutenu par deux mille hommes (juin 1460). A des Londoniens hésitants il expliqua qu'il n'était venu que pour se justifier auprès du roi ou mourir sur le champ de bataille. Le 10 juillet, il infligeait à ses ennemis une défaite écrasante à Northampton, ramassant le roi Henri VI parmi les prisonniers. Trois mois durant, jus...
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